Jean-Pierre Vincent, le théâtre à nouveau victime du Covid
Jean-Pierre Vincent est né dans le Paris occupé, une ville et une situation historique qui marqueront toute sa carrière d'une empreinte populaire. Il commence le théâtre au Lycée Louis-le-Grand, puis la mise en scène, toujours en compagnie de Patrice Chéreau. Le début de sa carrière et de sa renommée se fondent notamment par un travail esthétique et politique sur le théâtre de Brecht (qui œuvra d'ailleurs à de nombreux opéras) et de Carlo Goldoni (qui en inspira beaucoup).
Défenseur du théâtre public, il dirige successivement le Théâtre national de Strasbourg (TNS), la Comédie-Française et le Théâtre des Amandiers à Nanterre (où il succède à Chéreau), signant également plus de 100 mises en scène tout en menant une activité de pédagogue (dans un esprit de master-classes pratiques in situ : sur les planches, pour les grands noms aussi bien que les jeunes aspirants).
Jean-Pierre Vincent met en scène de grands classiques au théâtre avec Molière, Beaumarchais ainsi les tragiques grecs, et passe de fait naturellement vers l'opéra avec Don Giovanni de Mozart (qu'il met en scène au Festival d'Aix-en-Provence en 1976 et en 1981 en changeant costumes et décors sous la direction musicale de John Pritchard), Les Noces de Figaro (à l'Opéra de Lyon en 1994 sous la direction de Paolo Olmi) et -toujours de Mozart- Mithridate (au Théâtre du Châtelet en l'an 2000, avec Patrizia Ciofi et dirigé par Christophe Rousset).