Démission de Raymond Duffaut à la tête des Chorégies d'Orange
Le théâtre antique des Chorégies d'Orange © Philippe Gromelle / Stéphane Alili
Après 36 ans passés au service des Chorégies d'Orange, Raymond Duffaut démissionne avant l'heure. Le départ à la retraite de l'une des figures les plus essentielles de l'art lyrique ne se déroulera finalement pas comme prévu. Raymond Duffaut devait céder sa place à la fin de la saison 2016/2017 à Jean-Louis Grinda. Seulement, des tensions récurrentes avec la municipalité d'extrême droite d'Orange ont précipité son départ.
«La ville considère que la présidence de l'association des Chorégies d'Orange lui revient de droit, c'est un coup de force», a expliqué Raymond Duffaut.
Joute politique
Suite au départ du président de l'Association des Chorégies, Thierry Mariani, il revient à Marie-Thérèse Galmard, adjointe à la vie sociale de la mairie d'Orange, d'assurer l'intérim en attentant l'élection d'un nouveau président par le conseil d'administration. Or pour Jacques Bombard, maire de la ville d'Orange et président du parti d'extrême droite la Ligue du Sud, qui s'était déjà présenté à la présidence du festival en 1995, sans succès, « Madame Galmard restera présidente par intérim jusqu’à la fin du mandat de Monsieur Mariani en 2018 ». Un droit que conteste Raymont Duffaut.
Dans sa lettre de démission, Raymond Duffaut souligne que la Ville d'Orange n'a pas revalorisé sa contribution aux Chorégies depuis 20 ans et ne l'a pas versé à trois reprises depuis 1995. Il rappelle également qu'il avait déjà annoncé clairement qu'il démissionnerait, si la présidence devait revenir un jour à Jacques Bompard ou un de ses adjoints.
Audrey Azoulay monte au créneau
La nouvelle Ministre de la Culture Audrey Azoulay s'est rapidement saisie de l'affaire. S'assurant du soutien de la région PACA, elle s'est entretenue ce samedi 12 mars avec son président Christian Estrosi (Les Républicains). Audrey Azoulay, qui considère la situation « anormale », envisage de suspendre la subvention de l'Etat aux Chorégies, si l'élection d'un nouveau président n'est pas prévue.
Selon Le Parisien, l'Etat participerait à hauteur de 7 % du budget total des Chorégies qui traversent déjà une période financière difficile.