Centenaire de La Callas, Série Hommage : épisode 7. La Traviata
C’est le Teatro Communale de Florence qui lui permet de revêtir pour la première fois les habits de Violetta de La Traviata de Giuseppe Verdi le 14 janvier 1951. Maria Callas attendait cette échéance importante avec une impatience non dissimulée. Elle tenait à ce rôle plus que tout autre et elle ne va pas cesser d’approfondir son approche à chaque fois qu’elle pourra l’incarner en scène. Callas ne dormira jamais sur ses lauriers et ne connaît pas le mot routine. Ses exigences bien connues lui valurent un peu plus tard de multiples démêlés et oppositions.
De fait, cette première Violetta sera suivie par beaucoup d’autres en Italie déjà (Cagliari, Bergame, Parme, Arènes de Vérone…), puis à l’étranger comme Mexico, Rio de Janeiro ou Chicago. Puis vint La Scala de Milan et cette miraculeuse production de Traviata de mai/juin 1955 dans une mise en scène demeurée légendaire de Luchino Visconti placée sous la baguette de Carlo Maria Giulini. L’art de Callas y apparait à son zénith, cumulant avec flamme les coloratures et les intervalles redoutables du 1er acte aux aspects plus intensément lyriques du 2ème acte et les dimensions particulièrement dramatiques de l’acte 3. De plus, la cantatrice y apparaît physiquement métamorphosée, mince et souple comme une liane, et divinement habillée par Visconti. Elle a pour partenaires Giuseppe Di Stefano et le baryton Ettore Bastianini, un sommet vocal donc. Un tel miracle vocal se reproduira à Lisbonne en mars 1958 où Callas se produit auprès du jeune ténor Alfredo Kraus, admirable styliste. Il est difficile de partager les divers enregistrements connus de Maria Callas en Traviata. Mais celui effectué à Milan en 1955 pour la firme Cetra avec la troupe de La Scala semble le plus représentatif.
Rendez-vous demain et chaque jour de la semaine jusqu'au 2 décembre 2023 pour un nouvel épisode de cette série signée José Pons.