Argument
Prologue
Vénus rend hommage aux Plaisirs, qui enchantent la cour de son fils Cupidon. Ce dernier cherche à mettre au pas la Jalousie et le Soupçon qui troublent les bonheurs amoureux (« Régnez, plaisirs, régnez »). Mais une fois ces derniers enchaînés, les Plaisirs et l’Amour s’assoupissent. Vénus est donc obligée de libérer les trouble-fête : car si l’Amour doit ses attraits aux Plaisirs, c’est à la Jalousie qu’il doit sa puissance (« Nos mains forgent les traits »). Vénus engage alors la Jalousie et le Soupçon à agir en douceur : suffisamment pour que l’amant ne perde pas l’habitude de chercher à plaire, mais sans atteindre l’excès qui font régner la mort (« Troubles cruels, soupçons injurieux »). Cupidon invite alors les humains à se joindre à la fête (« Par tes bienfaits, signale ta puissance »). Une bergère rappelle d’ailleurs que les plaisirs de l’Amour sont tout également accessibles au berger qu’au roi puissant (« L'Amour, le seul Amour »). L’Amour invite alors sa cour à assister à un spectacle : l’histoire Dardanus.
Acte I
Iphise se désepère de ne pouvoir contenir l’amour qu’elle porte à l’ennemi de son père, le fils de Jupiter Dardanus (« Cesse, cruel Amour »). Justement, son père, Teucer, vient lui annoncer qu’il a obtenu le soutien du Prince Anténor dans son combat contre Dardanus, et que ce dernier, en récompense, n’attend que de pouvoir se marier à elle. Teucer et Anténor jurent de venger les victimes du fils de Jupiter (« Mânes plaintifs, tristes victimes ») et en appellent aux divinités guerrières, Mars et Bellone, pour obtenir la victoire. De son côté, Iphise décide de demander conseil au magicien Isménor, afin qu’il l’aide à retrouver la paix et à éteindre le feu qui la dévore.
Acte II
Isménor se vante de ses pouvoirs (« Tout l'avenir est présent à mes yeux »). Arrive Dardanus qui vient le consulter. Celui-ci soupire pour Iphise et souhaiterait la revoir. Isménor, sachant qu’Iphise est en chemin pour le venir voir, lui donne une baguette : tant qu’il l’aura en main, son apparence sera celle d’Isménor (« Hâtez-vous, commençons ») : il pourra ainsi écouter les confidences de son amante.
Paraît alors Anténor, qui avoue à Dardanus (sous les traits d’Isménor) son mariage prochain avec Iphise, mais regrette de voir sa fiancée peu sensible à ses feux. Dardanus lui promet de chercher à découvrir pour qui brûle Iphise, avec la même passion que s’il était lui-même l’amant inquiet. Anténor quitte les lieux avant qu’Iphise ne paraisse.
Malgré sa crainte de révéler un si terrible secret, Iphise dévoile à Dardanus (toujours sous les traits d’Isménor) l’amour qu’elle lui porte. Celui-ci lui conseille d’écouter l’Amour et non la Haine. Sa réponse lui semblant indigne, Iphise s’apprête à fuir. Pour la retenir, Dardanus se sépare de la baguette magique et reprend ses traits, lui avouant sa propre flamme. Iphise, décontenancée, quitte les lieux, laissant Dardanus heureux que son amour soit partagé (« Princesse, quel dessein vous conduit dans ces lieux ? »).
Acte III
Dardanus a été défait par Anténor et est captif : Iphise s’en désespère (« J’erre dans ce palais, éperdue, incertaine. »). Anténor la rejoint et comprend à son trouble qu’elle aime Dardanus (« Princesse, enfin la paix répond à mon attente »).
Alors que le peuple se réjouit de la victoire (« Que l'on chante, que l'on s'empresse »), Teucer interrompt les festivités en annonçant que les dieux, furieux de la captivité du fils de Jupiter, ont envoyés contre la cité un monstre terrible. Mais ni Teucer ni Anténor ne se laisse intimider : ce dernier promet, sous les vivats de la foule, de vaincre le monstre (« Cessez vos jeux »).
Acte IV
Dans son cachot, Dardanus regrette son honneur, son trône et son amour perdus, puis s’endort (« Lieux funeste où tout respire la honte »). Vénus vient alors, accompagnée de Songes, le libérer de ses chaines (« Malgré le dieu des mers »). Les Songes le transportent hors sa prison et l’incitent à combattre et à vaincre le monstre (« Un monstre furieux désole ce rivage »). Aussitôt éveillé, il s’élance à l’attaque du monstre (« Où suis-je ! »).
De son côté Anténor est lui aussi prêt à combattre le monstre, le cœur déchiré par son amour non partagé pour Iphise (« Voici les tristes lieux »). Mais le monstre a tôt fait de le renverser. Heureusement, Dardanus surgit et tue le monstre, sauvant la vie de son rival. Sans voir le visage de son sauveur, Anténor lui tend son épée en gage de reconnaissance. Anténor lui ayant promis d’exhausser ses souhaits, Dardanus exige qu’il laisse la Princesse libre de choisir son époux, puis il s’enfuit, laissant Anténor désespéré (« Il me fuit ! »).
Acte V
Les chants de gloire accueillent le retour d’Anténor (« Anténor est victorieux »), qui ne peut toutefois cacher son tourment. Survient alors Dardanus, libre au grand étonnement de chacun. Disant préférer mourir que d’être emprisonné, il offre à Anténor l’épée reçue de lui, afin qu’il exécute la sentence.
Fidèle à son serment, Anténor abandonne à Dardanus sa gloire et son amour, s’exilant, ne pouvant souffrir de rester près de celle qu’il aime mais abandonne à un autre (« Ô ciel ! Je te dois donc le jour que je respire ? »). Vénus paraît alors et ordonne à Teucer d’oublier ses velléités de vengeance. Iphise et Dardanus rendent hommage à la déesse, heureux d’être enfin rassemblés (« Teucer, bannissez désormais »).