Annonce d'une Saison 2017/2018 qui vous mènera aux Champs-Élysées
Les quatre opéras mis en scène lors de la saison 2017/2018 du TCE seront des événements, chacun à leur manière.
Événement vocal avec Cecilia Bartoli, Philippe Jaroussky, Julie Fuchs, Varduhi Abrahamyan pour Alcina de Haendel, mis en scène par Christof Loy et interprété par l’Ensemble Astrée d’Emmanuelle Haïm.
Philippe Jaroussky et Cecilia Bartoli (© Erato - Marc Ribes, © Ulli Weber / Decca)
Philippe Jaroussky qui reviendra, avec Patricia Petibon, Emőke Baráth, l’Ensemble I Barocchisti et le Chœur de Radio France dirigés par Diego Fasolis pour l'opéra Orphée et Eurydice de Gluck mis en scène par le renommé Robert Carsen.
Événement de mise en scène aussi, avec Les Dialogues des carmélites de Poulenc par Olivier Py, créé dans ces murs il y a quatre ans. Le plateau vocal sera là aussi remarquable, déployant la fine fleur du chant français pour cette œuvre poignante : Patricia Petibon, Sophie Koch, Véronique Gens, Sabine Devieilhe, Anne Sofie von Otter, Stanislas de Barbeyrac, Nicolas Cavallier, Sarah Jouffroy, Lucie Roche, François Piolino, Enguerrand de Hys, Arnaud Richard (autant de carrières à découvrir et approfondir en cliquant sur leurs noms).
Olivier Py (© Emile Zeizig)
Événement dans la distribution, ou plutôt dans les distributions puisque Le Barbier de Séville (Rossini) mis en scène par Laurent Pelly et dirigé par Jérémie Rhorer fera alterner un casting confirmé (Michele Angelini, Florian Sempey, Kate Lindsey, Peter Kálmán, Robert Gleadow, Annunziata Vestri, Guillaume Andrieux) et un ensemble de “jeunes talents” (Elgan Llŷr Thomas, Guillaume Andrieux, Alix Le Saux, Pablo Ruiz, Guilhem Worms, Eléonore Pancrazi, Louis de Lavignère). Nous serons curieux de voir par quel effectif les spectateurs se laisseront tenter. Événement dans la salle enfin, avec l’adaptation de cet opéra dans une version d’une heure et en français, spécialement destinée au jeune public : "Un Barbier" (mise en scène Damien Robert, direction Adrien Perruchon).
Florian Sempey (© Pierre Virly)
Le premier concert de la saison rendra hommage à La Prima Donna : La Callas avec l’un des opéras qui ont fait sa légende, Lucia di Lammermoor de Donizetti. Cette première soirée sera placée sous la direction de Roberto Abbado (neveu du regretté Claudio Abbado). Les interprètes en seront Jessica Pratt, Paolo Fanale, Gabriele Viviani (à retrouver aux côtés de Roberto Alagna dans Le Trouvère de Paris), Ugo Rabec, Airam Hernandez, Valentine Lemercier et Enguerrand de Hys (apprécié dans Fantasio au Châtelet et L’Île du Rêve à l’Athénée).
Outre cette Lucia, pas moins de vingt opéras en versions de concert et oratorios balaieront l’histoire de la musique, de Bach au XXe siècle.
Comme de tradition au TCE, la musique baroque sera à l’honneur, avec ses meilleurs représentants. La Messe en si mineur de Bach, l'opus le plus proche d'un opéra-oratorio qu'il ait jamais composé (donné dans une nouvelle version de référence à Bastille) sera dirigé par Hans-Christoph Rademann dont le parcours s’inscrit dans la filiation de Nikolaus Harnoncourt. Après la note si, vient le do aussi appelé ut et le TCE proposera donc la Messe en ut de Mozart (ainsi que son Requiem).
Jean-Claude Malgoire (© Danielle Pierre)
Bach, le Cantor de Leipzig dominera également la traditionnelle série de Noël, avec son Magnificat par Jean-Claude Malgoire et l'Oratorio de Noël version London Philharmonic Orchestra & Choir, ainsi que la tout aussi traditionnelle saison de Pâques avec la Passion selon Saint Matthieu.
De Bach à son contemporain Haendel, le TCE ne fera qu’un pas avec l’œuvre lyrique passionnée Jules César en Égypte (Giulio Cesare in Egitto), défendue par les voix reconnues de Lawrence Zazzo, Emoke Baráth et Julie Boulianne. Autre Haendel, l’exigeant et couronné de succès Rinaldo dirigé par Christophe Rousset, avec Jason Bridges, Sandrine Piau, Xavier Sabata, Christopher Lowrey, Tomislav Lavoie, et Eve-Maud Hubeaux. Le Théâtre franchira un dernier sommet baroque, à la puissance expressive rivalisant avec les opéras : le Stabat Mater de Pergolèse dans un duo de choc, Franco Fagioli et Julia Lezhneva.
