En janvier 1949, Maria Callas interprète à La Fenice de Venise Brunhilde de La Walkyrie sous la baguette de Tullio Serafin. Le théâtre affiche en même temps Les Puritains de Bellini avec en vedette la soprano Margherita Carosio. Cette dernière étant souffrante, Tullio Serafin propose à Maria Callas de la remplacer presque au pied levé. Il savait parfaitement que la jeune femme avait été formée au bel canto romantique par l’illustre soprano colorature espagnole Elvira de Hidalgo (1891-1980) qui, au terme d’une glorieuse carrière marquée notamment par le rôle de Rosine du Barbier de Séville de Rossini, est devenue professeure de chant à Athènes. Callas accepte sans connaître la partition. En quelques jours, elle est prête à affronter ce rôle élégiaque d’Elvira et à conquérir un rôle de soprano suraiguë dans lequel elle débute à la scène le 19 janvier 1949. Quelques jours plus tard, elle rechante La Walkyrie à Palerme puis Turandot à Naples et Parsifal à Rome ! Un exploit à nul autre pareil…

Ce rôle d’Elvira marque ses premiers pas vers un répertoire auquel elle va redonner toutes ses lettres de noblesse et toute sa juste dimension expressive. Elle reprendra le rôle à la scène à plusieurs reprises, dont à l’Opéra de Rome en 1952 auprès de légendaire ténor, Giacomo Lauri-Volpi. L’année suivante, elle grave Les Puritains pour EMI à Milan, toujours avec Serafin à la baguette, le ténor Giuseppe Di Stefano, son partenaire d’élection, le baryton Rolando Panerai et la basse Nicola Rossi-Lemeni.   

Cet air est une des "traditions" de nombreux opéras : la scène de la folie de l'héroïne, ce qui permet à son interprète de faire une démonstration vocale (et ce qui s'explique par tous les tourments que l'histoire lui fait traverser : détaillés comme pour tous les opéras sur notre page dédiée)

L'enregistrement d'Elvira de Hidalgo chantant "Ombre Légère" (en italien) de Meyerbeer réjouit visiblement son élève.

Rendez-vous demain et chaque jour de la semaine jusqu'au 2 décembre 2023 pour un nouvel épisode de cette série signée José Pons.