Etat civil
- Compositeur
Biographie
Charles Gounod est un compositeur français né le 17 juin 1818 à Paris et mort le 18 octobre 1893 à Saint-Cloud. Connu pour être le créateur de la mélodie française, le compositeur a une production très large qui recouvre tous les genres musicaux, y compris celui de l’opéra. Né d’un père peintre et d’une mère pianiste, Gounod semble avoir une carrière artistique toute tracée. À la mort de son mari en 1823, la mère du compositeur commence à donner des leçons de piano pour faire vivre sa famille. Gounod, alors âgé de 5 ans, est initié à cet instrument. Très doué, le jeune garçon est rapidement envoyé vers Antoine Reicha pour prendre des leçons privées en contrepoint et en harmonie. Dès cette époque, il montre un grand intérêt pour la composition. Après la mort de son maître, Gounod rentre au conservatoire de Paris où il perfectionne ses connaissances en contrepoint et en fugue avec Halévy (de son vrai nom Jacques-Fromental Lévy) et commence l’étude de la composition avec Jean-François Le Sueur.
En 1839, après deux tentatives infructueuses, Gounod gagne le Prix de Rome avec sa cantate Fernand. Dès son arrivée à Rome à l’Académie française en janvier 1840, il entre en contact avec la musique des grands maîtres italiens lyriques comme Donizetti et Bellini. Mais il semble, dès le début, plus intéressé par la musique religieuse de Palestrina à la chapelle Sixtine que par celle pour la scène. Comme il était d’usage, Gounod passe sa troisième et dernière année comme lauréat du Prix de Rome en Allemagne et en Autriche. À cette occasion, il parfait sa connaissance des musiques de Beethoven et de Mozart qui marqueront particulièrement son futur style compositionnel. Voulant concilier sa passion pour la musique et sa foi, Gounod commence sa carrière professionnelle en tant que Maître de Chapelle au Séminaire des Missions Étrangères à Paris et continue d’ailleurs à y développer son goût pour la musique sacrée. Alors qu’il envisage de faire carrière comme compositeur de musique religieuse, il abandonne son poste et commence la formation pour devenir prêtre en 1848. Idée qu’il abandonne finalement vite au profit du lancement de sa carrière de compositeur.
Au début des années 1850, la protection des Viardot (grande familles de chanteurs d'opéra), et notamment de Pauline (cantatrice, sœur de Maria Malibran), lui ouvre des portes et lui permet de produire son premier opéra intitulé Sapho (1851). Mais la création est un échec et l’œuvre de Gounod est attaquée de tous les côtés. Malgré le soutien de quelques grands noms comme celui de Berlioz, ni le public ni ses confrères ne voient en lui l’âme d’un grand maître de la scène lyrique française. On lui reproche essentiellement d’être un mauvais mélodiste, de faire de la musique « allemande » (sous-entendu trop symphonique) et d’être un opportuniste dans sa carrière. Son style, déjà si éloigné du style français auquel le public est habitué, privilégie déjà des mélodies belles et raffinées, mais pas démonstratives (c’est-à-dire sans virtuosité). Par ailleurs, ses harmonies sont très symboliques et comportent de nombreux figuralismes (une représentation musicale d’un mot ou d’une idée).
Son mariage avec Anna Zimmermann en 1851 lui donne également beaucoup d’avantages pour sa carrière. En effet, avec l’aide de son beau-père, il devient directeur des Orphéons de Paris et Directeur de l’Instruction Vocales des Écoles Publiques de Paris. Malgré cet établissement professionnel, son opéra La Nonne Sanglante en 1854 est mal accueilli. Ses échecs sur la scène lyrique ne le découragent en rien et il continue parallèlement à l’écriture de nouvelles œuvres scéniques, à composer de nombreuses œuvres sacrées. L’œuvre de Gounod, décidément à contre-courant, se démarque par son originalité et, à un moment où le déclin de la musique lyrique française semble certain face à l’ombre wagnérienne et au renouveau du théâtre italien, celle-ci constitue une véritable synthèse artistique dans le domaine lyrique.
À force de persévérance, son style s’impose peu à peu sur les scènes parisiennes. Gounod excelle dans les œuvres de demi-caractères comme avec Le médecin malgré lui (1858). Mais son ambition se trouve ailleurs : il veut devenir un grand maître du genre sérieux. C’est pourquoi il entame l’écriture de trois drames musicaux : Faust en 1859, La Reine de Saba en 1862 et Mireille en 1864. Mais pour ces œuvres, le succès n’est pas au rendez-vous. Elles sont jugées trop imparfaites. Sans doute, les nombreuses concessions que Gounod a dû faire aux chanteurs et aux directeurs de théâtre n’ont pas aidé sa cause et ont participé à défigurer ses œuvres.
Après ces trois échecs cuisants, il obtient un succès incontesté avec Roméo et Juliette en 1867. Sa création au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril marque le début de la reconnaissance au niveau national et international pour Gounod. Mais sa renommée tant attendue et si méritée n’efface pas les années de galère et de désillusion et, rapidement, le compositeur montre des signes de lassitudes envers le monde lyrique français. Il entame alors une sorte de pèlerinage musical afin de retrouver l’inspiration. Il se rend à Rome en 1868, où germe l’idée de son opéra Polyeucte. Mais la guerre avec la Prusse repousse le projet de cet opéra qui ne sera finalement créé qu’en 1878 à l’Opéra Garnier à Paris.
Il passe la fin de la guerre à Londres et avec l’aide d'amis, les Weldon, il parvient à faire jouer sa musique sur les scènes anglaises. Sa relation ambiguë avec Madame Weldon et l’influence que cette dernière semble avoir eue sur le compositeur, ainsi que son non-retour immédiat en France après la fin de la guerre, nourrit un scandale dans la presse française. On accuse le compositeur d’avoir une liaison avec sa mécène et surtout, on l’accuse d’antipatriotisme pour n'être pas revenu. Les trois années londoniennes se soldent par un départ en catastrophe de Gounod qui, aidé par son ami Gaston de Beaucourt, fuit le domicile de Weldon en catimini alors que le couple est absent. En 1881, l’échec de son opéra en cinq actes Le tribut de Zamora met fin à sa carrière de compositeur d’opéra. Pour la scène, il ne composera ensuite qu’une seule œuvre, quelques mois avant sa mort, une musique de scène pour le Théâtre du Vaudeville intitulé Les dames sacrées en 1893.