OFFENBACH : COSCOLETTO, opéra-comique en deux actes, créé le 11 juillet 1865 à Bad Ems
PRESENTATION DE L'OEUVRE :
Ouverture de Coscoletto
Entre les opérettes en un acte et les grandes œuvres en trois actes ou plus, il existe dans la production offenbachienne quelques rares œuvres en deux actes (Coscoletto, la première version de La Princesse de Trébizonde et Les Bavards), nécessitant plusieurs décors mais n’excédant généralement pas une durée d’une heure trente. Ces pièces furent créées à Bad Ems ou Baden-Baden, et leur durée relativement réduite devait permettre au public de se livrer à d’autres plaisirs après la représentation.
C’est à cette catégorie qu’appartient l’opéra-comique Coscoletto. Le livret est signé Nuitter et Tréfeu, qui s’inspirent, pour leurs personnages, de types hérités de la commedia dell’arte. Sérénade chantée pour une belle mais entendue par une autre qui la prend pour une déclaration d’amour, billet doux tombé par erreur entre les mains d’une jeune femme à qui il n’était pas destiné, fabricant de macaronis (Frangipani !) jaloux et possessif, apothicaire (Arsenico) ayant empoisonné un chien et causé ainsi le désespoir de son maître, manquant également d’empoisonner l’ensemble des protagonistes à la fin de l’œuvre, ce qui a pour effet de les mener à une confession générale permettant le pardon et la réconciliation de tous : la pièce regorge de péripéties plus drôles les unes que les autres, et permet surtout au musicien d’ écrire, en 1865 (soit au plus fort de sa veine créatrice, après La Belle Hélène et avant La Vie parisienne, La Grande-Duchesse ou La Périchole) une partition remarquable.
Le chef Sesto Quatrini
Coscoletto est un Offenbach grand cru, extrêmement inspiré mélodiquement, d’un très grand raffinement orchestral. Les ambiances nocturnes y sont particulièrement réussies, et on y entend des duos pour voix de femmes parmi les plus inspirés du compositeur (Fantasio n’est pas loin !), des airs supérieurement drôles (tel celui de Polycarpe pleurant son chien empoisonné, avec accompagnement de grognements et d’aboiements), une sérénade délicieuse, une tarentelle irrésistible de verve, une prière pour ne jamais manquer de macaroni et des ensembles splendides (le sextuor du finale du premier acte). L’œuvre comporte en outre des pages très difficilement caractérisables – une des singularités du musicien – parce qu’oscillant sans cesse de la sincérité, de la tendresse à la pirouette inattendue ou à l’humour le plus débridé : ainsi en est-il du sextuor de l’empoisonnement, tour à tour tragique, angoissant… ou hilarant !
Les artistes de la production de Martina Franca
Le livret original français est malheureusement perdu – à moins qu’il n’ait été retrouvé mais pas encore mis à la disposition des metteurs et scène et chefs d’orchestre…
Pour se faire une idée de l'oeuvre, écouter l'enregistrement paru chez Capriccio en 201, chanté en allemand et dirigé par Helmut Froschauer.