Argument
Acte I
Dans les monts d’Aragon, non loin du château de Don Ruy Gomez de Silva, des bandits se distraient (« Evviva ! Beviamo ! »). Ils s’étonnent cependant de la mélancolie de leur chef, Ernani (« Ernani pensoso »). Ce dernier s’explique : son amante Elvira a été enlevée par Don Ruy Gomez de Silva, qui s’apprête à l’épouser. Tous jurent de la libérer (« Come rugiada al cespite »).
Au château, Elvira se morfond, espérant être libérée par Ernani (« Ernani ! Ernani involami all’abborrito amplesso »). Les servantes se présentent alors, lui apportant les riches présents de noce offerts par Silva, mais les pensées d’Elvira restent tournées vers son amant (« Quante d’Iberia giovani »). Le Roi Don Carlo paraît à son tour, déguisé, débordant d’amour pour Elvira et de haine pour son rival Ernani (« Qui mi trasse amor possente »). Justement, ce dernier s’interpose lorsque le Roi cherche à enlever Elvira (« Tu se’ Ernani ! »). Silva surprend alors ses deux rivaux et prépare sa vengeance (« Che mai vegg’io »). Le Roi révèle son identité, et, dans un généreux élan inspiré par sa probable montée prochaine sur le trône impérial, offre à Ernani de s’enfuir. Malgré cela, ce dernier jure vengeance, au nom de son père, tué par celui de Don Carlo (« Vedi come il buon vegliardo »).
Acte II
Au palais de Silva, les noces se préparent dans un esprit festif (« Esultiamo ! Letizia ne innondi »). Ernani se présente alors à Silva dans l’habit d’un pèlerin. Ce dernier l’accueille sans question, comme le veut la tradition. Apprenant que le mariage doit avoir lieu une heure plus tard, Ernani, se croyant trahi, révèle son identité et offre sa tête comme présent au futur époux. Mais fidèle aux lois de l’hospitalité, Silva promet au contraire de le protéger contre Don Carlo qui le poursuit (« Oro, quant’oro ogn’avido »). Alors que Silva part défendre ses tours, Elvira s’approche de son amant qui la repousse d’abord, et lui explique qu’elle comptait se donner la mort plutôt que d’épouser Silva (« Tu, perfida… Come fissarmi ardisci ? »). Mais les amants sont surpris enlacés par Silva, qui leur promet une vengeance plus terrible encore que celle de Don Carlo auquel il soustrait Ernani en le cachant (« Scellerati, il moi furore »). Justement, Don Carlo fait irruption et demande la tête d’Ernani. Résolu à ne pas le trahir, Silva lui offre la sienne en échange. Mais Don Carlo prend plutôt Elvira en gage et l’emmène avec sa suite (« Cugino, a che munito il tuo castl ritrovo ? »).
Resté seul, Silva promet d’obtenir vengeance. Il libère alors Ernani de sa cache et le défie en duel. Mais ce dernier refuse de se battre contre un vieillard lui ayant sauvé la vie. Il révèle à Silva l’amour que porte Don Carlo à Elvira et qui fait de lui leur rival, et propose son aide pour en tirer vengeance. Pour convaincre Silva, il lui offre un cor, promettant de se donner la mort aussitôt que le son de l’instrument résonnera : les deux hommes prêtent serment pour sceller leur accord (« Vigili pure il ciel sempre su te »). Silva harangue ses hommes et les mène au combat (« Salvi ne vedi, e liberi »). Ernani, à son tour, convoque ses compagnons (« Padre, con essi intrepido »).
Acte III
A Aix-la-Chapelle, prêt du sépulcre de Charlemagne, Riccardo accompagne son maître Don Carlo qui cherche à surprendre les traîtres qui complotent pour son assassinat. Ce dernier lui demande de faire tonner le canon par trois fois s’il était choisi pour devenir Empereur par les Électeurs, réunis au même moment. Resté seul, le monarque se promet un règne vertueux si la couronne impériale devait ceindre son front (« Gran Dio ! costor sui sepolcrali marmi »).
Non loin, les conspirateurs, parmi lesquels Silva et Ernani, se réunissent. Ernani est tiré au sort pour porter le coup à Don Carlo (« Ad augusta ! Qui va là ? »). Mais alors que trois coups de canon résonnent, les forces impériales encerclent les conspirateurs. Don Carlo, devenu Charles Quint, leur promet la mort, mais Elvira intercède pour eux. Déterminé à marquer son règne du sceau de la vertu, Charles Quint proclame un pardon général et donne Elvira à Ernani (« L’elettoral consesso v’acclamava »).
Acte IV
Au palais d’Ernani, le mariage entre Elvira et le maître des lieux se prépare (« Oh, come felici gioiscon gli sposi »). Les deux fiancés s’enivrent d’amour, l’un auprès de l’autre. Mais tout à coup, le cor, donné jadis par Ernani à Silva, résonne : ce dernier réclame par ce signal la vie qui lui a été offerte (« Cessaro i suoni, dispari ogni face »). Don Silva surgit alors, savourant sa vengeance, malgré les supplications de sa victime et d’Elvira : Ernani se poignarde et Elvira s’écroule sur son cadavre (« Solingo, errante e misero »).