Kaija Saariaho compositrice du Festival Présences 2017 : « Montrer les différentes périodes de ma musique »
Kaija Saariaho est sans doute la compositrice majeure de notre temps, celle dont les œuvres continueront à être données par les générations prochaines. Née en Finlande en 1952, installée à Paris depuis des décennies, elle a été récompensée par d’innombrables prix et son œuvre est jouée sur les plus prestigieuses scènes internationales. Sa production aborde toutes les formes et son catalogue pour l’Opéra est lui aussi incontournable, composé en collaboration avec l’écrivain Amin Maalouf et le metteur en scène Peter Sellars : L’Amour de loin (2000), Adriana Mater (2006, commande de l'Opéra de Paris), ainsi que La Passion de Simone Weil (2006, dont nous parlait notamment Raquel Camarinha dans son interview à lire ici). Son prochain opéra, Only the sound remains sera la création événement de la saison 2017/2018 à l’Opéra de Paris (notre présentation de saison est ici), mais intéressons-nous aujourd’hui au fameux Festival de musique contemporaine “Présences” qui met actuellement Kaija Saariaho à l’honneur.
Vous êtes l’artiste du Festival Présences cette année, pourriez-vous nous parler de cet événement et des concerts qui y sont proposés ?
Bien sûr, j’en suis vraiment heureuse. Nous avons essayé de montrer les différentes périodes de ma musique et Radio France va donner des pièces qui n’avaient pas encore été jouées à Paris.
C’est très important pour moi de trouver de nouveaux interprètes mais aussi de remercier ceux qui ont beaucoup travaillé avec moi, ces artistes pour qui j’ai écrit la musique. Les musiciens sont de toutes les générations : j’étais très contente d’inviter le jeune chef Clément Mao-Takacs, son ensemble “Secession Orchestra” est celui qui joue le plus ma musique en France. Ernest Martinez-Izquierdo sera également présent, c’est l’un des chefs sur lesquels je peux le plus compter. J’étais aussi très heureuse de pouvoir proposer des jeunes compositeurs ou d’autres générations, comme Juha Tapani Koskinen, un Finlandais qui était mon élève (j’ai eu très peu d’élèves car je n’ai enseigné qu’une seule année, il y a environ vingt ans en Finlande). Bien entendu, j’ai également proposé les compositeurs qui me tiennent particulièrement à cœur comme Gérard Grisey et il y a d’autres compositions que je vais être très contente de découvrir.