Saison 2018/2019 théâtrale à l'Opéra de Limoges
Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare a inspiré un opéra à Benjamin Britten (représenté récemment à Tours) mais également une musique de scène à Felix Mendelssohn qui ouvrira la saison et sera mise en scène et en vidéo à Limoges par Juliette Deschamps. Paul Daniel dirigera la soprano Chloé Briot (récemment interviewée par Ôlyrix et nommée par les Victoires de la Musique classique), la mezzo Alice Ferrière, le récitant William Nadylams ainsi que l'Orchestre et le Chœur féminin bordelais. Shakespeare qui sera aussi l'objet d'une création mondiale, celle de Nicolas Bacri, (cinq fois nommé aux Victoires de la musique classique), avec la soprano Catherine Hunold. L'Orchestre de Limoges donnera même un programme Molière-Shakespeare dirigé par Robert Tuohy avec Le Bourgeois Gentilhomme de Richard Strauss et Roméo et Juliette de Sergueï Prokofiev.
Mam’zelle Nitouche, la plus célèbre œuvre d’Hervé (qui se disputait avec Offenbach le titre de Père de l’opérette) viendra dans la version mise en scène par Pierre-André Weitz avec Olivier Py en travesti sur scène, déjà appréciée à Toulon (notre compte-rendu) et Angers-Nantes.
Après une escale à Bordeaux pour aller entendre Nadine Sierra en récital (l'Orchestre de Limoges accompagnant la soprano et l'Opéra proposant à ses spectateurs une formule incluant le voyage et une visite de la Cité mondiale du Vin), retour dans la capitale de la porcelaine, de la chaussure et de l'émail pour La Ville Morte (Die Tote Stadt), un "Orphée décadent" du romancier symboliste belge Rodenbach mis en musique par Erich Wolfgang Korngold en 1920. Cette histoire de Paul vénérant le souvenir de sa femme Marie sera représentée en novembre 2018 à Toulouse dans la mise en scène de Philipp Himmelmann, tandis qu'il s'agira d'une production signée Sandrine Anglade pour Limoges en janvier 2019 avec notamment David Pomeroy et Jennifer Michel ainsi que l'Orchestre et le Chœur locaux dirigés par Pavel Baleff.
Après cette incartade moderne, retour au grand classique avec Macbeth de Verdi par Jean-Louis Martinoty, qui est en ce moment même à Toulouse (réservations) et qui sera dirigé à Limoges par Robert Tuohy avec André Heyboer et Alex Penda en couple maléfique. Un programme prolongé par "Une heure avec Verdi... et la littérature" et la soprano Alexandra Marcellier, des comédiens, un piano, une clarinette.
Les Amants magnifiques (comédie-ballet en cinq actes de Molière et Lully créée lors du carnaval de février 1670) dirigés par Hervé Niquet passeront par Limoges après par Reims, Avignon, Rennes, Massy (compte-rendu). Autre opus classique à redécouvrir (après Caen et les Bouffes du Nord) : Phèdre, une tragédie lyrique en 3 actes de Jean-Baptiste Lemoyne avec les mêmes artistes que dans nos comptes-rendus.
De nombreux concerts seront également donnés, à commencer par la tournée des lauréats du Concours Voix Nouvelles (à retrouver dans notre article), mais aussi un programme pour le centenaire de l'Armistice : "Voix intimes 1914-18", un Concert lecture Poulenc, Fauré, Hahn et Debussy avec le ténor François Rougier. La soprano Natalia Polikarpova proposera un récital Mélodie(s) d'Éxil(s) avec des œuvres de Rachmaninov, Prokofiev, Schnittke et Saint-Saëns (un prolongement de la programmation 2018 de La Folle Journée à Nantes). À noter également un concert orchestral viennois (Beethoven, Brahms) "Le sacrifice et la joie" avec la soprano Sheva Tehoval et le récitant Thomas Gornet.
Voix en cavale (d'après le poème de Prévert) mettra en avant un projet "Operakids" en forme d'aboutissement des ateliers de pratique vocale. Autre opus pour jeunes : Du Chœur à l'ouvrage, histoire d'un naufrage sur une île déserte (en route pour un concert de Noël) avec le Chœur de la Maîtrise de Radio France.
Très fournie, la saison chorégraphique rendra la pareille à Bordeaux en invitant son ballet pour un programme Kylián, Béjart, Robbins sur des musiques de Mozart, Mahler (avec le baryton Thomas Dolié) et Chopin, puis un ballet pour 22 danseurs sur le mythe de Noé avec des musiques de Rossini. Toujours dans le champ des rencontres entre les disciplines : Requiem pour L. (La vie et non pas la mort : Concert dansé et mis en scène d’Alain Platel pour 14 musiciens et chanteurs sur une musique de Fabrizio Cassol d’après le Requiem de Mozart), avant Un Break à Mozart 1.1 (pièce pour 10 danseurs et 10 musiciens de Kader Attou/Cie Accrorap avec l’Orchestre des Champs-Élysées). Encore sur le thème des réappropriations de Mozart, "Vous qui savez ce qu'est l'amour" (un titre qui fait référence au célèbre air de Chérubin dans Les Noces de Figaro) proposera une performance lyrique et théâtrale. Mass B. chorégraphie pour 10 danseurs de Béatrice Massin, évoquera la Messe en si de Jean-Sébastien Bach (mais également le Poème symphonique pour 100 métronomes de György Ligeti).
Originales, les formes s'élargiront aussi au Concert-Atelier avec le Quatuor Cambini-Paris (dont le premier violon Julien Chauvin, habitué de nos pages, dirigera également Le Concert de la Loge et l’Orchestre de l'Opéra de Limoges pour deux symphonies de Haydn), ainsi qu'au théâtre musical avec Ein Vis à Vis mettant la vie de deux couples en parallèle (la soprano Lynda Bish, l'alto Floriane Duroure, les ténors Christophe Gateau et Fabien Leriche), sans mentionner jazz, électro et ciné-concert.