Centenaire de La Callas, Série Hommage : épisode 6. Le Turc en Italie
En octobre 1950, Maria Callas qui accumule encore les représentations d’Aida, Norma, Tosca ou Kundry de Parsifal, s’essaie avec bonheur au rôle bouffe de Fiorilla du Turc en Italie de Rossini au Théâtre Eliseo de Rome, ouvrage alors délaissé.
"Non si da follia maggiore" : Il n'y a plus grande folie que de n'aimer qu'une personne - les plaisirs quotidiens apportent l'ennui et non les délices...
Son incarnation étourdissante, reprise à La Scala de Milan en avril 1955, démontre que la cantatrice peut s’amuser en scène et s’évader du registre dramatique dont lequel elle se trouve confinée. Elle sait alléger son chant et lui conférer un charme vif et piquant. En abordant le répertoire de coloratura léger en sus de ses emplois habituels, Callas convainc enfin les directeurs de théâtre italiens de sa véritable nature. Il lui reste toutefois à résoudre ses problèmes physiques (et liés à sa myopie, mais dont elle fait un atout qui l’oblige à travailler avec encore plus de soin ses déplacements et sa présence en scène). Toujours pour EMI, elle enregistre Le Turc en Italie en 1954 sous la baguette de Gianandrea Gavazzeni au sein d’une distribution de premier ordre comprenant entre autres son ami Nicola Rossi-Lemeni en Selim. Si en concert Maria Callas inscrira plus tard d’autres pages isolées de Rossini (airs extraits de Cenerentola, Semiramide et même Guillaume Tell), elle n’abordera en scène que deux autres ouvrages du compositeur, Armida en opéra seria et en opéra buffa Le Barbier de Séville (La Scala de Milan en 1956) sous la baguette de Carlo Maria Giulini. Son incarnation de Rosine et de son air "Una Voce poco fa" demeure dans toutes les mémoires grâce à la captation du prestigieux concert donné à l’Opéra de Paris le 19 décembre 1958.
Rendez-vous demain et chaque jour de la semaine jusqu'au 2 décembre 2023 pour un nouvel épisode de cette série signée José Pons.