350 ans de l’apothéose musicale sous Louis XIV commémorée aux Invalides
Le musée de l'Armée - Hôtel national des Invalides déploie une riche programmation musicale tout au long de l’année (comme nous la détaille sa Conservatrice Christine Dana-Helfrich en interview). Cette programmation musicale aux Invalides se déploie notamment durant la saison musicale 2021/2022 à travers sept cycles thématiques : Bicentenaire de la mort de Napoléon, Lauréats des Victoires de la Musique, Jeunes Talents-Premières Armes, Vents d'hiver, Tricentenaire de la mort de Watteau, Écho à l'exposition "Photographies en guerre", et donc le 350ème "anniversaire" de la guerre de Hollande de Louis XIV que nous vous détaillons avec leurs interprètes dans ce grand format.
La guerre de Hollande est menée et remportée par Louis XIV entre 1672 et 1678, au moment même où les Invalides sont inaugurés (Louis XIV y accueille en personne les premiers soldats blessés, en octobre 1674). Ce conflit marque un apogée dans le règne et la gloire du Roi Soleil, notamment car la France remporte la victoire en défaisant une alliance pour mieux en reconstruire une autre. La France brise la “Triple Alliance” de 1668 qui réunissait contre elle les Provinces-Unies, l'Angleterre et la Suède. L’Angleterre et la Suède rejoignent en effet la France avec le Münster, Liège et la Bavière pour la guerre de Hollande, les opposant à une Quadruple-Alliance (Provinces-Unies, Espagne, Saint-Empire, Brandebourg).
Les alliances se font et se défont bien entendu pour des raisons militaires et pour des motifs de conquête, mais la culture, l’art, la musique tiennent aussi une place très importante pour rapprocher les nations ou pour se mesurer autrement que par les armes. Les instruments de musique servent aussi à faire la guerre, non pas seulement avec fifres et tambours dans les champs de bataille mais en faisant résonner le génie d’un peuple par ses chefs-d'œuvre resplendissant à travers l’Europe (ce qui sera plus tard nommé le “soft power”).
Louis XIV, chef de guerre
Précisément, le concert intitulé “Louis XIV, chef de guerre” qui sera donné au cœur de ce cycle, mardi 15 février 2022 en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides mettra à l’honneur la musique des deux camps, des différents belligérants, en montrant combien ces alliances militaires forgent aussi des alliances artistiques (et réciproquement).
Les deux camps seront ainsi vus ou plutôt entendus des deux côtés, comme l’explique le chef norvégien de ce concert, Martin Wåhlberg : “J'ai été séduit et fasciné par ce jeu d’alliance et de mésalliance, avec cette première alliance (qui a ensuite été très savamment brisée par Louis XIV) et les secondes, des reconfigurations intéressantes pour nous musicalement car elles permettent d'unir des musiques qui nous plaisent beaucoup : les musiques suédoise, anglaise et néerlandaise, en montrant leurs zones d’influence et d’inspiration correspondant aux autres parties engagées. La Suède est alors une grande puissance européenne comprenant la Finlande, les Pays Baltiques, une partie de la Pologne. Cette cour fait donc venir aussi de nombreux musiciens. La musique sert au rayonnement de la couronne. La cour de Suède est soucieuse de montrer son rayonnement par la littérature et la musique. Faire venir les meilleurs musiciens et faire composer des œuvres permet de faire rayonner son pouvoir, dans un esprit d'émulation entre les royaumes.
En tant que musiciens, de nos jours, on connaît bien davantage les Fêtes versaillaises (preuve du rayonnement culturel ainsi acquis). Nous avions toutefois déjà travaillé sur des événements historiques et musicaux du XVIIe siècle, davantage nordiques. La musique anglaise de Purcell, elle aussi est bien connue mais on connaît moins la musique suédoise de l'époque, et puis les beautés de la musique néerlandaise.
Ce concert est donc l'occasion assez unique de réunir, de reformer sur le plan musical cette grande alliance qui ne fonctionnait pas (que) sur le plan militaire. Cela permet d'unir des musiques très différentes et déploie aussi une histoire, une théâtralité.
