Festival d’Aix-en-Provence 2024 : français, italien, théâtral
Cette édition scénique s'ouvrira le 3 juillet au Grand Théâtre de Provence avec les deux Iphigénie de Gluck représentées en diptyque dans la même soirée : Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride mis en scène par Dmitri Tcherniakov. Emmanuelle Haïm dirigera son Concert d'Astrée, Corinne Winters et Russell Braun, aux côtés d'une distribution française : Véronique Gens, Florian Sempey, Stanislas de Barbeyrac, Alexandre Duhamel.
Dès le lendemain au Théâtre de l'Archevêché, deuxième événement : Samson pourtant en création, Rameau pourtant en création. Il s'agit en effet d'un opéra qui ne vit jamais le jour, car deux fois censuré (le livret était signé Voltaire), contraignant Rameau à abandonner sa partition (mais le menant à en reprendre des morceaux pour d'autres œuvres). Raphaël Pichon sera à la direction et conception musicale de ce projet, avec Pygmalion, tandis que Claus Guth signera mise en scène, concept et scénario, avec les interprétation de Jarrett Ott dans le rôle-titre, Jacquelyn Stucker (Dalila), Lea Desandre (Timna), Nahuel di Pierro (Achisch), Laurence Kilsby (Elon) et Julie Roset dans son rôle habituel de L’Ange.
Le Festival poursuit également à l'Archevêché dans sa veine du grand bel canto, notamment pour commémorer le centenaire de la mort de Puccini, avec Madama Butterfly incarnée par Ermonela Jaho, en compagnie d'Adam Smith (Pinkerton), Mihoko Fujimura (Suzuki), Lionel Lhote (Sharpless), Carlo Bosi (Goro), Inho Jeong (Lo zio Bonzo), Kristofer Lundin (Il principe Yamadori), Albane Carrère (Kate Pinkerton) et Kristján Jóhannesson (Il commissario imperiale) dans une mise en scène d'Andrea Breth. Daniele Rustioni dirigera ses Chœurs et Orchestre de l’Opéra de Lyon.
Le Festival d'Aix est un haut lieu de création de production, mais le Grand Théâtre de Provence reprendra également une mise en scène emblématique de ces dernières années : Pelléas et Mélisande (Debussy) dans la mise en scène de Katie Mitchell. Laurent Naouri retrouvera son rôle de Golaud, avec une nouvelle distribution réunissant, sous la baguette de Susanna Mälkki, Huw Montague Rendall et Julia Bullock dans les rôles-titres, Vincent Le Texier en Arkel, Lucile Richardot en Geneviève, Emma Fekete (Yniold), Thomas Dear (médecin et berger), et les phalanges musicales lyonnaises là aussi (qui alterneront donc entre l'Archevêché et le GTP pour douze dates sur deux semaines et demie).
Leonardo García Alarcón poursuivra son exploration du répertoire de Monteverdi, fréquente mais ici dans une nouvelle production avec Le Retour d'Ulysse dans sa patrie mise en scène par le Directeur du Festival, Pierre Audi. La Cappella Mediterranea accompagnera John Brancy dans le rôle-titre, Deepa Johnny en Penelope, Anthony León (Telemaco), Mariana Flores, Marcel Beekman, Giuseppina Bridelli, Paul-Antoine Bénos-Djian.
Deux chefs engagés dans deux projets scéniques dirigeront également une date chacun d'un opéra "en concert mis en espace" au Grand Théâtre : La Clémence de Titus (Mozart) dirigée par Raphaël Pichon avec Pene Pati (Tito), Karine Deshayes (Vitellia), Marianne Crebassa (Sesto), Lea Desandre (Annio), Emily Pogorelc (Servilia), Nahuel di Pierro (Publio) et Pygmalion, avant Les Vêpres siciliennes de Verdi conduites par Daniele Rustioni avec ses phalanges de Lyon, avec Marina Rebeka (Hélène), John Osborn (Henri), Igor Golovatenko (Guy de Montfort), Roberto Tagliavini (Procida), Blaise Malaba (Béthune), Sulkhan Jaiani (Vaudemont), Ronan Caillet (Thibault), Jusung Park (Robert), Niamh O’Sullivan (Ninetta), Samy Camps (Danieli), Grégoire Mour (Mainfroid).
Le Festival, notamment dans la foulée de L'Opéra de Quat'Sous l'année dernière, met également l'accent sur le Théâtre Musical, avec deux nouvelles productions mais contemporaines. "Songs and Fragments" réunira au Jeu de Paume Eight Songs for a Mad King de Peter Maxwell Davies et les Kafka-Fragmente de György Kurtág mis en scène par Barrie Kosky avec Johannes Martin Kränzle puis Anna Prohaska et Patricia Kopatchinskaja, l'Ensemble Intercontemporain étant dirigé par Pierre Bleuse. Enfin le Luma Arles accueillera The Great Yes, the Great No composé par Nhlanhla Mahlangu, dans une mise en scène et concept de William Kentridge sous la direction de Tlale Makhene.
Rendez-vous sur Ôlyrix et Classykêo pour vivre cette édition, avec ces spectacles et d'autres concerts annoncés ultérieurement.