L'Opéra National de Bordeaux maintient le cap pour sa saison 15/16
Après 4000 levers de rideaux et 200 productions lyriques et chorégraphiques, Thierry Fouquet tire sa révérence. Avec un nombre d'abonnés multipliés par deux, le directeur de l'Opéra de Bordeaux a réussi à fidéliser son public. Pour cette nouvelle saison, l'Opéra National de Bordeaux a dû pourtant composer avec une baisse drastique de subventions. Si l'année dernière, l'institution pouvait se targuer de faire augmenter son activité et faire preuve d'audace en mettant en avant la création contemporaine, cette nouvelle saison s'annonce plus compliquée et opère un retour dans le répertoire baroque. La Ville de Bordeaux entaille l'institution de 1 million d'euros par an sur trois ans. L'objectif de cette saison a donc été de maintenir la qualité de la programmation et ses tarifs même les plus petits, en réduisant le nombre de programmes : ils sont 105 cette saison contre 127 pour la 14/15, ce qui ampute l'Opéra National de Bordeaux de 19 dates. Pour 2014/2015, l'Opéra National de Bordeaux portait à l'affiche huit opéras dont trois créations. Pour cette nouvelle saison, l'établissement a dû revoir ses objectifs à la baisse et se passer d'une création. Conséquence évidente de cette baisse d'activité, le nombre de billets mis en vente chutent à 186 000 contre 200 000 pour la saison 14/15.
Paul Daniel dirigera Samson et Dalila de Saint-Saëns en octobre à l'OnB © Frédéric Desmesure
Pour cette nouvelle saison, sept opéras -dont deux créations-, pour 27 représentations seront au programme. Don Carlos de Verdi ouvre le bal fin septembre dans une nouvelle mise en scène de Charles Roubaud et sera joué en alternance avec Samson et Dalila de Saint-Saëns en version de concert dirigé par Paul Daniel. Avant d'aller à l'Opéra de Massy, Les Chevaliers de la Table ronde d'Hervé mis en scène par Pierre-André Weitz sera donné en novembre. Pour inaugurer la nouvelle année, la seconde création de la maison, Simon Boccanegra, consacrera le premier partenariat entre l'Opéra National de Bordeaux et le Théâtre national de Bordeaux avec sa directrice, Catherine Marnas, à la mise en scène. Né à l'initiative du Centre français de la promotion lyrique et coproduit par 17 institutions, Les Caprices de Marianne de Sauguet posera ses valises à Bordeaux, en février. Second opéra en version concert, Sémiramide bénéficiera en mars de l'interprétation de la soprano Leah Crocetto dans le rôle-titre, sous la baguette du rossinien Paolo Olmi. L'année se clôt avec le seul opéra contemporain du programme : Le Tour d'écrou de Britten mis en scène en 2008 par Dominique Pitoiset, qui avait notamment eu la charge de L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau à l'Opéra de Lyon en novembre dernier. Mireille Delunsch campera de nouveau la gouvernante.
La mezzo-soprano Susan Graham donnera un récital en juin à l'OnB © B Ealovega
Pour les concerts et récitals, le baroque est à l'honneur. Parmi eux, on retrouve Patricia Petibon aux côtés du baryton Christopher Purves accompagnés du Concert d'Astrée dirigé par Emmanuelle Haïm pour un programme intitulé « Monstres, sorcières et magiciens ». Pour les dix de l'Ensemble Pygmalion -en résidence à l'Opéra National de Bordeaux-, Raphaël Pichon dirigera La Passion selon Saint Matthieu, ainsi que des airs de Mozart aux côtés de Sabine Devieilhe. La mezzo-soprano américaine Susan Graham interprétera un répertoire éclectique allant de Berlioz à Schumann en passant par Fauré, en faisant une part de choix aux mélodies françaises, qu'elle affectionne particulièrement.