Le programme s’ouvre par Christian Geist, compositeur d'Allemagne du Nord et qui voyageait dans les pays du Nord. Christine de Suède, fille du grand conquérant Gustave II a invité de grands esprits et artistes à Stockholm : Descartes y est mort, des musiciens français y étaient conviés, le compositeur italien Albrici y a composé la première musique suédoise d'église avec un texte suédois, que nous jouerons : Fader Wär som est i himmelom (qui est en fait le Notre Père).
La vie musicale des cours est très importante. Les compositeurs sont itinérants, invités dans les cours et travaillaient donc les instrumentations avec les interprètes sur place. La France a aussi conscience de ce qu'il se passe dans ces cours : elle n'est pas isolée, les musiques de Purcell sont d'ailleurs très empreintes de style français. La grande influence française en Suède sera toutefois encore plus tardive, au XVIIIe siècle, mais elle est pourtant déjà là pour les bals. C'est de la musique vocale mais dont l'instrumentation et l'accompagnement sont différents, notamment par l'emploi des violes qui compose un monde à part et nous invite aussi à beaucoup créer, beaucoup expérimenter dans le continuo.
Ce programme propose donc de la musique du XVIIe siècle avec une réelle richesse, qui n'est pas moindre que l'italienne. La musique du Nord n'est pas que de la musique d'orgue, même si elle est très importante. Cette région a son identité musicale, son langage et sa culture. Ils cultivent beaucoup le Concerto sacré, la musique concertante et très théâtrale, inspirée de la musique italienne et avec une grande utilisation des violes. Nous avons choisi une œuvre puissante avec trompettes (Quis hostis in coelis) pour ouvrir de manière festive cette histoire qui va mal finir.
Le programme est une narration des richesses et des échanges entre les différents répertoires, mais montrant aussi leurs différences et spécificités. Ces oppositions résonneront avec les dichotomies engendrées par la guerre : nous passons de tutti grandioses à de petites chansons intimes pour montrer l’alternance entre glorification des victoires militaires, et les souffrances de la vie quotidienne, mais aussi de récitatifs à des moments instrumentaux, à des chœurs. Ces pièces vocales et ces passages instrumentaux composent dans l'ensemble comme un oratorio et mènent jusqu'à la fin de cette alliance avec le dernier morceau au programme, composé par Buxtehude (un allemand aux origines danoises) : Membra Jesu Nostri (qui me rappelle comment, trois siècles plus tard, une Symphonie de Chostakovitch peut commencer grandiose et finir dans la tristesse désolée). C'est l'histoire de cette alliance et des émotions de ce programme.”
Cette rencontre entre les traditions musicales est aussi une rencontre entre les nationalités des musiciens de nos jours, à l’occasion de ces concerts, comme nous le confirme la soprano française Claire Lefilliâtre qui chantera donc le 15 février avec Margreet Rietveld, Frøyis Kopperud, Jan van Elsacker (qu'elle connaît et qui représente les "Provinces-Unies un peu élargies"), Håvard Stensvold et pour la première fois avec le chef Martin Wåhlberg qu’elle avait seulement croisé, et son Orkester Nord qu’elle suit : “C’est toujours un plaisir et une émotion de rencontrer de nouveaux chefs, de rencontrer et de retrouver des collègues d’autres pays. Les rencontres se font grâce à la technique vocale de base, à la technique de souffle qui nous est commune dans le chant occidental. Chaque chef a aussi son idée de la vocalité, qui est le point de notre rencontre. En gardant les oreilles ouvertes (et le cœur aussi), nous allons dans une communauté de son et un accord commun tout en gardant nos personnalités.”
