La Couronne et l'Opéra : Grâce Royale d'Elisabeth chez Donizetti
La couronne royale anglaise fascine décidément beaucoup de monde à travers les siècles. Donizetti consacre ainsi trois opéras à Elisabeth Ière, la faisant chanter soprano dans Élisabeth au château de Kenilworth (créé au Théâtre San Carlo de Naples en 1829) sur un livret italien d'Andrea Leone Tottola d'après Amy Robsart de Victor Hugo puis dans Maria Stuarda en 1834 et Roberto Devereux en 1837 (deux opéras de la "Trilogie Tudor" de Donizetti, ouverte par Anna Bolena en 1830 qui met en scène les parents d'Elisabeth I, soit Henri VIII et Anne Boleyn).
Le Château de Kenilworth fut marquant durant les règnes d'Henri II et III, mais fut visité par Elisabeth I. L'opéra qui s'y déroule narre un étonnant triangle amoureux en aveugle : la reine ayant un penchant pour le comte de Leicester qui lui cache sa femme (Amelia Robsart) mais c'est aujourd'hui la conclusion de cette histoire qui nous intéresse.
Cet extrait capté en 1989 au Festival Donizetti referme l'opéra dans la joie.
Warney (l'Écuyer de Leicester) tente certes d'empoisonner Amélia (épouse secrète de Leicester qui a résisté à ses avances), mais Fanny, la servante d'Amelia, veille. Élisabeth (ici incarnée par la soprano Mariella Devia) fait emprisonner Warney, pardonne à Leicester qu'elle aimait et approuve son union avec Amelia, l'opéra se refermant sur la joie et la concorde.
"Plus maintenant ! Serrez-la contre votre poitrine !
Honorez en elle la mariée qui était capable, généreuse, de dissimuler votre acte criminel.
Cette âme est entièrement payée, Dans son règne heureux
Si elle peut rendre le calme À un cœur qui savait aimer !"
Rendez-vous demain pour couronner cette série de son dernier épisode