Argument
Acte I
A Sparte, devant le temple de Jupiter, le peuple apporte ses offrandes. Paraît alors Calchas, le grand augure de Jupiter, qui se plaint de la baisse des offrandes offertes à Jupiter, depuis que le berger Pâris a désigné Vénus sur le mont Ida, comme étant la plus belle dans le concours pour la Pomme de la discorde (offerte par Eris, déesse de la discorde, à « la plus belle »). Les pleureuses d'Adonis (amant de Vénus) entrent avec Hélène, femme de Ménélas, roi de Sparte, à sa tête. Celle-ci s'enquiert auprès de Calchas des suites de l'affaire du mont Ida. Il se murmure en effet que l'amour de la plus belle femme du monde, qu'elle pense être assurément, a été promis par Vénus à Pâris en échange de son choix. Elle s'inquiète pour son mari et sa propre réputation.
Arrive alors son neveu, Oreste, fils d'Agamemnon, accompagné de femmes de joie qu'il présente à Calchas. Celui-ci renvoie la compagnie, pressé par un sacrifice qui ne peut plus attendre, mais il est de nouveau alpagué par un berger qui n'est autre que Pâris. Celui-ci est porteur d'un message de Vénus qui ordonne à Calchas de le présenter à la princesse Hélène. Alors que Calchas accepte la mission, Pâris lui raconte les évènements du mon Ida (« Au mont Ida trois déesses »). Lorsqu'Hélène revient, Calchas le présente comme un étranger, ne lui révélant pas sa véritable identité. Immédiatement, Hélène est séduite par sa beauté.
Les rois de la Grèce font alors leur entrée pour assister à la cérémonie en faveur d'Adonis : les deux Ajax (respectivement rois de Salamine et des Locriens), Achille, roi de Phtiotide, qui se déclare gêné par son talon, Ménalas, roi de Sparte (qui ne se présente cependant que comme l'époux de la reine), et Agamemnon, le roi des rois (« Voici les rois de la Grèce ! »). Celui-ci déclare les jeux de l'esprit ouverts. Ceux-ci ont pour but de renouveler l'élite grecque, qui dispose de trop d'hommes valeureux, mais de trop peu d'hommes d'esprit. Le concours débute et Pâris, sans révéler son identité, remporte les trois épreuves, s'attirant les foudres des rois jaloux d'un berger. Alors que la foule l'acclame, Pâris révèle son nom et sa filiation avec le roi Priam. Il demande alors à Calchas d'écarter Ménélas afin de pouvoir approcher Hélène sans contrainte. Calchas déclare alors que Jupiter demande au roi des Spartes de rejoindre la Crète pour un mois. Bien que peu enthousiasmé par le voyage, Ménélas est contraint de se plier à l'ordre et quitte les lieux (« Le roi plaintif qui s'embarque »).
Acte II
Un mois plus tard, dans ses appartements, Hélène se prépare à la réception des quatre rois restants. Mais c'est Paris qui vient la trouver. Hélène refuse d'abord de le recevoir, mais se laisse vite infléchir (« Nous naissons toutes soucieuses »). Celui-ci s'étonne qu'elle le fuie : la plus belle femme du monde lui ayant été promise, si elle ne l'aime pas, c'est qu'elle ne doit pas être la plus belle femme du monde ! Il prévient que si elle ne l'aime pas, il utilisera la ruse. Leur conversation est interrompue par l'arrivée d'Agamemnon et de sa cours qui vient jouer au jeu de l'oie. Mais Calchas, qui mène le jeu, est pris en flagrant délit de triche, ce qui entraîne cris et poursuites. Celui-ci est finalement obligé de rendre la moitié de ses gains (« Trois ! À moi les trois talents et les quatorze mines ! »). Hélène regrette la maladresse de Calchas, qui crée tant de désagrément. Elle lui demande alors de lui procurer un songe dans lequel Pâris serait présent. Alors que ce dernier lui explique qu'il n'en a pas les moyens, Hélène s'endort. Pâris, déguisé en esclave, pénètre dans la chambre. Hélène, qu'il réveille, se croit dans le songe demandé et se laisse aller dans ses bras (« Oui c'est un rêve, un doux rêve d'amour »).
Mais Ménélas fait alors son retour et surprend les amants. Ses cris alertent les rois qui dînent près de là : ils arrivent avec l'ensemble de la cour. Ils s'étonnent de son retour et lui reprochent d'être rentré sans prévenir (« Un mari sage est en voyage »). Mais ils se rangent finalement à ses côtés et ordonnent à Pâris de quitter les lieux. Celui-ci s'exécute, non sans menacer de revenir (« Va-t'en, jeune enjôleur »).
Acte III
Huit jours plus tard, Oreste s'amuse de constater que Vénus, mécontente du renvoi de Pâris, insuffle chez les grecs un esprit volage. Entrent Hélène, suivie de Ménélas, qui cherche à en savoir plus sur ce qu'il s'est passé avec Pâris. Mais celle-ci ne se laisse pas impressionner (« Là, vrai, je ne suis pas coupable ») et quitte les lieux. Ménélas est alors pressé par Agamemnon et Calchas d'accepter de laisser sa femme à Pâris pour apaiser Vénus (« Lorsque la Grèce est un champ de carnage »). Agamemnon cherche à le convaincre en indiquant que lui serait prêt à donner sa fille, Iphigénie, aux dieux, s'ils la lui demandaient. Mais Ménélas déclare qu'il a fait mander le grand augure de Vénus afin de trouver une solution alternative, ce qui irrite Calchas, qui craint la concurrence.
Le grand augure (qui n'est autre que Pâris déguisé) arrive alors, fâché de l'accueil cérémonieux qu'on lui fait (« Et tout d'abord, ô vile multitude ») et déclare que Vénus pardonnera si Hélène vient elle-même à Cythère faire le sacrifice de 100 génisses. Celle-ci, d'abord réticente, accepte dès qu'elle est mise au courant de la véritable identité de l'augure. Poussés par les rois et la cour, les deux amants partent donc ensemble (« Ma foi, partons pour Cythère ! »). Une fois hors de portée, Pâris révèle à tous sa vraie identité et leur destination véritable : Troie. Les rois promettent de venger Ménélas outragé.
Lire ici l'argument d'Elektra de Strauss pour connaître le destin d'Oreste et d'Agamemnon
Lire ici l’argument d’Iphigénie en Tauride de Gluck pour connaître le devenir d’Oreste
Lire ici l'argument des Troyens de Berlioz pour comprendre les conséquences de l'enlèvement d'Hélène par Pâris