Argument
Acte I
Le valet de Don Giovanni, Leporello fait le guet devant la maison du Commandeur Don Pedro, mécontent de sa situation (« Notte e giorno faticar »). Surgissent alors dans l’obscurité Donna Anna, la fille du Commandeur, poursuivant Don Giovanni qui a tenté d’en abuser, aussitôt suivis du Commandeur lui-même qui vient défendre sa fille et provoquer Don Giovanni en duel, mais ce dernier sort vainqueur du combat (« Non sperar, se non m'uccidi »). Donna Anna, qui est allé chercher de l’aide, revient avec son fiancé, Don Ottavio, et découvre le cadavre de son père, sans être en mesure d’identifier le meurtrier, l’obscurité lui ayant caché son visage. Don Ottavio jure de le venger (« Fuggi, crudele, fuggi ! »).
Pendant ce temps, Don Giovanni et Leporello attendent une nouvelle conquête du séducteur. Arrive alors Donna Elvira, qu’ils observent, toujours cachés par l’obscurité. Celle-ci ressasse une douloureuse rupture amoureuse (« Ah, chi mi dice mai ») : Don Giovanni espère profiter de sa tristesse pour l’approcher, avant de se rendre compte qu’il est justement celui qu’elle pleure. Il s’enfuie, la laissant seule avec Leporello. Afin de l’inciter à oublier l’amour qu’elle lui porte, il lui présente le carnet dans lequel il comptabilise toutes les conquêtes de son maître : 1800 à travers toute l’Europe (« Madamina, il catalogo è questo ») ! Donna Elvira promet qu’elle se vengera de lui.
Non loin, deux paysans, Zerlina et Masetto, fêtent leurs fiançailles avec leurs proches. Don Giovanni les interrompt et leur propose de continuer la fête dans sa demeure. Les jeunes gens acceptent. Mais Don Giovanni retient Zerlina, demandant à Mazetto de suivre la troupe. Se sentant trahi par son amante qui le pousse également à partir, le jeune fiancé quitte les lieux furibond (« Ho capito, signor, sì ! »). Aussitôt, Don Giovanni lui fait des avances, lui proposant même de l’épouser. Il trouve rapidement une oreille bienveillante chez Zerlina (« Là ci darem la mano »). Mais Donna Elvira surgit à temps pour la tirer des griffes du séducteur (« Ah ! fuggi il traditor ! »).
Don Giovanni tombe alors sur Donna Anna et Don Ottavio qui viennent lui demander son aide pour venger le Commandeur, ignorant qu’il est coupable du crime. Mais de nouveau, Donna Elvira fait son apparition pour les prévenir de la perfidie de Don Giovanni. Ce dernier leur assurant qu’elle n’a pas toute sa tête, Donna Anna et Don Ottavio ne savent à qui se fier (« Non ti fidar, o misera »). Alors que Don Giovanni quitte les lieux, Donna Anna est frappée par l’intonation de sa voix, reconnaissant celle du meurtrier de son père. Elle raconte alors à Don Ottavio comment elle s'est échappée alors qu’il essayait d’abuser d’elle (« Or sai chi l'onore »). Resté seul, Don Ottavio se promet de venger sa fiancée (« Dalla sua pace »).
De retour chez lui, Don Giovanni écoute Leporello lui raconter comment les choses se sont passées de son côté, avec la troupe de paysans. Il le félicite et s’en va rejoindre ses hôtes, bien décidé à ajouter au moins dix noms à sa liste (« Finch'han dal vino »). De son côté, Zerlina va trouver Masetto afin d’obtenir son pardon (« Batti, batti, o bel Masetto »). Celui-ci finit par se laisser séduire.
Mais Don Giovanni arrive et Zerlina prend peur. Voulant comprendre ce qu’elle cherche à lui dissimuler, Masetto se cache pour écouter leur conversation. Don Giovanni presse Zerlina de lui revenir, mais Masetto sort de sa cachette et Don Giovanni fait mine de s’incliner devant lui, invitant le couple à rejoindre la fête. Arrivent alors Donna Elvira, Donna Anna et Don Ottavio, masqués, résolus à dévoiler au grand jour les crimes de Don Giovanni. Leporello les invite à se joindre aux festivités. Dans la salle de bal, la jalousie de Masetto s’étend en voyant Zerlina continuer d’accepter les compléments de Don Giovanni. Lorsque la musique résonne, Don Giovanni entame une danse avec Zerlina, puis s’écarte avec elle tandis que Leporello occupe Masetto en l’obligeant à danser avec lui. Soudain, des cris retentissent, Don Giovanni cherchant à abuser de la jeune paysanne. Tous se précipitent pour l’aider. Et bien que Don Giovanni cherche à faire accuser Leporello à sa place, toutes ses victimes l’entourent, promettant de se venger. Mais Don Giovanni ne se démonte pas et quitte les lieux la tête haute, dans une dernière provocation (finale, « Presto, presto, pria ch'ei venga »).
