Gianluca Capuano nommé Chef principal des Musiciens du Prince-Monaco
Gianluca Capuano est originaire de Milan où il a effectué des études plurielles : orgue, composition, direction, spécialisation dans le répertoire ancien, notation et philologie musicale. Ses liens avec Cecilia Bartoli sont nombreux : il l'a en effet dirigée dans les rôles-titres de Norma aux Festivals d’Edimbourg, Baden-Baden et au Théâtre des Champs-Élysées en 2016, puis La Cenerentola à Dortmund, Hambourg, Amsterdam, Martigny, Versailles (notre compte-rendu) et Luxembourg, mais avant cela à l’Opéra de Monte-Carlo : c'est à l'occasion de ce spectacle au début de l'année 2017 que Gianluca Capuano rejoint l’orchestre en tant que Directeur musical à la demande de Cecilia Bartoli, leur Directrice artistique.
En juin et août de la même année, il dirige de nouveau cette phalange et Cecilia Bartoli, au Festival de Salzbourg cette fois, pour Ariodante et La Dame du lac (il reviendra dans cette maison en juin et août prochain pour Alcina par Damiano Michieletto avec également Philippe Jaroussky et Sandrine Piau) et il a également dirigé le disque de Javier Camarena Contrabandista produit par Cecilia Bartoli-Music Fondation et publié chez Decca (un autre album non encore officialisé est en cours d'élaboration).
Concrètement, comme nous le confirme l'intéressé, le titre de Chef principal consistera pour Gianluca Capuano à participer encore davantage au recrutement des musiciens et aux choix de programmation artistique, en accord avec Cecilia Bartoli et l’Opéra de Monte-Carlo qui gère en outre les dimensions pratiques et logistiques de l’orchestre.
Le maestro Gianluca Capuano a répondu à nos questions suite à l'annonce de cette nomination :
« Les Musiciens du Prince-Monaco réunissent les meilleurs artistes européens spécialisés dans la musique ancienne (principalement italiens, français, suisses, allemands, hollandais et anglais), et je contribue maintenant à la formation des effectifs pour les différents projets. Il serait réducteur, comme on peut le lire d’habitude, de les définir seulement comme un “orchestre baroque”, puisque les musiciens peuvent utiliser différents instruments historiques pour jouer la musique d’une très vaste période, allant de Monteverdi à la musique romantique et post-romantique. J’appelle l’orchestre “ma Ferrari” puisque je peux faire de la musique avec eux au plus haut niveau possible et nous parlons la même langue : nous venons tous d’un parcours similaire de formation et de pratique artistique. De surcroît je peux dire que j'ai beaucoup d’amis dans cet orchestre.
Pour interpréter avec eux Haendel, ou Mozart, ou Rossini, ou Bellini, nous pouvons partir d'une connaissance commune des enjeux relatifs à l'interprétation historique au XVIIIe ou XIXe siècle. Tous les musiciens sont formés ou se forment encore en "philologie" musicale et j’essaie d’apporter un travail de synthèse en tant que chef. Quand je dirige, j’essaie d'unifier mes différentes compétences sur le plan musicologique et philosophique (c’est l’autre côté important de ma formation). Je vois mon passé d'organiste et chef de chœur comme une longue préparation à ce que je fais maintenant. Il serait impensable pour moi de diriger l’opéra en général sans cette formation associée, de pratique et de connaissances. Et avec les MudP [Musiciens du Prince-Monaco, ndlr] je peux réaliser presque à 100% mes intentions musicales, ce qui est très rare dans notre milieu. »
Parmi les prochains projets pour étrenner ce nouveau statut : un “supergala” dédié à Farinelli avec "les plus grandes star du chant baroque", une nouvelle tournée européenne en 2019-20 et l'assurance d'une production annuelle sur le Rocher.
Le maestro annonce également d'autres projets : avec Cecilia mais sans les MudP, il dirigera deux productions à l’Opéra de Zürich et il se réjouit spécialement de participer dans La Scala de sa ville natale, au retour de Bartoli : ce sera pour Semele. Enfin sans Cecilia, Gianluca Capuano répète en ce moment Orphée et Eurydice par Robert Carsen à Rome, avant Guillaume Tell aux Chorégies d’Orange cet été, et l’année prochaine une nouvelle production haendelienne à Glyndebourne.