Etat civil
- Compositeur
Biographie
Né en 1801 à Catane au sein d'une famille de musiciens, Vincenzo Bellini montre très tôt des aptitudes exceptionnelles pour la musique, écrivant ses premières compositions à l'âge de six ans. Il apprend les rudiments de la composition avec son grand-père à sept ans. Le jeune compositeur part se former au Conservatoire de Naples en 1819, où il reçoit un enseignement théorique strict basé sur un style classique : Mozart et Haydn pour la musique instrumentale ; Pergolèse, Cimarosa et Paisiello pour l'opéra. Mais la ville, un des hauts lieux de l'opéra italien, lui permet surtout de découvrir le style plus contemporain de Spontini et de Mayr, ainsi que les avant-gardes des années 1820 qu'étaient Rossini et le jeune Donizetti. De 1819 à 1825, période où le jeune compositeur devait écrire dans plusieurs genres instrumentaux, rares sont les pages passées à la postérité parmi un Concerto pour hautbois et orchestre, des œuvres de musique sacrée et quelques mélodies. Une première commande pour le prestigieux Théâtre San Carlo est passée par le biais d'un partenariat entre le Conservatoire et les maisons d'opéra de Naples, après la présentation d'un premier opéra (Adelson et Salvini) pour l'obtention de son prix en 1825. Le succès du mélodrame Bianca et Fernando (1826) marque le début d'une nouvelle période où les commandes émanant des maisons du Nord de l'Italie se succèdent, mettant fin à la période napolitaine de Bellini.
Bellini signe en mai 1827 un premier contrat avec la Scala de Milan pour l'opéra Il Pirata (Le Pirate), dont la création en octobre 1827 constitue son premier triomphe. C'est avec cet opéra que commence la collaboration avec le librettiste Felice Romani : Zaira, créé à Parme en mai 1829, La Straniera (L'Étrangère) créé à la Scala en février 1829, Les Capulet et les Montaigu créé à Venise en 1830 assurent la carrière de Bellini dans le domaine lyrique. L'année suivante, deux pièces maîtresses de Bellini voient le jour avec La Somnambule en mars et Norma en décembre 1831, tous deux créés à Milan par Giuditta Pasta, la cantatrice favorite du compositeur. Si le style de Bellini conserve une veine lyrique qui est la signature du compositeur, l'écriture ornementale des vocalises évolue au fil de ses ouvrages, et en particulier durant le tournant de la décennie 1830 : l'influence des opéras Rossini se décèle dans l'accompagnement orchestral des cavatines et dans l'utilisation des descentes chromatiques dans les parties mélodiques. Cependant, la production de Bellini se distingue nettement de celle de ses contemporains par une élaboration plus lente des livrets, Romani ayant souvent du retard dans la rédaction de ceux-ci et obligeant Bellini à composer moins d'ouvrages que Donizetti et Rossini : « seulement » un opéra par an en moyenne, à l'exception de l'année 1831 où sont produits deux nouveaux opéras. Malgré ces retards, Bellini choisit de rester fidèle à son librettiste.
L'année 1832 est celle des voyages : après un bref retour à Naples, Bellini se rend en Sicile, sa terre natale, puis de nouveau à la cité napolitaine avant d'aller à Florence, Rome, Milan, Bergame, et enfin Venise, où il négocie un contrat avec le Théâtre de La Fenice pour son opéra suivant. Le compositeur fait de nouveau appel à Felice Romani, mais tous deux peinent à trouver le sujet, avant de jeter leur dévolu sur celui de Béatrice de Tende. L'échec de la création de l'opéra en mars 1833 entraîne une rupture avec le librettiste. En mars 1833, Bellini part en tournée avec la Pasta et une troupe de chanteurs italiens à Londres et Paris, où un projet d'opéra français lui est proposé. Il donne en Angleterre plusieurs représentations de La Somnambule, Norma et Les Capulet et les Montaigu avant de s'installer dans la capitale française en août. Bellini y rencontre les artistes de son temps comme les pianistes virtuoses Franz Liszt et Frédéric Chopin, avec qui il se lie d'amitié, les auteurs français Victor Hugo, Alfred de Musset, Alexandre Dumas père, Georges Sand, le poète allemand Heinrich Heine, mais surtout Rossini. C'est grâce à ce dernier qu'un contrat est signé avec le Théâtre des Italiens pour ce qui sera le dernier opéra de Bellini, Les Puritains. Après un ultime triomphe à Paris lors de la création des Puritains en janvier 1835, Bellini est décoré de la Légion d'Honneur par son ami Rossini et s'éteint brusquement en septembre à Puteaux.