À propos de ce lieu
Quand on demande à William Christie comment il construit le programme de son Jardin musical en Vendée, il explique que l’opus sans doute le plus en lien avec son projet est La finta giardiniera (La Fausse Jardinière) de Mozart.
C’est pourtant le maestro en personne qui s’occupe de faire pousser les plantes (comme les voix) dans ce lieu qui est un véritable tableau vivant.
Conçu pour recréer une ambiance baroque où la musique serait la reine unique, William Christie a pensé à tout : depuis la plantation des arbres et des fleurs qui s’intègrent au paysage champêtre, la création du Miroir d’eau grâce à la rivière Smagne, jusqu’aux recoins iconiques qui rendent ces jardins uniques (le Jardin rouge, le Pont chinois, les Terrasses, entre autres). Chaque plante, chaque décoration, chaque pierre, n’est pas conçue seulement selon un esprit de beauté, tout veut rappeler le drame musical, la tragédie, le mélodrame baroque. En effet pendant le Festival, chaque endroit du domaine parle le langage de la poésie, de l’harmonie, de la musique. Ici les artistes n’ont pas besoin d’une scène : la scène est la nature. Et le spectateur qui se promène n’a pas besoin de fauteuil : la pelouse est un siège. Tout est fait pour que le temps s’arrête et tous les personnages différents (artistes, techniciens, jardiniers, personnel de service, festivaliers, bénévoles), deviennent partie intégrante de ce tableau vivant. Christie avait imaginé cet endroit dès 1985, après être tombé sous le charme d’un logis, en ruine, du XVIIe. Aujourd’hui ce logis est devenu un palais raffiné qui règne sur les jardins, habitation de son créateur, qui comme un film d’époque, utilise la lumière des bougies pour s’éclairer la nuit.
Depuis, petit à petit, Christie a donné vie (et le projet n’est pas encore terminé), à ce domaine incroyable, dont les lieux oubliés dans l’abrasion du temps, ressuscitent du sommeil pour accueillir un nouveau Temple consacré à la musique.