Argument
Prologue
La Fortune moque le faible pouvoir de la Vertu, autrefois souveraine (« Deh, nasconditi, o Virtù »). Cette dernière tente de répliquer (« Deh, sommergiti, malnata ») mais c’est finalement l’Amour qui emporte un triomphe (« Che vi credete, o Dee »).
Acte I
Devant le palais de Poppée, Othon déclame son amour pour cette dernière. Mais il est étreint de jalousie lorsqu’il comprend que Néron partage la chambre de la jeune femme (« E pur io torno qui, qual linea al centro »). Non loin, deux soldats commentent l’infidélité et la corruption de Néron, qui ne se fie qu’à son conseiller, Sénèque (« Chi parlà ? Tempestò di ruine »).
Dans le palais, Poppée use de son charme pour convaincre son amant Néron de répudier sa femme, Octavie (« Signor, Signor, deh non partire »). La promesse obtenue, elle exulte (« Speranza tu mi vai »), faisant fi des avertissements de sa nourrice Arnalta, qui lui apprend que l’Impératrice, Octavie, est déjà au courant de l’infidélité de son mari (« Ahi figlìa, figlìa voglia il cielo »).
A Rome, Octavie se lamente sur l’infidélité des hommes et plus particulièrement sur l’amour que son mari porte à Poppée (« Disprezzata regina, Regina disprezzata »). Sa nourrice lui conseille de se venger en prenant elle aussi un amant, mais l’Impératrice refuse de l’écouter (« Ottavia, Ottavia, o tu dell’universe genti »). Tandis que Sénèque devise sur la vanité des pleurs (« Ecco la sconsolata »), un jeune Valet s’emporte sur la rhétorique prétentieuse de ce dernier (« Madama, con tua pace »). Mais Octavie prie Sénèque d’interagir pour elle auprès du Sénat, afin d’éviter sa répudiation (« Neron tenta il ripudio »). Pallas intervient alors pour prédire à Sénèque sa mort prochaine : ce dernier accueille la nouvelle avec philosophie (« Seneca, io miro in cielo infausti rai »).
Néron annonce à Sénèque son intention de répudier Octavie pour épouser Poppée. Ce dernier provoque sa colère en cherchant à l’en dissuader (« Son risoluto al fine »). Peu après, Poppée, exaltant son amour, le convainc d’obtenir la mort de Sénèque afin de lever tout obstacle à leur union (« Come dolci, signor, come soavi »). Othon se présente à Poppée, lui reprochant son infidélité, mais cette dernière le repousse avec mépris (« Ad altri tocca in sorte »). Se sachant perdu si Poppée accédait au pouvoir, il résout d’obtenir sa vie, et se promet à Drusilla, qui le courtise (« Otton, Otton, torna, torna in te stesso »).
"Qui n'a pas de raison cherche des prétextes"
Acte II
Dans sa demeure, Sénèque se réfugie dans la solitude (« Solitudine amata »). Il reçoit toutefois la visite de Mercure, qui lui confirme la prévision de Pallas : sa mort approche (« Vero amico del Cielo »). Liberto vient justement lui transmettre l’ordre de Néron : Sénèque doit se donner la mort (« Il comando tiranno »). Le philosophe prodigue un dernier enseignement à ses familiers puis obéit à l’ordre de l’Empereur (« Amici, amici, è giunta l’hora »).
A Rome, tandis que le jeune Valet d’Octavie jouit de son premier émoi amoureux avec une Demoiselle (« Sento un certo non so che »), Néron célèbre la mort de Sénèque avec le poète Lucain (« Hor che Seneca è morto »). De son côté, Othon est étreint de remord, pour avoir songé à assassiner Poppée (« I miei subiti sdegni »). Mais Octavie vient le trouver et lui ordonne de tuer sa rivale, menaçant de clamer avoir été outragée par lui s’il refusait (« Tu che dagli avi miei »). Pendant ce temps, Drusilla célèbre la promesse d’amour qu’Othon lui a faite (« Felice cor moi »), provoquant la nostalgie de la Nourrice d’Octavie (« Nutrice, nutrice, quanto pagheresti un giorno »). Othon paraît et révèle à Drusilla le crime pour lequel il est missionné : cette dernière lui offre ses vêtements comme déguisement (« Io non sò, non sò dov’io vada »).
Bercé par ses rêves de pouvoir, Poppée s’endort près de sa confidente, Arnalta (« Hor che Seneca è morto »). Amour s’approche, déterminée à protéger Poppée du danger qui la guette (« Dorme, l’incauta dorme »). En effet, tandis qu’Othon se prépare à passer à l’action, habillé des habits de Drusilla (« Eccomi, eccomi trasformato »), elle arrête son geste : Arnalta appelle la garde, qui ne peut empêcher Othon de fuir (« Forsennato, scellerato »).
Acte III
Pensant sa rivale tuée, Drusilla exulte (« O felice, felice Drusilla »). Arnalta la désigne alors au Licteur comme la coupable de la tentative d’assassinat : plutôt que de dénoncer Othon qui portait ses vêtements, la jeune femme accepte la condamnation à mort (« Ecco la scellerata »). Mais Othon avoue le complot ourdie par Octavie : Néron répudie sa femme et condamne les trois coupables à l’exil (« Nò, nò, nò, nò, questa sentenza »). Aussitôt, il redit à Poppée son amour et sa promesse de l’épouser : les deux amants se fondent en de douces paroles (« Signor, signor hoggi, hoggi rinasco »). Ces évènements provoquent les lamentations d’Octavie (« A Dio Roma, à Dio Patria, amici à Dio ») mais le bonheur d’Arnalta (« Hoggi, hoggi sarà Poppea »).
Le jour-même, Néron rassemble les consuls et les tribuns (« Ascendi, ascendi, ò mia diletta »), qui officialisent le couronnement de Poppée (« A te sovrana Augusta »), actant ainsi la victoire de l’Amour (« Scendiam, scendiam, scendiam ») : les deux amants sont enfin unis (« Pur ti miro. Pur ti godo »).
"Le pire arrive toujours lorsque la force s'oppose à la raison"