Charpentier, de la BnF à Radio France avec Correspondances
Radio France poursuit son partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, faisant vibrer au concert des trésors de ses collections de partitions. Le manuscrit ou la première édition des trois œuvres de Marc-Antoine Charpentier présentées dans le programme sont ainsi conservés dans les fonds de la BnF : la Missa assumpta est Maria, le Salve Regina et le fameux Te Deum (générique de l’Eurovision).
Ces pages sont défendues avec homogénéité par le chœur, même lorsque la phalange est divisée en trois ensembles. La souple direction de Sébastien Daucé encourage des élans emplis de souffle. Son visage, ses regards et mouvements des lèvres conduisent une diction très précise et dynamique. L’accompagnement instrumental est vivant tout en conservant cette finesse, y compris dans l’agréable vivacité et limpidité du fameux Te Deum, presque dansant par sa légèreté, en élégante flamboyance toute française.
Les œuvres sont rythmées par des interventions en petits effectifs en trio, duo ou en solistes, qui permettent d’apprécier la qualité individuelle des chanteurs. Le haute-contre Clément Debieuvre offre l’assurance et la précision de ses phrasés, bien soutenus par un souffle maîtrisé. La clarté de son timbre aide à projeter sa voix de manière droite, presque nasale. La basse Adrien Fournaison fait entendre une voix ronde, agréablement profonde et non moins claire dans les registres plus aigus. La taille Jordan Mouaïssia pourrait gagner encore en assurance et en présence lors des trios, ses parties aux complexes figuralismes étant effectivement très exigeantes en terme de justesse, de stabilité et de soutien. Basse-taille, René Ramos Premier se montre bien plus à l’aise et présent (avec l’assise et la stabilité des graves) dans ses interventions solistes que dans ses antiennes qui introduisent certaines parties de la Missa. Étienne Bazola complète et assoit le tout en apportant profondeur et autorité. Les femmes ne sont pas en reste, formant des pupitres particulièrement homogènes, autour du timbre pur et très peu vibré de Caroline Weynants, également claire dans toutes ses interventions.
Chaleureusement applaudis, Sébastien Daucé et son ensemble reprennent l’une des plus belles pages de la soirée et –selon les mots mêmes du chef– de l’œuvre de Charpentier, l’Agnus Dei de la Missa assumpta est Maria, prière de paix.
Ce concert sera diffusé le 14 mars sur France Musique :