Emöke Baráth (© DR)
Du baroque, les Champs-Elysées mèneront aisément au Classique, et avec fracas. Chaque oeuvre dirigée par l’enfant terrible Teodor Currentzis est remarquée, surtout dans Mozart. Sa version de La Clémence de Titus s’annonce donc comme un événement. D'un compositeur viennois à un autre, contemporain, Jean-Claude Malgoire et Sandrine Piau reviendront au TCE, pour interpréter La Création de Haydn, soulignée comme point d’orgue de l’oratorio classique et frémissement préromantique.
Le bel canto tiendra également sa noble place. Si l’Opéra de Lyon organisera la saison prochaine un mini Festival Verdi, le TCE ne sera pas en reste, programmant la même production d’Attila et proposant lui aussi Macbeth, mais avec les musiciens de Turin.
Madame Butterfly de Puccini sera la version des Chorégies d’Orange 2016, avec Mikko Franck, Ermonela Jaho, Bryan Hymel, Marie-Nicole Lemieux, Marc Barrard, Wojtek Smilek, Valentine Lemercier, Christophe Gay ou encore Pierre Doyen, l’Orchestre Philharmonique et le Chœur de Radio France.
Les opéras français seront aussi dignement représentés, avec (outre Le Dialogue des carmélites mentionné en début d’article), le chef-d'œuvre d'opéra symboliste français Pelléas et Mélisande (Debussy) par Guillaume Andrieux, Sabine Devieilhe, Jean-François Lapointe et le bien nommé Orchestre de Chambre Pelléas.
Tout aussi immanquable, l’opéra de Saint-Saëns Samson et Dalila avec l’étincelant duo Roberto Alagna et Marie-Nicole Lemieux (dirigé par l'assurance de Bertrand de Billy et en compagnie de Laurent Naouri).
Roberto Alagna (© Jean-Baptiste Millot)
Christophe Rousset et Les Talens lyriques souhaitent montrer que leur maîtrise du répertoire hexagonal ne les limite pas à la musique ancienne, ils proposeront donc le Faust de Gounod avec Jean-François Borras, Véronique Gens, Juliette Mars, Marie Lenormand, Andrew Foster-Williams, Jean-Sébastien Bou et Guillaume Andrieux. À noter également un dialogue franco-germanique romantique entre la Messe Solennelle de Berlioz et Le Christ au Mont des Oliviers de Beethoven. Vannina Santoni, Daniel Behle, Jean-Sébastien Bou, Le Cercle de l’Harmonie et la Vokalakademie Berlin suivront la battue de Jérémie Rhorer.
Enfin et comme toujours, le public de l’Avenue Montaigne sera gâté par les plus beaux concerts vocaux et récitals.
Le premier de la saison sera un Gala Mozart avec un plateau très généreux en talents : Laura Claycomb, Julie Fuchs, Marie-Adeline Henri, Magali Léger, Kate Lindsey, Carlo Allemano, Kresimir Spicer, Jean-Sébastien Bou, Philippe Sly et Nahuel di Pierro accompagnés du Concert d’Astrée d’Emmanuelle Haïm.
Les grands contre-ténors répondront présent : Philippe Jaroussky, Franco Fagioli, Andreas Scholl et Max Emanuel Cenčič. La saison 2017/2018 de récitals brille aussi par des duos riches et pour le moins variés : duo à la scène comme à la ville de Natalie Dessay et Laurent Naouri (après les duos amoureux Alagna/Kurzak in loco et Netrebko/Eyvazov à la Philharmonie), Natalie Dessay qui reviendra pour le duo particulier avec Michel Legrand et l’Orchestre Pasdeloup. Duos de voix d’hommes également (Rolando Villazón et Ildar Abdrazakov) ou de femmes (Sabine Devieilhe et Marianne Crebassa). Est même annoncé un duo entre frère et sœur : Sonya Yoncheva avec son frère Marin Yonchev, vainqueur de la première Star Academy bulgare. Plus traditionnels seront les récitals solistes d’interprètes reconnus (Renée Fleming, Juan Diego Flórez, Magdalena Kožená, Anna Prohaska et Pretty Yende) ainsi que le duo soprano-ténor María-José Siri et Francesco Meli (sans parler de Julien Clerc avec deux pianos et un quatuor).
Ces interprètes seront accompagnés par les chefs et orchestres de premiers plans des quatre coins du monde : Vienne, Munich, Dresde, Zurich, Brême, Lituanie, Rotterdam, ainsi que l’Orchestre National de France, l’Orchestre Lamoureux et surtout le très présent Orchestre de chambre de Paris (pour près de deux concerts par mois).