Présentation de la production
Le monde pourrait bien s’effondrer – et d’ailleurs il s’effondrait en ce 28 octobre 1942 où l’opéra fut créé à Munich –, que la Comtesse Madeleine resterait là, figée dans l’attente d’une réponse, qui sans doute ne viendra ni « demain matin à onze heures », ni jamais, à cette question en apparence si futile :« Prima la musica, o prima le parole » ? Hommage crépusculaire et nostalgique à ce monde d’hier, qui dans sa chute entraîna Stefan Zweig, lequel instilla l’idée de Capriccio dans l’esprit du compositeur en 1934, ou simple caprice, dont l’hédonisme théorique interroge la position du vieux Richard Strauss, retranché dans sa villa de Garmisch face aux événements dramatiques qui l’encerclaient ? Maître dans l’art de la mise en abyme, Robert Carsen ouvre la perspective de la scène du Palais Garnier jusqu’au Foyer de la Danse.