Depuis sa réouverture en 1962 (après un incendie pyrotechnique lors d'une Walkyrie en 1951), l'institution lyrique suisse se distingue par une certaine pérennité dans ses directions : hormis Marcel Lamy qui dirigea le théâtre entre 1962 et 1965, les directeurs sont restés entre 7 et 15 saisons. Tobias Richter avait pris la tête de l'Opéra de Genève en 2009, après quinze ans passés à diriger le Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf et L'Orchestre philharmonique de Duisbourg. Il retrouvait alors la ville où il débuta en tant qu'assistant à la mise en scène. Lorsqu'il quittera son poste en juin 2019, Tobias Richter aura proposé 10 saisons aux mélomanes helvètes.

La fin de son mandat sera marquée par la rénovation du bâtiment entre 2016 et 2018, les productions étant données dans une structure de remplacement en bois, baptisée « Opéra des Nations » et bien connue des parisiens pour avoir abrité la Comédie-Française entre 2012 et 2013 dans la cour du Palais-Royal.

Tobias Richter restera dans les esprits comme un directeur extrêmement soucieux de la qualité des mises en scène données dans sa maison. Il alla même jusqu'à annuler en décembre dernier la nouvelle production de La Flûte enchantée de Mozart pour cause de désaccord avec le metteur en scène Daniel Kramer (la production fut remplacée par celle de Jürgen Rose, louée à l’Opéra de Bonn).