Le Palais Garnier perd-il la face ?
La Salle du Palais Garnier, vue depuis les loges de face © Jean-Pierre Delagarde
Trésor architectural, la salle du Palais Garnier est restée quasi-inchangée depuis sa création à la fin du XIXe siècle. Hormis bien-sûr l'ajout de sa perle rare : le plafond peint commandé par André Malraux à Chagall, en ce moment visible dans ses moindres détails à la Cité de la Musique. Seulement voilà, le magazine Connaissances des Arts vient de révéler que certaines cloisons qui formaient ses loges de face viennent d'être supprimées afin de permettre l'ajout de sièges supplémentaires. Si celles du troisième étage ont cédé leur place à la régie il y a quelque temps déjà, certaines cloisons du premier et second ont ainsi été remplacées par des cloisons mobiles rétractables.
Une perte de confort, une visibilité réduite et une sévère dégradation esthétique seraient-elles alors à redouter pour ces places, parmi les plus prestigieuses de l'enceinte ? Charles Garnier se retournerait-il dans sa tombe s'il voyait son chef d’œuvre ainsi lifté ou sourirait-il, heureux de voir sa salle accueillir de nouveaux spectateurs ?
Outre le débat esthétique et donc subjectif que ces transformations provoquent, la polémique s'appuie également sur le calendrier de cette transformation. Protégée par son inscription au titre des monuments historiques, la salle du Palais Garnier ne peut subir aucune modification sans le contrôle d'un architecte des Monuments historiques. Or, selon le-dit magazine, une demande d'autorisation aurait été déposée, mais aucune validation n'aurait encore été émise par la Direction des Affaires culturelles.
Et vous, qu'en pensez-vous, défiguration à profit ou simple adaptation de bon sens aux besoins d'aujourd'hui ? Joignez-vous au débats dans l'espace de discussion ci-dessous !