Argument
Prologue
Sur une place de Gênes, Paolo Albiani, chef du parti plébéien, complote avec l’influent Pietro. Ce dernier promet que le peuple soutiendra l’élection du corsaire Simon Boccanegra au rang de Doge (« Che dicesti ? »). Paolo tente alors de convaincre l’intéressé, d’abord réticent, d’accepter la nomination. La perspective de pouvoir épouser son amante, la patricienne Marie, le persuade finalement (« Un amplesso... che avvenne ? »). Paolo et Pietro s’activent alors pour convaincre le peuple de défaire les patriciens en votant unanimement pour Boccanegra (« L'atra magion vedete ? »).
De son côté, le patricien Jacopo Fiesco pleure la mort inattendue de sa fille, Marie (« Il lacerato spirito »). Simon paraît et lui demande la main de sa fille. Mais ce dernier le maudit : la paix ne pourra se sceller qu’à la mort de l’un d’eux, ou si la fille née de la relation impure de Simon avec Marie lui était confiée. Las, la fillette a été enlevée au corsaire (« Suona ogni labbro il mio nome »). Alors que la mort de Marie lui est révélée, son élection au rang de Doge est annoncée à Boccanegra par Paolo (« Oh de’ Fieschi implacata »).
Acte I
25 ans plus tard, Amelia, orpheline recueillie par les Grimaldi, pense à son amant Gabriele Adorno (« Come in quest'ora bruna »). Justement, ce dernier la rejoint secrètement. Amelia lui reproche de risquer sa vie à comploter contre le Doge Simon Boccanegra avec son tuteur Andrea (« Se manca il cor che t'ama »). Alors qu’Amelia est appelée auprès du Doge, Adorno retrouve Andrea qui lui révèle qu’Amelia n’est pas la fille des Grimaldi, mais une orpheline. Adorno ne s’en inquiétant pas, Andrea bénit leur union (« Propizio giunge Andrea ! »).
De son côté, Paolo Albiani presse Simon Boccanegra à fuir la colère du peuple. Ce dernier reçoit Amelia et lui apprend qu’il absout la famille Grimaldi, coupable de ne pas le reconnaître comme Doge. Cette dernière lui avoue de son côté aimer un homme mais être convoitée (ainsi que la fortune des Grimaldi) par Paolo. Devant l’intérêt du Doge à son encontre, elle lui révèle les secrets de sa naissance. A son récit, Boccanegra reconnait en elle la fille qu’il eut jadis avec Maria et qui lui fut enlevée : ils partagent un doux moment de retrouvailles (« Favella il Doge »). Lorsque plus tard Paolo interroge sur Doge sur ses chances d’épouser Amelia, ce dernier douche ses espoirs, provoquant une terrible rancune : Paolo ordonne à Pietro d’enlever la jeune femme (« Che rispose ? »).
Le Conseil présidé par Boccanegra est interrompu par une émeute, menée par Adorno. Le Doge ordonne de les laisser entrer : le jeune homme entre, criant vengeance pour l’enlèvement d’Amelia, qu’il a pu libérer. Il accuse Boccanegra de ce forfait, mais cette dernière le détrompe (« Messeri, il re di Tartaria ») et raconte son rapt (« Amelia, di' come tu fosti rapita »). Boccanegra appelle quand à lui à la réconciliation (« Plebe ! Patrizi ! Popolo »). Gardant Adorno prisonnier, Boccanegra indique à Paolo Albiani qu’il a reconnu le coupable de l’enlèvement à son effroi (« Ecco la spada »).
Acte II
Rejeté, Paolo Albiani décide d’obtenir la mort du Doge (« Me stesso ho maledetto ! »). Il verse du poison dans une coupe et offre à Andrea (chez qui il reconnait Jacopo Fiesco), d’assassiner Boccanegra, mais ce dernier refuse de se souiller dans un lâche assassinat. Il fait alors croire à Gabriele Adorno que Boccanegra convoite Amelia (« Prigioniero in qual loco m'adduci ? »). Ce dernier hésite (« O inferno ! Amelia qui ! »), mais sa confrontation avec Amelia, qui avoue tenir au Doge sans en dévoiler les raisons, ravive sa jalousie (« Tu qui ?... Amelia ! »). Pourtant, aussitôt près de son père, Amelia révèle à ce dernier l’amour qu’elle porte à Adorno et obtient son pardon pour ses conspirations (« Figlia ! Si afflitto, o padre moi ? »). Tout en buvant la coupe contenant le poison, Boccanegra médite sur les risques et vertus de sa clémence. Tandis qu’il s’endort, Adorno s’approche, brandissant un poignard. Arrêté par Amelia, il apprend le lien qui unit cette dernière à Boccanegra et se repend, offrant de combattre les Guelfes à ses côtés (« Doge ! ancor proveran »).
Acte III
Les Guelfes ont été vaincus. Andrea croise Paolo Albiani : condamné à mort, le traitre révèle à Andrea qu’il a empoisonné le Doge. Puis il marche à l’échafaud tandis que résonnent les chants nuptiaux de l’union d’Amelia et Adorno (« Evviva il Doge ! »). Boccanegra paraît, brûlé par la fièvre. Andrea lui révèle sa véritable identité. Le Doge lui apprend qu’Amélia est sa fille : le retour de cette dernière permet que la paix soit enfin scellée entre eux (« M'ardon le tempia »). Boccanegra expire peu après dans les bras de sa fille. Adorno est adoubé par le peuple comme nouveau Doge (« Chi veggo ! Vien... »).