De derrière le rideau : c’est ma tournée !
Ils se sont élancés il y a une dizaine de jours sur les routes de France avec leurs instruments pour venir à notre rencontre. Il est des rendez-vous qu’il faut savoir ne pas manquer. Des rendez-vous qui sont presque des rituels. Il y a des étapes de plaine d’où l’on peut parfois voir la mer et des étapes de montagne qui nous hissent vers des sommets. Et les routes de France sont noires de monde, de celles et ceux, sujets de notre beau pays, qui ne veulent rien rater du spectacle haut en couleurs de toutes ces petites reines qui s’expriment bruyamment en terres républicaines ! C’est un peu notre Voyage à Reims à nous. Et ils ont tous pignon sur rue !
Et dans le monde entier, il est des millions de gens qui scrutent leur écran de télévision à la découverte d’un clocher roman, d’un village unique, d’un col à couper le souffle, complétant ainsi la culture que leurs enseignants avaient eu tant de mal à leur faire goûter de manière conventionnelle. La France du terroir, la France des grands paysages, la France vue du ciel s’offre une canicule cathodique inégalée, les yeux braqués sur ces géants de la route en file indienne. Oui le Tour de France cycliste croise chaque jour, et c’est un bonheur, le Tour de France des festivals classiques de l’été. Entre les deux tours, même hors période électorale, il n’y a pas de contre-indications. Les cartes et les menus sont au diapason et les horaires aménagés.
Les festivals nous donnent, chaque année, la joie d’assister à des représentations uniques dans des lieux uniques également, voire inhabituels, rajoutant à l’excellence des programmes le charme discret de sites inouïs à découvrir. L’été a commencé et les festivals ont ouvert leurs portes. Aménagez vos plans de vacances pour profiter de ces moments magiques offerts par tous ces artistes d’exception, et aiguisez votre curiosité à vérifier vos connaissances géographiques en repérant les étapes de ce tour de France particulier. D’Orange à Aix-en-Provence, en se dépêchant car le temps tourne, à Beaune où l’Opéra baroque et romantique se présente sous les meilleurs auspices, à Montpellier avec Radio France ou encore à Saintes, à l’Abbaye aux Dames, où vous devez, messieurs, vous précipiter, préparez vos étapes.
Vous préférez la montagne, qu’à cela ne tienne, Messiaen au pays de la Meije, vous emmène à 2400 mètres d’altitude, vérifier que les lois de l’apesanteur s’appliquent à ces instruments migrateurs, et Berlioz à Côte-Saint-André survole l’Isère, tel le pâtre des montagnes. Mais si vous préférez les côtes de la Manche ou de l’Atlantique, Dinard vous ouvre les portes de son Opéra d’été, et Belle-Île en mer, celles de son Festival Lyrique International. Quant à William Christie, si si lui-même, vous avez bien lu, il vous reçoit en son jardin de Thiré en Vendée pour une dégustation musicale entre fruits et fleurs, que vous pourrez poursuivre jusqu’au Parc floral de Vincennes car là aussi le Classique se met au vert ! Elle n’est pas belle la France ? Sur ce Tour là, aucune hésitation : laissez-vous aller en roue libre. Alors, à qui le Tour ?
Pour réserver vos places (avant la clôture imminente des ventes) pour les Chorégies d'Orange, cliquez ici. Pour Aix-en-Provence, cliquez là.
Retrouvez la précédente chronique de Philippe Marigny en cliquant ici.