Le Festival de Salzbourg démarre ce week-end !
Chahuté par le départ prématuré d'Alexander Pereira et l'arrivée en 2017 de Markus Hinterhäuser, le festival entame deux années de transitions dirigées par le metteur en scène allemand Sven-Eric Bechtolf. Après les fastueuses années Pereira qui laissent derrières elles un déficit de 1,6 millions, Salzbourg se serre la ceinture. Le festival diminue ses représentations d'un tiers -de 270 l'année dernière le nombre de dates passe cette année à 188-, et préfère jongler entre reprise à succès et créations. Le niveau d'exigence, lui, est loin d'être amoindri.
Trois reprises
Anna Netrebko est Leonora dans Le Trouvère © Festival de Salzbourg / Forster
Moment phare du festival, Le Trouvère de Verdi dans la mise en scène d'Alvis Hermanis est repris cette année avec la reine du festival, Anna Netrebko, dans la peau de Leonora. La diva donne la réplique à Placido Domingo, qui n'avait pu honorer que deux représentations l'année dernière. Marie-Nicole Lemieux laisse le rôle de la gitane vengeresse Azucena à Ekaterina Semenchuk et Daniele Gatti cède sa baguette au maestro italien Gianandrea Noseda.
Cecilia Bartoli est elle aussi de retour dans le rôle-titre de Norma deBellini. Sa bouleversante interprétation de l'héroïne lui avait valu 12 minutes de rappels au Festival de Pentecôte 2013 de Salzbourg, qu'elle dirige depuis 2012. Dans un entretien donné à l'AFP à l'époque, la mezzo-soprano avait confié avoir voulu pour l’œuvre « un retour aux sources ». Bartoli a ainsi fait appel à des instruments d'époque afin d'apporter "une nouvelle vision, une nouvelle sonorité et un vrai retour à la vérité de la partition". Le duo de metteurs en scène franco-belge Moshe Leiser et Patrice Caurier étaient aux commandes pour une plongée dans la résistance française. Pollione se transforme en policier allemand ; Norma et Oroveso sont les têtes pensantes d'un réseau résistant.
Dernière reprise, Le Chevalier à la rose sera à nouveau placé sous la direction de Franz Welser-Möst avec Sophie Koch en Octavian. A ses côtés, on retrouve à nouveau Krassimira Stoyanova (la Maréchale) et Günther Groissböck (le Baron Ochs), qui avaient fait leurs débuts à Salzbourg l'année dernière sous les louanges de la critique.
Nouvelles productions
Cecilia Bartoli dans Iphigénie en Tauride © Festival de Salzbourg / Monika Ritterhaus
Fidelio de Beethoven est mis entre les meilleures mains : Claus Guth à la mise en scène, Jonas Kaufmann en Florestan et la Canadienne Adrianne Pieczonka en Leonore. Ludovic Tézier qui devait chanter Don Fernando a finalement été remplacé par l'Autrichien Sebastian Holecek, qui viendra à Salzbourg pour la première fois.
Après Cosi Fan Tutte (2013) et Don Giovanni (2014), Sven-Eric Bechtolf achève son triptyque dédié au tandem Mozart/Da Ponte en s'emparant cette fois-ci des Noces de Figaro. Dan Ettinger en dirigera la création, tandis que le baryton basse italien Luca Pisaroni et la soprano autrichienne Genia Kühmeier incarneront respectivement Le Comte et la Comtesse Almaviva. Figaro sera campé par le mozartien tchèque Adam Plachetka.
Comme à son habitude depuis l'ère Mortier, Salzbourg met à l'honneur la création contemporaine. La Conquête du Mexique de Wolfgang Rihm, dont la partition donne toute puissance au metteur en scène, a été confié aux soins du provocateur Peter Konwitschny. Le chef d'orchestre Ingo Metzmacher dirigera la production, ainsi que les performances de la soprano allemande Angela Denoke et du baryton danois Bo Skovhus.
Cecilia Bartoli sera présente par deux fois au festival, puisqu'elle incarnera la malheureuse Iphigénie dans Iphigénie en Tauride de Gluck, déjà donné au Festival de Pentecôte. Pour compléter le trio tragique, ressorts essentiels du drame, son frère Oreste sera incarné par Christopher Maltman et Pylade par Rolando Villazon. Pour la mise en scène, la cantatrice s'entoure à nouveau du tandem Leiser-Caurier.
Opéra en version de concert
Angela Gheorghiu remplacera Elina Garanca dans Werther © Gabriel Hennessey
Trois opéras en version de concerts émailleront la programmation. Le jeune chef argentin Alejo Pérez prendra la direction de Werther de Massenet. Angela Gheorghiu y remplacera Elina Garanca et le ténor polonais Pietr Beczala embrassera le rôle-titre, qu'il reprendra en janvier 2016 à l'Opéra de Paris dans la mise en scène de Benoît Jacquot. Sous la baguette du spécialiste de baroque, Thomas Hengelbrock, le couple infortuné Didon et Enée de Purcell sera formé par Kate Lindsey et le baryton britannique Benedict Nelson. Enfin, le rare Ernani de Verdi sera conduit par le maestro Riccardo Muti et son jeune Orchestre Giovanile Luigi Cherubini.
Informatiques pratiques
Festival de Salzbourg, du 18 juillet au 30 août 2015
Découvrir la programmation complète ici.