Acte II
Devant la demeure de Donna Elvira, Don Giovanni et Leporello se disputent : ce dernier n’a pas apprécié d’être tenu responsable de ses agissements et souhaite quitter son maître (« Eh via, buffone, non mi seccar ! »). Une importante somme d’argent résout cependant leur différent. Afin d’approcher la camériste de Donna Elvira, Don Giovanni échange ses habits contre ceux de Leporello.
De son côté, Donna Elvira repense à Don Giovanni : son amour pour lui n’est toujours pas éteint malgré les événements passés. Don Giovanni l’appelle, lui déclarant de nouveau son amour, cherchant ainsi à la faire sortir pour avoir le champ libre avec sa camériste. Donna Elvira cède à sa crédulité et rejoint Leporello, qui imite Don Giovanni, aidé par l’obscurité. Les deux s’éloignent ensemble. Don Giovanni en profite pour chanter une sérénade afin d’attirer la camériste à sa fenêtre (« Deh vieni alla finestra »).
Mais Masetto approche, à sa recherche, prêt à en découdre. Don Giovanni se fait passer pour un Leporello repentant et haïssant son maître. Feignant de les aider, il leur décrit les habits qu’il a donnés a Leporello (« Metà di voi qua vadano »). Puis, alors que chacun part à la recherche de la victime désignée, Don Giovanni prend Masetto à part et le rosse. Persuadé d’avoir eu affaire à Leporello, il est secouru par Zerlina (« Vedrai, carino, se sei buonino »).
Alors que Leporello cherche à se débarrasser de Donna Elvira, il manque de croiser Donna Anna et Don Ottavio. Se cachant, il tombe cette fois sur Zerlina et Masetto. Alors que les quatre sont prêts à se venger, le prenant pour son maître, il est défendu par Donna Elvira qui les supplie en vain de l’épargner. Leporello, croyant se sortir d’affaires, dévoile alors sa véritable identité (« Sola, sola in buio loco »), mais il est vite de nouveau assailli pour avoir battu Masetto et trahi Donna Elvira. Il parvient cependant à s’échapper (« Ah, pietà, signori miei ! »). Don Ottavio promet de les venger tous (« Il mio tesoro intanto »). Restée seule, Donna Elvira ne parvient toujours pas à réprimer son amour pour Don Giovanni (« In quali eccessi »).
Alors que Don Giovanni et Leporello cherchent l’un et l’autre refuge dans un cimetière, la voix du Commandeur, dont la statue orne la tombe, se fait entendre, menaçante. Alors que Leporello est pris d’effroi, Don Giovanni plaisante de la situation, invitant l’homme de marbre à dîner. Mais à sa grande surprise, celui-ci accepte l’invitation (« O statua gentilissima »). Peu perturbé, Don Giovanni s’en va préparer la réception. Pendant ce temps, Don Ottavio propose à Donna Anna de l’épouser, mais celle-ci met en avant sa tristesse pour repousser leurs noces (« Crudele ? Ah no, mio bene ! »).
Chez Don Giovanni, le dîner est prêt et le maître de maison se met à table. Mais il est interrompu par Donna Elvira, qui l’implore une nouvelle fois de lui revenir et de changer de vie. Devant les moqueries de son amant, elle s’enfuit. Mais aussitôt sortie, elle pousse un cri et fuit par une autre issue. Leporello, allant voir, revient pétrifié : la statue du Commandeur attend dans le vestibule ! Celui-ci demande à Don Giovanni de se repentir, mais ce dernier refuse fièrement, avant d’être aspiré dans les entrailles de la terre dans des souffrances abominables. Ses victimes peuvent dès lors reprendre une vie normale (finale, « Già la mensa è preparata »).