Tragique Opéra Comique de Berlin 2020/2021
Le slogan du Komische Oper en cette période troublée par la pandémie était "Safety first" (la sécurité avant tout, expliquant la fermeture des maisons lyriques et autres), il est aussi désormais "Neue Spielzeit, neues Glück!?" (Nouvelle saison, nouvelles chances !?).
Croisons les doigts : reste à espérer que les drames ne seront alors plus que sur scène. Au programme la saison prochaine, de nombreuses tragédies en effet : Katia Kabanova de Janacek (mis en scène par Jetske Mijnssen), Œdipe de Georges Enescu mis en scène par Evgeny Titov incarné par Leigh Melrose, Orphée aux Enfers d'Offenbach (avec Jennifer Larmore, Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, direction Adrien Perruchon). Pierrot lunaire de Schönberg sera associé par Barrie Kosky à deux autres monodrames, signés Samuel Beckett (Not Me et Rockaby). Le Directeur des lieux qui mettra également en scène Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny, Les Boréades de Rameau dans la version créée à Dijon avec toujours Emmanuelle de Negri et Mathias Vidal (qui nous en parlait en interview) mais cette fois Anne-Catherine Gillet.
De Kurt Weill aussi, Tom Sawyer (recomposant les fragments d'un opéra pour enfants composé dans les années 1950, ici mis en scène par Tobias Ribitzki), et Le Lac d'argent (par Tilo Nest).
L'Opérette viendra dans sa tradition viennoise avec Johann Strauss pour Le Baron tzigane par Tobias Kratzer mais aussi une Revanche de La Chauve-Souris (réadaptation swing tango a cappella signée Stefan Huber & Kai Tietje). Tradition également ressuscitée avec La fleur de Hawaii composée par Paul Abraham (dont l'Opéra comique de Berlin exhumait l'année dernière Dschainah, la fille de salon de danse).
Et tout cela uniquement pour les mises en scène inédites à l'Opéra comique de Berlin qui reprendra aussi Le magicien d'Oz de Pierangelo Valtinoni par Felix Seiler, My Fair Lady de Frederick Loewe et L'Amour des trois oranges de Prokofiev par Andreas Homoki, La Traviata de Verdi par Nicola Raab incarnée par Francesca Dotto, Le Barbier de Séville (Rossini) que Kirill Serebrennikov monta à distance, depuis sa résidence surveillée en Russie, ou encore le spectacle tout public Jim Button et Luke le cheminot d'Elena Kats-Chernin (qui a également composé Blanche Neige et les 77 nains) par Christian von Götz.
Barrie Kosky qui remettra aussi en scène Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach avec Arturo Chacón-Cruz et Andrew Foster-Williams, La Flûte enchantée de Mozart (vue à l'Opéra Comique de Paris et à travers le Monde), Un Violon sur le toit (vu à l'Opéra national du Rhin), Madame Je veux et Les Perles de Cléopâtre d'Oscar Straus, Tempêtes de Printemps de Jaromír Weinberger (auquel était consacré un Festival maison la saison dernière), Rusalka de Dvorak...
Neue Spielzeit, neues Glück (Glück signifiant chance... et bonheur)