Théâtre du Châtelet 2019/2020 : nouvelles directions pour la réouverture
Le Théâtre du Châtelet (au centre de Paris) inauguré en 1862 était devenu un haut lieux des comédies musicales sous la direction de Jean-Luc Choplin à partir de 2006 (une formule qu'il a tenté d'exporter à La Seine Musicale en 2017 et qu'il imprime désormais au Théâtre Marigny). Si le Châtelet prend de nouveaux chemins, le temps fort de la saison 2019/2020 reste dans sa tradition : Un Américain à Paris mis en scène et chorégraphié par Christopher Wheeldon (production créée in loco en 2014), cette fois avec pas moins de 43 représentations du 28 novembre 2019 au 1er janvier 2020 (retrouvez ici la présentation et bande annonce). L'occasion de retrouver le duo d'interprètes Jerry Mulligan et Lisa Dassin.
Le grand moment lyrique s'annonce avec Saül, oratorio de Haendel mis en scène par Barrie Kosky, une production du Festival de Glyndebourne 2015 qui "associe la musique baroque à une chorégraphie contemporaine et des costumes somptueux pour créer une fascinante fusion théâtrale de l’ancien et du nouveau". Laurence Cummings dirigera Les Talens Lyriques, Christopher Purves dans le rôle-titre (Roi d’Israël), Karina Gauvin (sa fille aînée Merab), Anna Devin (sa cadette Michal), Benjamin Hulett (son fils Jonathan), Christopher Ainslie (son successeur David) ainsi que Stuart Jackson et John Graham-Hall en Grand Prêtre et sorcière.
Une collaboration très prestigieuse est également annoncée : le chef Teodor Currentzis, son Orchestre & Chœur MusicAeterna seront en résidence dès 2020 au Théâtre du Châtelet. Au programme : concert surprise, Requiem de Mozart, de Fauré, hommage à Beethoven (qui aura 250 ans en 2020) avant plusieurs opéras et un Festival Diaghilev.
La soprano Julia Bullock rendra hommage à "la chanteuse, danseuse, résistante et militante Joséphine Baker, icône métisse du Paris des Années folles" dans un spectacle Perle noire : méditations pour Joséphine mis en scène par Peter Sellars. À noter également un programme de déjeuners-concerts la saison durant avec l'Orchestre de chambre de Paris, Douglas Boyd, Bruno Mantovani ou encore Fazil Say.
Mais avant cela et pour commencer en fanfare, Rendez-vous sur la place de l’Hôtel de Ville pour une grande Parade (du nom du ballet créé en ce Théâtre du Châtelet à Paris, en 1917 avec Picasso, Cocteau, Satie et Massine). L'occasion de mettre d'emblée l'accent sur des activités qui débordent dans la cité, qui proposent également et gratuitement des animations urbaines, ateliers pour enfants, expositions et visites. Côté ballet toujours, le public retrouvera A Quiet Evening of Dance par William Forsythe, Summerspace/Exchange/Scenario par Merce Cunningham, Cendrillon de Christopher Wheeldon par le Dutch National Ballet d’Amsterdam. Les Sept Péchés capitaux (Bertolt Brecht/Kurt Weill), seront présentés en ballet chanté, version pour une voix basse féminine, par le Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch, avant aussi une revisite du ballet romantique (Giselle par l'English National Ballet).
Comme avec la danse, la musique rencontre les autres arts au Châtelet. Le rappeur, auteur-compositeur-interprète, écrivain et réalisateur français Abd Al Malik mettra en scène et en musique avec ses compositeurs habituels Les Justes d'Albert Camus. La chanteuse Rokia Traoré rendra hommage à Miriam Makeba, symbole de la lutte anti-apartheid : "Il était une fois, une rose de fer …" Tragédie Antique et Pop coréenne se marieront enfin pour Les Troyennes d’Euripide.
Spectacle emblématique de cette (ef)fusion des arts : This is how you will disappear "Au croisement de la danse, du théâtre et des arts visuels, l’artiste franco-autrichienne Gisèle Vienne nous emmène dans l’univers mystérieux de sa forêt enchantée, au son d’une musique électronique envoûtante."