Festival de Beaune 2018 : 4 week-ends, 12 événements
La programmation qui s'étend du 6 au 29 juillet s'ouvrira avec Samson, non pas l'opéra créé en 1877 par Saint-Saëns, mais l'oratorio de 1743 signé Haendel. Beaune poursuit ainsi le cycle dédié aux oratorios en anglais de Haendel, après Hercule, Theodora, Israël en Égypte, Jephtha et Belshazzar. Les rôles-titres de Samson et Dalila seront incarnés par le ténor Matthew Newlin et la soprano Katherine Watson, en compagnie du contre-ténor Lawrence Zazzo (dans le rôle de Micah) ainsi que des basses Luigi de Donato (Manoah) et Guilhem Worms (Harapha). Un projet dirigé par l'habitué des lieux et du répertoire, Leonardo García Alarcon avec son Millenium orchestra et Chœur de chambre de Namur.
Dès le deuxième jour, un saut d'un siècle et un déplacement du concert depuis la Basilique vers la Cour des hospices permettra de continuer le second cycle de Beaune, celui consacré aux opéras de Rossini. Un an après son premier opera seria, Tancrède, c'est son premier véritable opéra bouffe, L'Italienne à Alger, qui sera dirigé par Jean-Christophe Spinosi, avec son Orchestre Matheus et toujours le Chœur de chambre de Namur. L'intégralité de la distribution est composée d'artistes bien connus de nos lecteurs (il vous suffit de cliquer sur leurs noms pour retrouver tous nos contenus) : Teresa Iervolino (Isabella), Philippe Talbot (Lindoro), Riccardo Novaro (Taddeo), Luigi de Donato (Mustafà), Chiara Skerath (Elvira), Victor Sicard (Haly), Anthea Pichanick, (Zulma).
Enfin, la soprano Sylvia Schwartz (qui était à l'affiche du Tancredi de Rossini dirigé par Ottavio Dantone en juillet dernier à Beaune) reviendra en récital, à la Salle des Pôvres avec le pianiste Antoine Palloc pour conclure ce premier week-end en réunissant Rossini avec Mozart.
Deux oratorios de Haydn et un Grand Motet sont à l'affiche du deuxième week-end bourguignon. La Création de Haydn, d'après l'Ancien Testament et Le Paradis perdu de John Milton sera de nouveau dirigée par Laurence Equilbey avec son Insula Orchestra et Chœur Accentus (comme à La Seine Musicale). L'autre oratorio de Haydn sera Les Saisons, d'après le poète écossais James Thomson (un autre opus à découvrir grâce à l'un de nos comptes-rendus).
Quelle œuvre plus éloquente que le fameux Te Deum de Charpentier (immortalisé comme thème de l'Eurovision) pour célébrer les 30 ans du Concert Spirituel fondé par leur chef Hervé Niquet ? Un grand motet donné avec les soprani Chantal Santon-Jeffery et Julia Beaumier, le chanteur haute-contre Clément Debieuvre, la taille Emiliano Gonzalez Toro et la basse-taille Jean-Christophe Lanièce.
Les week-ends 3&4 (un week-end à Beaune commençant le vendredi soir) suivent le même schéma : un opéra baroque italien le vendredi, un classique italien le samedi avant un récital le dimanche. Rodrigo donnera d'abord l'occasion d'admirer la précocité de Haendel avec son premier opéra italien, composé à l’âge de 22 ans lors de son voyage en Italie. Les Accents de Thibault Noally accompagneront Vivica Genaux dans le rôle-titre, Ana Maria Labin (Esilena), Arianna Vendittelli (Florinda), Emiliano Gonzalez Toro (Giuliano) et Anthea Pichanick (Fernando). La semaine suivante, c'est Vivaldi qui proposera ses spectaculaires scènes de tempête, batailles et couronnement avec Giustino. L'Accademia Bizantina d'Ottavio Dantone (à retrouver dans notre interview) accompagnera l'Anastasio du contre-ténor Valer Sabadus, les trois soprani Emöke Barath (Arianna), Ana Maria Labin (Leocasta) et Ariana Vendittelli (Amantio), Giustino par Delphine Galou, qui figurait aux côtés d'Ottavio Dantone dans un énergique album Agitata, enfin les ténors Emiliano Gonzalez Toro et Alessandro Giangrande en Vitaliano et Andronico.
Les deux opéras du samedi seront les deux célèbres adaptations du théâtre de Beaumarchais : Les Noces de Figaro et Le Barbier de Séville. L'opus de Mozart sera l'occasion d'inviter de nouveau René Jacobs qui avait donné un Cosi fan tutte en 2000 dans cette même Cour des Hospices (et qui publia en 2004 une version référence des Noces de Figaro). Le chef belge viendra en compagnie de l'Orchestre baroque de Fribourg et du Chœur Philharmonique de Vienne, avec le Comte et la Comtesse Arttu Kataja et Sophie Karthäuser, Susanna (Sunhae Im), Figaro (Robert Gleadow), Cherubino (Olivia Vermeulen), Marcellina (Salomé Haller), Don Curzio & Basilio (Thomas Walker), Bartolo & Antonio (Marcos Fink), Barbarina (Mirella Hagen).
Pour commémorer les 150 ans de la mort de Rossini, Jérémie Rhorer dirigera Le Cercle de l'Harmonie, le Chœur de Namur, le Figaro de Vittorio Prato, le Comte Matthew Newlin, Bartolo par Riccardo Novaro, Basilio en Luigi De Donato, Fiorello et Berta revenant à Victor Sicard et Adriana Gonzalez. Enfin, les deux récitals seront donnés par Vivica Genaux et Andreas Scholl avec Les Musiciens du Louvre et l'Accademia Bizantina.