Louis XIV, Turenne et D'Artagnan
Le claveciniste Olivier Baumont a lui aussi conçu un programme réunissant les deux camps, dans le troisième concert de ce cycle, qui sera donné le lundi 7 mars 2022 au salon d'honneur des Invalides : “Il est intéressant de ne pas seulement présenter la musique de Louis XIV mais également celle d'autres pays pour tendre une passerelle de paix entre ces nations qui se sont combattues. Cela permet aussi d'avoir des musiques différentes et de qualités, dont nous avions l’embarras du choix : Jan Pieterszoon Sweelinck pour les Provinces-Unies, Pablo Bruna pour l’Espagne, Johann Heinrich Schmelzer (qui est un grand compositeur du Saint-Empire avec Bieber), Purcell pour l’Angleterre, Michel Corrette, Jacques Champion de Chambonnières (le grand claveciniste de Louis XIII et Louis XIV), Jean-François Dandrieu (avec une pièce un peu plus tardive) pour la France.
Présenter des œuvres de différentes nations peut sembler offrir a priori un choix disparate : nous mettons donc en contrepoint ainsi des compositeurs qui ne se sont probablement jamais connus, et à l’époque baroque chaque nation a son propre idiome musical bien caractérisé (contrairement à la période classique qui suivra et qui est plus européenne : comme le montre avec évidence l’italianité chez Mozart par exemple). Nous aurons donc une grande diversité de langages, mais leur lien sera d’autant plus éloquent grâce à la thématique du programme, avec l’idée de faire la paix par la musique et avec en partage un vocabulaire sonore propre à la guerre avec ses fanfares et sonneries.”
Le programme présentera ce langage, ces liens et cette guerre de Hollande en suivant trois personnages emblématiques qui donnent leur nom à ce concert : Louis XIV, Turenne et d'Artagnan “permettant de parcourir l’histoire, ce conflit et des musiques très différentes. J'ai décidé de faire une sorte de panorama musical des pays en présence (la France alliée à l’Angleterre, la Suède et la Bavière face à la quadruple alliance contre Louis XIV avec les Provinces-Unies, l’Espagne, le Saint-Empire Germanique et le Brandebourg).”
Le lien entre ces fameux personnages est d’ailleurs édifiant dans le cadre de ce conflit, car Turenne et d'Artagnan sont tous les deux morts durant la Guerre de Hollande : Charles de Batz de Castelmore, dit d'Artagnan en soldat auréolé de mystère, devenu personnage légendaire avec Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, et Henri de La Tour d'Auvergne (Vicomte de Turenne) fameux Maréchal de Louis XIV, mort sur le champ de bataille d'un coup de canon alors qu'il menait ses armées à la victoire, admiré de ses soldats, du Roi Soleil et plus tard de Napoléon (faisant ainsi le lien avec le programme mais aussi le lieu dans toute son Histoire : c’est Napoléon Bonaparte qui fera rapatrier le corps de Turenne à l'église Saint-Louis des Invalides, un chemin que prendra plus tard la dépouille de Napoléon lui-même).
Turenne et d’Artagnan seront présents à travers des échos musicaux et des lectures de textes par le récitant Marcel Bozonnet, de la Comédie Française et qui a dirigé le Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il récitera un florilège de textes extraits des Historiettes de Tallemant des Réaux, des Mémoires de Saint-Simon, des Mémoires de Monsieur d’Artagnan de Courtilz de Sandras et de L’Histoire de Turenne de Just-Jean-Étienne Roy.
La guerre et ses différentes mises en musique
La guerre est ainsi évoquée en musique plus ou moins littéralement : les nations se confrontent par leurs traditions musicales, mais la musique reproduit aussi les bruits des batailles. Certaines musiques évoquent la guerre directement avec ses bruitages, d'autres plus généralement et métaphoriquement, parfois loin du front (exactement comme c’était le cas dans les tableaux de Watteau et les musiques correspondantes que nous vous présentions dans notre précédent grand format sur la saison musicale des Invalides). Tel est précisément tout l'enjeu du concert intitulé "Batailles et bruits de guerre", qui inaugurera ce cycle mardi 8 février 2022 en la Cathédrale Saint-Louis.
Hugo Reyne y dirigera de sa flûte ses jeunes troupes musicales (étudiants du département de musique ancienne du Conservatoire de Paris) et en bon meneur qui se respecte, il sera à l’avant du peloton dès le début de ce premier concert du cycle pour illustrer littéralement la bataille en musique : “Comme l'ouvreur de piste au ski, je commencerai en faisant la première descente avec Batali de Van Eyck, carillonneur qui a écrit une bataille pour flûte seule avec des imitations de bruits de guerre, d'alarmes et une marche de bataille. Mon instrument, la flûte à bec, est plus traditionnellement rangé du côté de la douceur, du sommeil paisible : mais justement ce que nous jouons ce sont des imitations et des métaphores des champs de batailles. Cette œuvre comprend toutefois aussi des imitations de bruits de guerre, d’alarmes.
