50 célébrités de la musique et de la culture appellent à l’ouverture des archives de Verdi et Puccini
De nombreuses personnalités artistiques ont décidé de mettre leur influence internationale au service de ce qu’elles considèrent comme un blocage culturel et ont lié leurs forces pour lancer un appel national dans le magazine italien Classic Voice. Le but de la démarche : rendre accessibles les archives de Verdi et Puccini, détenues par les héritiers des deux compositeurs. Pourtant, s’ils étaient rendus publics, ces documents d’une grande richesse, conservés respectivement à Sant'Agata dans la Province de Plaisance pour Verdi et à Torre del Lago dans la Province de Lucques, en Toscane pour Puccini, pourraient permettre de faire avancer la recherche musicologique et la compréhension de leurs œuvres. De plus, avec la restriction, il est impossible de savoir dans quelles conditions sont conservées les centaines de partitions manuscrites et dans quel état elles se trouvent. Considérant la pertinence de leur cause, les cinquante activistes ont donc décidé d’employer les grands moyens et de s’adresser directement à Sergio Mattarella, Président de la République italienne, et à Dario Franceschini, Ministre de la Culture.
Et la demande a de quoi impressionner puisque parmi les signataires de cet appel se trouvent, entre autres, les chefs Daniel Barenboim, Daniele Gatti, Riccardo Chailly, Zubin Mehta, Christian Thielemann, Roberto Abbado, James Conlon, Fabio Luisi, Nicola Luisotti, Michele Mariotti, Kent Nagano, Gianandrea Noseda, Anthony Pappano et Philippe Jordan ; le pianiste Maurizio Pollini ; les chanteurs Placido Domingo, Juan Diego Flórez, Francesco Meli, Renata Scotto et Michele Pertusi ; les compositeurs et librettistes Giorgio Battistelli, Azio Corghi, Luca Francesconi et Salvatore Sciarrino ; ou encore les metteurs en scène Peter Stein, Dario Fo et Mario Martone. Tous s’indignent de la privatisation des archives de Verdi et Puccini par leurs ayant-droits qui, croyant sûrement protéger la mémoire de leurs glorieux aïeuls, empêchent la divulgation d’informations très importantes pour le monde musical. Pour faire valoir leur demande dans cette situation exceptionnelle, les signataires peuvent s’appuyer sur l’article 127 du Code du patrimoine culturel de l’Unesco qui stipule que tous les fonds d’archives privés doivent être accessibles aux universitaires.