Argument
Acte I
Dans la forteresse puritaine de Plymouth, les sentinelles annoncent le lever du jour. Les soldats fidèles à Cromwell se réveillent, prêts à en découdre avec le camp des Stuarts (« All'erta ! All'erta ! L'alba apparì »). Sir Bruno Roberton les invite à se recueillir, le temps d’un instant de prière (« O di Cromwell guerrieri »). Les courtisans se réjouissent des noces à venir d’Elvira Valton, la fille du Gouverneur des lieux (« A festa ! A tutti »). Riccardo, un colonel, se confie à Sir Bruno : le père d’Elvira lui accorda jadis la main de cette dernière, dont il est éperdument amoureux. Il dut cependant partir en guerre et apprit à son retour que le Gouverneur avait finalement accepté de suivre le désir de sa fille, éprise du Chevalier Arturo Talbo (« Or dove fuggo mai ? »). Il est depuis inconsolable (« Ah ! Per sempre io ti perdei »).Sir Bruno l’encourage à oublier son amour pour servir sa patrie (« T'appellan le schiere »).
De son côté, Elvira confie à son oncle et confident, Giorgio Valton, sa crainte d’être mariée à un homme qu’elle n’aime pas, disant préférer mourir. Ce dernier la rassure sur les intentions de son père et sur le nom de son fiancé : Elvira exulte (« O amato zio, mio secondo padre ! »). Giorgio lui raconte comment il est parvenu à convaincre son père de revenir sur sa décision de la marier à Riccardo (« Ascolta. Sorgea la notte folta »). Les trompettes annoncent l’arrivée d’Arturo Talbo (« Odi ... qual suon si desta ? »).
Sous les vivats de la foule, Arturo entre dans la citadelle (« Ad Arturo onore, ad Elvira onore »). Les deux amants s’embrassent sous le regard approbateur du père d’Elvira, Gualtiero Valton (« A te, o cara, amor talora »). Ce dernier délivre un sauf-conduit à Arturo pour se rendre au temple, ne pouvant lui-même les accompagner : il est en effet missionné pour escorter une mystérieuse prisonnière jusqu’au Parlement. Reconnaissant en elle une amie des Stuarts, Arturo s’en approche. Cette dernière révèle être Henriette de France, la femme du Roi d’Angleterre Charles I (et fille d’Henri IV), et être condamnée à mort par les puritains. Prêt à mourir et à renoncer à son mariage pour sauver sa Reine, Arturo lui promet de la sauver (« Figlia a Enrico, a Carlo sposa »). Elvira, se préparant dans une joie sans mesure au mariage, pose par jeu son voile sur la tête d’Henriette (« Son vergin vezzosa »). Alors qu’Arturo compte utiliser le voile pour exfiltrer la Reine sans éveiller les soupçons des gardes, il est surpris par Riccardo. Ce dernier, décidé à lui arracher Elvira, le provoque en duel. Mais Henriette s’interpose et Riccardo la reconnait. Comprenant la situation, il offre à Arturo de couvrir sa fuite et celle de la Reine, trop heureux d’éloigner son rival d’Elvira (« Ferma ! Invan, invan rapir pretendi »). Peu après le départ des fugitifs, Riccardo sonne l’alarme. Imaginant qu’Arturo a fui avec sa maîtresse, Elvira perd la raison (« Al tempio andiam, A festa andiam ! »).
Acte II
Dans une salle du château, les courtisans se désolent du sort d’Elvira, qui a perdu la raison (« Ah ! Dolor ! Ah ! Terror ! »). Giorgio leur apporte des nouvelles préoccupantes (« Cinta di fiori e col bel crin disciolto »). Riccardo entre et annonce la condamnation à mort d’Arturo. Giorgio lui explique que seuls une joie ou un malheur immenses pourraient tirer Elvira de sa folie. La voix de cette dernière résonne alors, exprimant sa souffrance et son délire (« O rendetemi la speme »). Giorgio tente alors de convaincre Riccardo d’user de son pouvoir pour faire annuler la condamnation d’Arturo, afin de sauver Elvira (« Il rival salvar tu dêi »). Emu, Riccardo accepte de régler ses comptes à la loyale, la bataille finale entre les deux camps ennemis approchant : Giorgio lui promet de combattre à ses côtés pour leur patrie (« Suoni la tromba, e intrepido »).
Acte III
Près de la forteresse, Arturo rôde après avoir réussi à semer ses poursuivants. Au loin, il entend Elvira chanter leur chant d’amour : Arturo lui répond, comme au temps de leurs premiers amours (« A una fonte afflitto e solo »). Attirée par son chant, Elvira s’approche de sa fenêtre et aperçoit son amant. Les deux amoureux se rejoignent. Arturo répond aux reproches d’Elvira qui lui pardonne (« Finì … me lassa ! »). Ils tombent dans les bras l’un de l’autre (« Vieni, vieni fra queste braccia »). Ils sont cependant surpris par des soldats, mais se montrent prêts à mourir l’un auprès de l’autre (« Alto là ! Fedel drapello ! »). Soudain, des trompettes résonnent : les Stuarts ont été vaincus et Cromwell prononce une amnistie afin de rassembler les deux factions. Arturo et Elvira sont sauvés (« Suon d'araldi ? Un messaggio ? »).