Nous enchaînerons évidemment avec Lully, qui représente la France et la victoire, mais nous jouerons précisément la Marche du Prince d’Orange : Guillaume d’Orange est l’ennemi de Louis XIV durant ce conflit, et il commande pourtant -précisément- à Lully, à Versailles cette marche (Lully en était le grand pourvoyeur en Europe). Qu’il est fascinant de constater qu’un homme politique étranger commande une telle œuvre à la France : c’est emblématique du rayonnement de ce Royaume.
Lully met également la guerre en musique dans le Ballet d’Alcidiane que nous interpréterons avec ses différents épisodes relatant un conflit : une assemblée au tambour (réunissant les troupes), puis une marche italienne, l'exercice des mousquetaires, suivi par une marche française, la charge, la retraite, l’attaque du fort, combat et victoire. La Marche des mousquetaires était d’ailleurs extrêmement connue à l’époque, jusqu’à la fin des mousquetaires et de l’Ancien Régime, elle était comme un équivalent de La Marseillaise (qui n'existait pas encore, évidemment).” De son côté, pour son concert, Olivier Baumont évoquera la fête organisée par Lully en 1774 avec le grand divertissement de Versailles.
“Pour donner l’illusion du champ de bataille, poursuit Hugo Reyne, nous superposerons différentes mélodies comme le faisaient les compositeurs à l’époque : pour mettre en scène les mousquetaires contre le Prince d’Orange, nous jouerons en même temps leurs deux marches (formant parfois un “cluster” mais dans le sens purement musical, pas du tout médical) et puis nous envisageons aussi des effets de spatialisation, ou de musiques en marches (mais selon les contraintes sanitaires qui seront alors en vigueur, bien entendu).
Les autres pièces du concert s’appuient notamment sur le travail d’André Philidor, le grand copiste de la bibliothèque de Louis XIV qui nous a transmis des milliers et des milliers de pages. L’un de ses manuscrits conservés à la bibliothèque de Versailles regroupe toutes les marches pour hautbois et tambours qui marchent toujours ensemble, comme pour trompettes et timbales. Nous jouerons ainsi les sonneries, très connues des soldats, enchaînant bruit de guerre (mise en branle des soldats), bout de selles (on va mettre le pied à l’étrier), et à cheval qui mène vers la marche.”
Dans le même esprit, l’ouverture du concert Louis XIV, chef de guerre le 15 février sera une illustration à la fois littérale et nourrie d’un souffle symbolique, avec le Quis hostis in coelis de Geist, et ses trompettes célébrant Saint-Michel. Le morceau décrit donc une scène de guerre : celle de Saint-Michel qui avec son armée terrasse le Dragon (représentant le diable du Jugement Dernier dans l'Apocalypse de la Bible) comme le rappelle le chef de ce concert, Martin Wåhlberg.
La richesse et la diversité des illustrations musicales pour les conflits se retrouvera ainsi dans les trois concerts de ce cycle. Chacun représentera un passage du lien littéral au conflit vers des allusions plus lointaines et symboliques : du son de la guerre à ses échos. Le concert “Louis XIV, Turenne et D'Artagnan” proposera ainsi Les Caractères de la Guerre où Dandrieu met littéralement en musique toutes sortes de batailles : avec de véritables chevauchées, et même des plaintes des blessés. La musique de théâtre de Purcell ouvrira également vers “des marches, qui servent aussi pour des musiques de plein air, avec des musiques de tavernes et de caverne et des cieux”, résume Olivier Baumont qui invite à cette occasion Julien Chauvin et Le Concert de la Loge. “Leur idée est justement de ne pas utiliser les instruments musicaux liés à la guerre pour l'évoquer, mais de représenter des conséquences artistiques des conflits, des événements qui les relatent. Chaque victoire était célébrée par des Te Deum comme tout l'extraordinaire était marqué à la Cour (naissance, décès, visites protocolaires).”
