Argument
Acte I
Sur un rivage aride de l’île de Ceylan, une tribu de pêcheurs installe son campement, se préparant à rechercher des perles précieuses au fond des flots (« Sur la grève en feu »). L’un d’eux, Zurga, presse ses compagnons de se choisir un roi, capable de protéger la communauté. Un consensus se crée aussitôt pour que lui-même assume ce rôle. Tous lui jurent obéissance (« Amis, interrompez vos danses et vos jeux ! »). Un homme sort alors de la forêt : Zurga reconnait Nadir, son compagnon d’autrefois (« Des savanes et des forêts »). Zurga l’invite à rester parmi eux pour les fêtes données avant le démarrage de la pêche, en l’honneur de l’Air, du Soleil et de la Mer.
Restés seuls, les deux amis assurent réciproquement avoir respecté le serment que jadis ils se sont fait : tous deux ont renoncé à leur amour pour Leiïa, une prêtresse, afin de ne pas devenir rivaux. Mais aucun n’a cependant su effacer un sentiment si fort : tous deux se remémorent le fatal instant qui faillit les changer en ennemi (« Au fond du temple saint »).
Zurga aperçoit alors une pirogue approchante : elle amène une jeune femme devant restée voilée et inconnue et que nul ne peut approcher, devant prier pour les pêcheurs et les protéger de ses chants (« Une femme inconnue »). La jeune femme s’approche, accompagnée du prêtre Nourabad, accueillie par les chants des pêcheurs (« C'est elle, c'est elle, elle vient ! »). Elle prête serment devant Zurga, acceptant la mort en cas de manquement à son serment. Pourtant, un frisson s’empare d’elle lorsqu’elle aperçoit Nadir (« Seule au milieu de nous »). Alors qu’elle rejoint le temple, les pêcheurs s’éloignent, laissant Nadir seul sur le rivage, pris de remords. Parjure, il n’a en effet jamais renoncé à Leïla, écoutant ses chants de loin (« Je crois entendre encore »). Le lendemain, lorsque la jeune femme entame sa prière, son chant parvient jusqu’à Nadir, qui reconnait Leïla et joint son chant au sien, lui promettant de la protéger. De son côté, Leïla reconnait également le chant de Nadir dont elle est amoureuse (« O Dieu Brahma ! »).
Acte II
Le soir venu, alors que les pêcheurs finissent leur journée de travail (« L'ombre descend des cieux »), Leïla et Nourabad rentrent au temple pour la nuit. La jeune femme lui raconte comment, jeune enfant, elle a su tenir parole jusqu’à risquer sa vie pour sauver un fugitif étranger. Ce dernier lui avait remis une chaîne pour l’en remercier (« J'étais encore enfant, un soir »). Nourabad quitte alors les lieux, la laissant seule. La peur que sa solitude engendre chez elle est vite calmée par la certitude que Nadir est près d’elle, la protégeant (« Comme autrefois dans la nuit sombre »). Alors que le sommeil s’empare d’elle, une voix lointaine la réveille : c’est Nadir qui chante (« De mon amie, Fleur endormie »), la rejoignant. Elle le repousse d’abord, mais ne peut finalement résister et tombe dans les bras de son amant (« Ton cœur n'a pas compris le mien ! »). Mais alors qu’ils se quittent, espérant se revoir le lendemain, Nourabad les surprend, alertant les pêcheurs (« Malheur sur eux ! Malheur sur nous ! »). Le peuple condamne déjà les deux fautifs à la mort (« Dans cet asile sacré, dans ces lieux redoutables »), mais Zurga paraît, faisant preuve de pitié pour son ami Nadir. Mais lorsque Nourabad dévoile l’identité de la jeune femme et qu’il comprend la trahison dont il est victime, il se joint aux pêcheurs et ordonne leur mort (« Arrêtez ! arrêtez ! »).
Acte III
Seul dans sa tente, Zurga est pris de remord pour avoir condamné son ami et la femme qu’il aime (« O Nadir, tendre ami de mon jeune âge ! »). Leïla, qui a demandé à lui parler, lui est alors amenée. Se jetant à ses pieds, elle le supplie de sauver Nadir qu’elle dit innocent. Entendant cela, Zurga croit pouvoir sauver son ami. Mais Leïla dévoile son amour pour le condamné et scelle ainsi son sort (« Je frémis, je chancelle ! »). Nourabad déclare alors l’heure du supplice arrivée. Se préparant à la mort, Leïla lui confie le collier que lui a jadis donné le fugitif qu'elle a sauvé. Mais tandis que la jeune femme est emmenée, Zurga se saisit de la chaîne qu’il reconnait comme celle qu’il donna autrefois à une jeune enfant.
Près du bûcher, les pêcheurs font la fête. Nadir, qui attend son supplice, espère encore pouvoir sauver Leïla (« Dès que le soleil, Dans le ciel vermeil »). Alors que Nourabad s’apprête à frapper, il est interrompu par Zurga qui révèle qu’un incendie dévaste le camp des pêcheurs. Tandis que chacun se précipite, Zurga libère les deux amants, rendant son collier à Leïla. Mais tandis que les Nadir et Leïla quittent les lieux, Nourabad alerte les pêcheurs. Zurga protégeant leur fuite de sa hache reçoit un coup mortel et s’effondre tandis que le doux chant d’amour des amants retentit au loin (« O lumière sainte »).