Argument
Acte I
A l’auberge de la Jarretière, le Docteur Caius vient demander des comptes au Chevalier John Falstaff et à ses serviteurs, Bardolfo et Pistola, qu’il accuse de lui avoir fait les poches (« Falstaff ! Olà ! »). Une fois le Docteur parti, Falstaff tance ses serviteurs dont les frasques lui coûtent cher (« So che se andiam »). Il leur explique ensuite avoir repéré deux dames, Alice Ford et Meg Page, qu’il compte séduire et détrousser (« V'è noto un tal, qui del paese »). Puis, après avoir disserté sur le faible intérêt du concept d’honneur, il chasse ses serviteurs désobéissants à coups de balais (« L'Onore ! Ladri ! »).
Devant la maison des Ford, Meg et Dame Quickly font la rencontre d’Alice et de sa fille, Nannetta. Rapidement, les deux dames s’aperçoivent qu’elles ont reçu une lettre d’amour identique du Chevalier Falstaff, seul le nom changeant. Les quatre commères décident de lui jouer un tour afin de lui donner une leçon retentissante (« Fulgida Alice ! amor t'offro »). De son côté, Ford est approché par le Docteur Caius qui se plaint des agissements de Falstaff, tandis que Bardolfo et Pistola, tout juste licenciés, viennent lui rapporter le projet de leur ancien maître. Ajoutant sa voix à celles des trois autres, le jeune Fenton propose ses services pour donner une leçon au Chevalier (« È un ribaldo, un furbo, un ladro »). Fenton profite d’un instant de calme pour chanter quelques mots d’amour à Nannetta qui les lui rend volontiers (« Pst, pst, Nannetta »). Pendant ce temps, Alice mandate Dame Quickly pour envoyer une réponse à Falstaff, lui donnant un rendez-vous au cours duquel un piège sera tendu (« Falstaff m'ha canzonata »). Le temps pour Fenton et Nannetta d’échanger un baiser (« Torno all'assalto ») et Ford reparaît, ordonnant à Bardolfo et Pistola de l’annoncer auprès de Falstaff sous un faux nom. Ford pourra ainsi se faire une idée précise des intentions du Chevalier (« Del tuo barbaro diagnostico »).
Acte II
Alors que Bardolfo et Pistola, contrits et repentants, viennent annoncer à Falstaff leur retour à son service, le Chevalier reçoit la visite de Dame Quickly. Cette dernière lui explique qu’Alice est folle amoureuse de lui et espère qu’il daignera lui rendre visite lorsque son mari jaloux s’éclipsera (« Reverenza ! Buon giorno »). Falstaff exulte (« Alice è mia ! »). Il reçoit alors la visite d’un certain Monsieur Fontaine, qui promet de faire couler le vin à flots en échange d’une entrevue. L’homme en question, qui n’est autre que Ford déguisé, lui dit venir à lui le sachant grand séducteur. Lui-même ne parvenant pas à faire chuter Alice Ford qu’il aime mais dont la chasteté est exemplaire, il lui propose une importante somme d’argent s’il parvient à la séduire, corrompant ainsi sa morale irréprochable. Falstaff accepte l’argent et confie à son interlocuteur que la belle l’attend déjà, et que la tâche qui lui est confiée sera donc accomplie sous peu (« Ve lo dirò »). Laissé seul, Ford sent déjà des cornes lui pousser sur le front, et promet bien de surprendre les amants, louant sa sage jalousie exacerbée (« È sogno ? o realtà »).
Chez les Ford, Dame Quickly raconte à ses commères sa rencontre avec Falstaff. Toutes s’égaient, sauf Nannetta qui pleure, craignant que son père ne la force à épouser le Docteur Caius (« Giunta all'Albergo della Giarrettiera »). Sa mère la rassure cependant : elle ne laissera pas un tel mariage avoir lieu. Elles s’activent alors pour préparer les lieux à la comédie qu’elles ont imaginée pour Falstaff (« Gaie comari di Windsor ! »). Le Chevalier paraît alors : Alice donne le change à ses paroles amoureuses. Ce dernier lui raconte comme il était mince autrefois (« Quand'ero paggio »). Devant Alice qui lui dit redouter qu’il n’aime en fait que Meg, ce dernier se confond en paroles insultantes pour cette dernière. Mais lorsque celle-ci paraît, annonçant l’arrivée de Ford, Falstaff lui déclame son amour, lui demandant de le sauver (« Alice ! Che spavento ! »). Les femmes cachent le Chevalier dans un panier à linge. Ford, Caius, Bardolfo et Pistola fouillent alors les lieux (« Al ladro ! Al pagliardo ! »). Pensant avoir trouvé le coupable, ils débusquent en fait Nannetta et Fenton, échangeant de doux baisers derrière un paravent. Alice envoie alors ses domestiques vider la panière à linge dans l’eau vaseuse de la Tamise (« Prega il tuo santo ! »), puis court chercher son mari pour lui compter l’aventure.
Acte III
Falstaff, rentrant chez lui, pleure sur son sort et sur la méchanceté du monde (« Ehi ! Taverniere ! »). Dame Quickly vient alors le trouver, le rassurant sur les intentions d’Alice, qui lui donne rendez-vous le soir même dans le parc royal, déguisé en Chasseur noir. Cachés, Meg, Alice, Nannetta, Ford, Caius et Fenton rient déjà du nouveau tour qu’ils s’apprêtent à lui jouer (« Reverenza. La bella Alice… »).
Alice distribue les rôles et les costumes : Nannetta, par exemple sera la Reine des Fées, vêtue d’une robe et d’un voile blancs et couronnée de fleurs. Ford et Caius, qui entendent la conversation, décident d’enlever la jeune femme afin de profiter de la confusion pour célébrer le mariage de la jeune femme et du Docteur, qui sera pour l’occasion déguisé en moine. Mais le plan tombe dans l’oreille de Dame Quickly qui s’empresse de le rapporter à ses commères (« Quando il rintocco della mezzanotte »).
Dans le Parc de Windsor, Fenton chante une chanson d’amour, interrompue par Nannetta, Alice, Meg et Dame Quickly, qui le déguisent en moine (« Dal labbro il canto estasiato vola »). Falstaff arrive alors, légèrement anxieux. Alice vient le trouver mais disparaît aussitôt, feignant d’être effrayée par l’arrivée de fées venant punir les péchés des humains (« Una, due, tre, quattro »). Falstaff est pris de terreur. Nannetta, en Reine des Fées, conduit la troupe (« Sul fil d'un soffio etesio »). De nombreuses créatures diaboliques entourent alors de Chevalier, le harcelant de toute part, et le forçant à avouer ses fautes. Lorsque les masques tombent, le Chevalier comprend la supercherie (« Pizzica, pizzica, Pizzica, Stuzzica »). Tandis que Falstaff tente de faire bonne figure, Ford annonce le mariage de la Reine de Fées : un homme déguisé en moine et une femme déguisée en Reine des Fées s’approchent et leur union est acté par Ford. Alice ajoute qu’un second couple souhaite être marié : Ford bénit donc également l’union d’un autre moine et d’une autre Reine des Fées. Mais lorsque les visages sont révélés, Ford découvre qu’il a marié à fille à Fenton et Caius à Bardolfo (« Ogni sorta di gente dozzinale »). L’ensemble des protagonistes chantent alors la morale de l’histoire : chacun dupe et chacun est dupé, mais rira bien qui rira le dernier (« Tutto nel mondo è burla ») !