Les différents modes d’imitation de la guerre, d’une manière plus ou moins littérale (du bruitage à la réflexion philosophique) sont non seulement un outil de rencontre entre les traditions et les peuples, mais un outil ayant fait évoluer le langage musical comme l’explique en conclusion Olivier Baumont : “Ce qui est fascinant dans ces musiques, est la manière avec laquelle les compositeurs ‘savants’ appréhendent et s’approprient un répertoire martial, avec ses instruments, son vocabulaire. C’est un peu la même chose lorsque les compositeurs s’approprient et s’inspirent de musiques populaires, ou de musique de chasse, qu’ils savent utiliser comme un matériau personnel pour leur esthétique à eux.” Cette rencontre entre un langage et un matériau est fascinante, tout autant que l’autre rencontre que permet ce programme : celle entre les musiques des différents pays.
“De nombreuses manières permettent d’illustrer la guerre, aussi bien littéralement par des onomatopées que par un esprit, et par ces confrontations entre les langues et les traditions au fil du programme”, résume Claire Lefilliâtre qui chantera au concert Louis XIV, chef de guerre mardi 15 février.
Un lieu particulier
“La musique militaire résonne bien entendu particulièrement aux Invalides, et c’est l’occasion de montrer toute la richesse de ce répertoire, à travers les siècles, rappelle Hugo Reyne. Il faut aussi se rendre compte de l’importance du geste accompli par Lully lorsqu’il ose réunir des trompettes et des hautbois, bassons, fifres et tambours dans son orchestre : il introduit des militaires dans des ensembles civils et réciproquement. Certains musiciens pouvaient être un jour sur les champs de bataille et le lendemain dans la fosse de l’opéra.” Un geste de réunion qui résonne encore à la Saison Musicale des Invalides et particulièrement dans ce lieu.
“Je suis allée jouer plusieurs fois aux Invalides, enchaîne Claire Lefilliâtre : depuis longtemps et avec différents ensembles et programmes, et j'ai été à chaque fois particulièrement touchée par les lieux et l'accueil de Christine Helfrich. C'est un lieu fort, sur le plan patrimonial et mémoriel avec la proximité du musée et la programmation artistique. Les musiques y résonnent donc différemment (lorsqu'on se promène dans le musée, qu'on y voit les armures royales, notamment celle de Louis XIII, on chante forcément différemment). L'idée du beau est omniprésente, dans le soin infini apporté aux décorations aussi bien pour les objets du quotidien, d'apparat, que dans les armes : cela résonne aussi avec le programme et touche profondément. L’acoustique aussi est majestueuse et agréable : c’est un très grand vaisseau mais où nous sommes tout de même proches des spectateurs, avec une forme d’intimité malgré la grandeur des lieux, c’est étonnant.”
“C'est un lieu à l'architecture magnifique et à la très bonne acoustique, renchérit Martin Wåhlberg. L'impact de ces programmes est d’autant plus important dans cette acoustique, dans ces lieux. Ce concert est aussi symbolique en ce qu'il fait revenir la musique des vaincus dans cet endroit tellement emblématique de la puissance de l'armée française, de Louis XIV et de Napoléon (sous son tombeau qu'on voit à travers les vitres). La Scandinavie telle qu'on la connaît aujourd'hui est le fait de Napoléon : toutes les cartes ont été redessinées quand il a vaincu la Suède, le Danemark a perdu la Norvège.
C'est donc aussi, un peu, un cercle qui se ferme.”
Le Cycle consacré au 350ème "anniversaire" de la guerre de Hollande sous Louis XIV se décline ainsi avec ces trois concerts :
Batailles et bruits de guerre, mardi 8 février 2022 à 20h en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides
Louis XIV, chef de guerre, mardi 15 février à 20h en la Cathédrale Saint-Louis
Louis XIV, Turenne et D'Artagnan, lundi 7 mars 2022 à 20h au Salon d'honneur des Invalides