Alors qu’un théâtre existe à Angers dès l'époque Gallo-romaine, la ville décide au XVIIIème siècle d’en construire un nouveau. Le Grand Théâtre est ainsi créé en 1794 dans les anciennes Grandes Écoles de la place du Ralliement et est inauguré en septembre 1795. Malheureusement, en 1865, un incendie ravage l’établissement, obligeant la municipalité à reconstruire un nouveau bâtiment en 1867. Les plans sont alors confiés à Alphonse Botrel, puis à Auguste Magne. Inauguré en 1871, le théâtre est complété l’année suivante par deux cafés de chaque côté de l’entrée. Enfin, lors de la seconde moitié du XXe siècle, de nombreux travaux d’aménagement et de rénovation y sont réalisés et le Grand Théâtre, qui passe de 1160 places assises à 728, s’équipe d’une nouvelle salle d’exposition construite sous la salle de spectacle. A cette époque, c’est l’orchestre de l’Association artistique d’Angers qui assure les saisons lyriques.

Située en centre-ville sur la place du Ralliement, l’institution se décompose en trois parties : une partie principale ornée en façade d’un fronton décoré des armes de la ville d’Angers, de colonnes et d’allégories antiques et deux parties latérales en retrait. A l’intérieur, le vestibule est décoré de colonnes ioniques cannelées, tandis que le premier étage est soutenu par des colonnes corinthiennes et ouvert sur l’extérieur par de grandes fenêtres.

De son côté, le Théâtre Graslin de Nantes date également du XVIIIe siècle. Dans un contexte d’essor commercial, Jean-Joseph-Louis Graslin, receveur général des fermes du roi à Nantes, décide de lancer entre 1780 et 1790, une opération immobilière importante visant à étendre le centre-ville et lui donner de la richesse grâce à l’édification de l’Hôtel de France et d’une prestigieuse salle de spectacle. Cela tombe bien puisque la ville de Nantes, très attachée au théâtre et à l’opéra, ne dispose jusque-là que d’un Théâtre des Variétés trop exigu. Ainsi, en 1780, Graslin confie à Mathurin Crucy la charge de dresser les plans de la salle de spectacle. Inspirée de l’architecture du théâtre de l'Odéon à Paris, le Théâtre Graslin est finalement inauguré le 23 mars 1788. Malheureusement, en 1796, le bâtiment est détruit par un incendie qui débute lors d'une représentation de Zémire et Azor de Grétry. Il faut attendre 1808 et la visite de l’empereur Napoléon Ier à Nantes pour que le théâtre commence sa reconstruction, à nouveau sous la houlette de Crucy. Il est ainsi inauguré en 1813.

Avec ses marches menant au vestibule, ses huit colonnes corinthiennes, et son fronton surmonté de sculptures de huit des neuf muses (filles de Zeus, médiatrices entre le dieu et le poète), le Théâtre Graslin a des allures de temple grec. A l’intérieur de ce bâtiment néoclassique, le hall est décoré de deux statues représentant Corneille et Molière, qui encadrent l’escalier d’honneur. Dans la salle à l’italienne, les balcons sont ornés de représentations allégoriques du Théâtre.

Au XVIIIe et XIXe siècles, les vedettes de l’art lyrique se succèdent au Théâtre Graslin. Les spectateurs peuvent ainsi écouter la cantatrice Antoinette Saint-Huberty, la soprano Laure Cinti-Damoreau, les ténors Gilbert Duprez et Charles Bataille ou encore la soprano Fanny Tacchinardi-Persiani, grande diva de l’époque. De nombreux compositeurs viennent également assister à la représentation de leurs œuvres tout au long du XVIIIe et XIXe siècle, c’est notamment le cas d’Auber qui assiste à Emma, de Massenet qui y dirige lui-même l’orchestre pour Manon et Hérodiade et d’Indy qui fait de même pour Fervaal.

En janvier 2003, les villes d’Angers et Nantes, associées en syndicat mixte, décident de créer Angers Nantes Opéra. Le but de cette initiative est de développer le rayonnement du genre lyrique dans l’Ouest de la France et plus particulièrement dans les Pays-de-la-Loire. Pour cela les deux villes se partagent l’administration de l’institution sous la direction générale de Jean-Paul Davois.

Dans une volonté de couvrir l’ensemble du répertoire lyrique, Angers Nantes Opéra propose à chaque nouvelle saison cinq à sept opéras s’étendant du répertoire classique aux productions contemporaines et s’engage dans la création. Il donne également des concerts et des récitals. Ces représentations ont ensuite lie, principalement au Grand Théâtre et au Théâtre Graslin. De plus, afin d’augmenter le nombre de représentations et de lieux de diffusion, Angers Nantes Opéra s’engage chaque année à mettre en place de nouvelles coproductions avec différentes maisons lyriques telles que l’Opéra de Rennes, de Marseille, d’Avignon, ou encore de Luxembourg. Pour s’étendre sur le territoire français, Angers Nantes Opéra peut également compter sur son Chœur. En effet le Chœur, composé de 32 solistes, est régulièrement invité à se produire sur la scène d’autres maisons françaises.