Argument
Prologue
La Fragilité humaine se plaint d’être soumise en permanence aux caprices du Temps, de la Fortune et de l’Amour (« Mortal cosa son io »).
Acte I
Dans son Palais, Pénélope pleure, sous les yeux attristés de la nourrice Euryclée, l’absence de son mari Ulysse, parti pour Troie vingt ans plus tôt (« Di misera Regina »). Non loin, sa servante Mélantho célèbre l’amour dans les bras de son amant Eurymaque (« Duri e penosi »).
Sur le rivage, les Phéaciens déposent Ulysse, endormi, ce qui provoque la colère du Dieu de la Mer, Neptune, dont le décret est ainsi bafoué, et qui obtient de Jupiter le droit de les châtier en les transformant en rocs (« Superbo è l’huom »). En effet, les Phéaciens, qui chantent leur liberté d’agir vis-à-vis des dieux, subissent le sort jeté par Neptune (« In questo basso mondo »). Lorsqu’Ulysse se réveille, il ne reconnait pas son île d’Ithaque et maudit les Phéaciens de ne l’avoir pas conduit comme ils l’avaient promis jusqu’à son royaume (« Dormo ancora o son desto »). Minerve, déguisée en berger, lui apparaît alors. Elle lui révèle qu’il est enfin de retour chez lui. Puis, dévoilant sa véritable identité, elle lui conseille de prendre l’apparence d’un vieillard afin d’aller constater et punir au Palais l’insolence des prétendants qui poursuivent sa fidèle Pénélope de leurs assiduités : Ulysse espère enfin retrouver le bonheur, après vingt ans de malheurs et d’errance (« Cara e lieta gioventu »). Elle lui recommande enfin d’aller à la fontaine d’Aréthuse où il retrouvera son vieux serviteur, Eumée, en attendant qu’elle lui ramène son fils, Télémaque (« Tu d’Aretusa a fonte intanto vanne »).
Au Palais, Mélantho cherche à convaincre Pénélope de céder à ses prétendants, Ulysse n’ayant que peu de chances d’être encore en vie. Mais la Reine s’offusque de ces conseils (« Donate un giorno, o Dei »).
Dans les environs du Palais, Eumée plaint le malheur qui accompagne la vie de monarque (« Come, oh come mal si salva un Regio Amante »). Irus s’approche, vantant sa gloutonnerie, mais Eumée le chasse (« Pastor d’armenti puo prati e boschi lodar »). Ulysse, déguisé en vieillard, vient demander à Eumée son hospitalité et lui révèle que son ancien maître est vivant et reviendra bientôt (« Ulisse generoso ! Fu nobile intrapresa »).
Acte II
Minerve transporte sur un char Télémaque jusqu’à la terre de son père (« Lieto cammino, dolce viaggo »). Eumée et Ulysse (toujours déguisé) l’accueillent : Eumée s’empresse de rejoindre le Palais afin de prévenir Pénélope du retour de son fils (« O gran figlio d’Ulisse »). Alors qu’Ulysse disparaît également, Télémaque, seul, observe la terre désolée de son père qu’il pense mort (« Che veggio, ohimè, che miro »). Ulysse lui apparaît alors sous sa véritable apparence : les deux hommes s’embrassent (« Telemaco, convienti cangiar »).
Au Palais, Mélantho et Eurymaque affichent leur incompréhension devant l’intransigeance de Pénélope (« Eurimaco ! La donna insomma »). Trois prétendants, Antinoüs, Amphinome et Pisandre entourent la Reine, la pressant de répondre favorablement à leurs amours. Mais celle-ci feint de ne pouvoir choisir entre eux : ces derniers décident de festoyer pour divertir Pénélope et l’aider ainsi à se laisser porter vers les délices amoureux (« Sono l’altre Regine »). Eumée paraît alors, annonçant à Pénélope que son fils s’apprête à revenir, et que son mari est probablement vivant. A cette nouvelle, les trois prétendants décident d’éliminer l’héritier Télémaque, et de presser Pénélope de choisir l’un d’eux en la couvrant de cadeaux (« Compagni, udiste ? Il vostro vicin »).
Non loin, Minerve explique à Ulysse, de nouveau déguisé en vieillard, qu’elle compte inspirer à Pénélope un grand jeu au cours duquel il triomphera et pourra terrasser ses ennemis (« Perir non puo chi tien per scorta il Cielo »). Eumée et lui se mettent en route (« Io vidi, o pelegrin »).
Au Palais, Télémaque explique à sa mère que la belle Hélène, maîtresse des sciences divinatoires, lui a prédit qu’Ulysse reviendrait à Ithaque, tuerait les prétendants et remonterait sur le trône (« Del moi lungo viaggo i torti errori »). Les prétendants surgissent alors, reprochant à Eumée d’avoir fait entrer un palais un vieillard ennuyeux. Alors qu’Irus moque cet hôte incongru, Ulysse déploie sa force et le châtie, lui épargnant toutefois la vie. Devant cette démonstration, Pénélope l’invite à rester au Palais. Les prétendants se pressent autour d’elle, la couvrant de cadeaux. Pour les départager, elle décide de les soumettre à une joute : celui qui parviendra à bander l’arc d’Ulysse montera sur le trône. L’un après l’autre, les prétendants tentent leur chance, mais en vain. Ulysse prend alors son tour, tend l’arc et envoie ses flèches autour de lui, massacrant les prétendants (« Sempre villano Eumete »).
Acte III
Le glouton Irus, seul survivant du massacre des prétendants qui le nourrissaient, est à présent affamé (« O dolor, o martir che l’alma attrista »). Mélantho et Pénélope s’interrogent sur le mystérieux vieillard qui a massacré les prétendants (« E quai nuovi rumori »). Eumée cherche à convaincre Pénélope que ce vieillard n’est autre qu’Ulysse, mais celle-ci refuse de le croire (« Forza d’occulto affetto »). Télémaque tente également de lui faire voir la vérité, sans plus de succès (« E saggio Eumete, e saggio ! »).
A l’Olympe, Minerve parvient à convaincre Junon de plaider la cause d’Ulysse auprès de Jupiter (« Fiamma è l’ira »). Jupiter se laisse infléchir et convainc lui-même Neptune de laisser Ulysse vivre à présent en paix (« Gran Giove, alma de’ Dei »).
Au Palais, la nourrice Euryclée, qui a reconnu Ulysse, hésite à dévoiler son secret (« Ericlea, che vuoi far »). Ulysse se présente justement, sous son apparence réelle (« Ogni nostra ragion »). Mais Pénélope ne le reconnait toujours pas, redoutant un sortilège, et le repousse. Euryclée apporte alors la preuve de son identité : une cicatrice que fit jadis à Ulysse un sanglier (« O delle mie fatiche »). Les deux époux, enfin réunis, chantent à la fois leur bonheur et leur amour (« Creder cio che desio »).