La nouvelle salle de concert aux portes de Paris s'appellera "La Seine Musicale"
Sur l'ancien site historique de Renault rasé en 2005, François Pinault avait projeté un temps d'installer son musée d'art contemporain. Il est finalement parti à Venise et le terrain a été acquis en 2010 pour un euro symbolique par le département des Hauts-de-Seine. Le bâtiment de La Seine Musicale occupera un tiers de l'île, soit 36.500 m².
Jean de Gastines et Shigeru Ban, les architectes de La Seine Musicale (© Nicolas Grosmond)
Comme il se doit désormais lors des constructions de lieux artistiques (et comme nous vous en parlions au sujet du nouvel opéra de Dubaï), le bâtiment sera une création architecturale signée Jean de Gastines et Shigeru Ban (auteur du Centre Pompidou-Metz). Les mélomanes et les promeneurs pourront admirer cet œuf de verre gainé de bois avec une voile de panneau solaire, surplombant un paquebot de béton.
La Seine Musicale en construction (© Nicolas Grosmond)
Un auditorium de 1.150 places accueillera des concerts classiques, tandis que des spectacles de musiques amplifiées seront proposés dans la grande salle modulable (entre 4.000 et 6.000 places). Le projet artistique intégrera un orchestre d'instruments d'époque en résidence : l'Insula Orchestra dirigé par Laurence Equilbey qui a fait sa renommée dans la direction d'ensembles vocaux.
Laurence Equilbey dirigera l'Insula Orchestra en résidence à La Seine Musicale (© Jean-Baptiste Millot)
La Seine Musicale sera également le nouveau berceau de la Maîtrise des Hauts-de-Seine (le chœur d'enfants de l'Opéra de Paris dont Ôlyrix vous a dit tout le bien qu'il en pensait récemment dans Tosca, entre autres). Enfin, le contre-ténor Philippe Jaroussky y fondera son académie musicale. Gageons qu'il sera un habitué de l'établissement et qu'il y donnera concerts et master-classes.
Philippe Jaroussky sera un habitué des lieux (© Marc Ribes)
Le projet est enthousiasmant, mais pour assurer sa réussite, La Seine Musicale devra toutefois répondre à deux enjeux majeurs. Tout d'abord son financement est assuré par un partenariat public-privé (Bouygues, Infravia, Sodexo et TF1 apportant 50 millions d'euros sur les 170 nécessaires). Or ces "PPP" sont une relative nouveauté en France et dans le monde de la culture où ils suscitent de nombreuses polémiques. Ensuite, question fondamentale, y a-t-il vraiment une place pour une nouvelle salle de spectacles, certes en dehors de Paris, mais à proximité d'une offre culturelle riche et même de deux autres salles similaires ouvertes récemment (la Philharmonie de Paris et l'Auditorium de la maison de la Radio) ? La Seine Musicale devra fidéliser un public de mélomanes habitués et trouver de nouveaux publics. C'est tout le mal que nous lui souhaitons. Pour cela, elle mise sur de grands succès classiques (un festival Mozart Maximum, l'oratorio La Création de Haydn), des musiques traditionnelles (la première mise en avant sera la musique réunionnaise) ainsi que des projets à la croisée de ces chemins, comme West Side Story (dans l'esprit de la programmation du Théâtre du Châtelet, dont le directeur Jean-Luc Choplin quitte précisément ses fonctions pour venir diriger La Seine Musicale).
Attendez-vous l'ouverture prochaine de La Seine Musicale ? Pensez-vous y faire un tour ? Dites-nous tout dans les commentaires...