Personnages
Blanche de la Force
Tessiture
Soprano lyrique
Description du personnage
Novice dans un couvent de Carmélites
Analyse du personnage
Blanche est, dès sa naissance, marquée par le sceau de la mort, avec le décès de sa mère lors de son accouchement. « Née dans la peur » du monde et l'appréhension de la mort, elle a dû néanmoins vivre avec celles-ci en cherchant un refuge dans la religion : juste avant d'annoncer à son père sa volonté d'entrer au Carmel, Blanche se présente comme une personne très pieuse, affirmant qu'« il n'est pas d'incident si négligeable où ne s'inscrit la volonté de Dieu ». Le choix de son nom de Carmélite « Blanche de l'Agonie du Christ » ainsi que l'abandon de son nom civil (de la Force) reflète l'aveu de faiblesse de Blanche, pour qui le monde « est seulement pour [elle] un élément où [elle] ne saurait vivre ». Le Carmel représente ainsi l'ultime espoir de trouver une forme d'apaisement, Blanche s'y consacrant entièrement pour suivre « la voie du détachement » et « se défaire de ses illusions ». Lorsque le Carmel est dissout et que Blanche retourne à la vie civile, elle réalise que son salut n'est possible qu'en suivant le destin de ses sœurs religieuses et les suit à l'échafaud alors même que le décret du Tribunal Révolutionnaire ne l'avait pas condamnée. En ultime profession de foi, Blanche entonne les derniers vers du « Veni Creator spiritus », hymne catholique chanté lors de la prononciation des vœux dans une communauté. Le rôle de Blanche est écrit pour une soprano lyrique ayant à la fois un registre médium solide ainsi qu'une aisance dans les aigus, sans pour autant être dévolu à une voix dramatique : pour sa jeune héroïne, l'écriture de Poulenc reste volontairement en-deçà des religieuses plus âgées du Carmel.
Marquis de la Force
Tessiture
Baryton
Description du personnage
Père de Blanche
Analyse du personnage
Seule figure autoritaire masculine pour Blanche, le Marquis de la Force est celui qui rassure Blanche lorsqu'elle prend peur, mais la jeune fille n'assume pas véritablement sa fragilité devant son père. Comme elle le relate à Mère Marie (acte III, deuxième tableau), il était « le seul être qui aurait pu l'empêcher de dire » qu'il était juste qu'elle vive dans le mépris à cause de sa peur. Le Marquis représente ainsi pour Blanche toute la dimension extérieure du monde, celle que la jeune fille ne peut plus assumer, par son statut d'aristocrate au sein de la société. Pour autant, la première scène de l'opéra montre un père avant tout soucieux pour l'épanouissement de sa fille, même si la volonté (et la décision) de Blanche d'entrer au Carmel le laisse songeur.
Chevalier de la Force
Tessiture
Ténor
Description du personnage
Frère aîné de Blanche
Analyse du personnage
Le Chevalier est la personne en qui Blanche revoit toute son enfance à travers leurs jeux et le surnom de « petit lièvre », et demeure un des rares personnages masculins que Blanche ne craint pas, avec le Marquis. Lorsque le Chevalier de la Force se rend au parloir pour la convaincre de fuir avec eux, la confrontation montre encore un peu plus l'engagement profond de Blanche au Carmel, et marque une étape importante pour la jeune fille : à travers le Chevalier, la famille de Blanche réalise ainsi la séparation. Exilé à temps, le Chevalier échappe à l'exécution des révolutionnaires, qui ont frappé son père.
Madame de Croissy
Tessiture
Contralto
Description du personnage
Prieure du Carmel
Analyse du personnage
La première Prieure est la figure autoritaire du Carmel, mais elle se laisse attendrir par Blanche dès son entrée au Carmel : sans pour autant parler de traitement de faveur, la Prieure justifie cet attachement par son état de santé déclinant, mais aussi à cause du choix du nom de Carmel de Blanche. La scène d'agonie de la Prieure est un moment capital dans l'opéra : d'une part, parce qu'il s'agit de la première représentation de la mort d'un personnage (provoquant une confrontation directe de Blanche face à la mort), et d'autre part parce que l'agonie de la Prieure représente une véritable épreuve et permet à Bernanos d'aborder de façon poignante l'angoisse humaine face à la douleur et à la mort. C'est en partie à cause de cette terrible scène que le rôle de la première Prieure est un des plus difficiles de l'opéra, les contrastes musicaux étant à l'image des états successifs et extrêmes de la folie à laquelle succombe la malade (allant jusqu'au blasphème).
Mère Marie de l'Incarnation
Tessiture
Mezzo-soprano dramatique
Description du personnage
Sous-prieure
Analyse du personnage
La Mère Marie apparaît chez Poulenc comme un personnage sévère à l'égard de Blanche, mais ce caractère est en partie dû au remaniement de la pièce pour en faire un livret d'opéra : chez Bernanos, la Mère Marie se montre plus tendre à l'égard de Blanche, ce qui transparaît par moments dans l'opéra de Poulenc (notamment lorsque la jeune fille s'enfuit brusquement de la veillée de la Prieure, au premier tableau de l'acte II). La preuve de son attachement pour Blanche est particulièrement manifeste pendant le deuxième tableau de l'acte III, lorsqu'elle vient chercher la jeune fille pour la mettre en lieu sûr : Mère Marie respecte là l'engagement qu'elle avait fait à la Première Prieure sur son lit de mort (acte I, quatrième tableau). Le personnage de Mère Marie est également ambigu pour son comportement au sein du Carmel : au niveau de la hiérarchie, elle n'aura jamais le rôle de premier plan de Prieure, mais son opinion diverge souvent des décisions prises par la Nouvelle Prieure (Madame Lidoine). Ainsi, c'est Mère Marie qui prend les devants en soumettant au vote des sœurs le vœu de Martyre, à l'encontre de la décision de la Prieure. Pour autant, elle ne se joindra pas à ses sœurs carmélites lors de leur exécution, contrairement à Blanche : c'est l'aumônier qui l'en convainc, et justifie ainsi qu'elle soit la seule rescapée, qui a transmis cet événement historique à la postérité. La droiture et la sévérité de Mère Marie se manifestent dans l'écriture particulièrement exigeante du rôle.
Sœur Constance
Tessiture
Soprano léger
Description du personnage
Novice dans un couvent de Carmélites
Analyse du personnage
À l'inverse de Blanche, qui porte en elle un lourd fardeau, Constance représente la joie de vivre, s'amuse de tout (même du service du bon Dieu ou de la mort). De prime abord, Constance semble être moins mature que Blanche, qui voit dans ses propos des enfantillages et la corrige souvent sur ses propos sortis spontanément. Mais dès la première scène où elle apparaît, la jeune sœur aborde la question de la mort avec une forme de sérénité par sa prémonition : elle et Blanche mourront ensemble le même jour, et cette conviction la suit jusqu'en prison et se confirmera lorsque Constance monte à l'échafaud.
Madame Lidoine
Tessiture
Soprano
Description du personnage
Nouvelle prieure du Carmel, également appelée Mère Marie de Saint-Augustin
Mère Jeanne
Tessiture
Contralto
Description du personnage
Doyenne du Carmel
Sœur Mathilde
Tessiture
Mezzo-soprano
L'Officier
Tessiture
Baryton
Le Premier Commissaire
Tessiture
Ténor
Le Second Commissaire
Tessiture
Baryton
Thierry
Tessiture
Baryton
Description du personnage
Laquais du Marquis de la Force
Monsieur Javelinot
Tessiture
Baryton
Description du personnage
Médecin