Etat civil
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Biographie
Henri Purcell est un compositeur anglais né dans le quartier de Westminster à Londres, probablement le 10 septembre 1659, et mort dans le même quartier le 21 novembre 1695. Grand maître anglais de la seconde moitié du XVIIe siècle, Purcell a éclipsé ses contemporains dans tous les domaines : musique de scène, musique pour clavier, musique de chambre, etc. Son style musical fait la synthèse entre les influences françaises, anglaises et italiennes de l’époque. Considéré comme un génie à son époque, il est ensuite ignoré pendant plusieurs siècles. Aujourd’hui, il est connu essentiellement comme le compositeur d’une des plus belles œuvres lyriques du répertoire : Didon et Enée, dont la fameuse lamentation de Didon clôt l’œuvre.
On sait très peu de choses sur l’environnement familial dans lequel le compositeur a évolué. À part qu’il étudie initialement la musique avec son oncle Thomas Purcell (dont les chercheurs ont longtemps cru qu’il était son père) et qu’il se marie en 1681 avec Frances Peters avec laquelle il a six enfants. Ses funérailles le 26 novembre 1695 tournent à l’hommage royal et sont suivies d’un enterrement à l’abbaye de Westminster. On connaît mieux sa vie professionnelle. Toute sa vie, il a été musicien de cour et a été exclusivement au service de l’Église et de la famille royale d’Angleterre. Entre l’âge de dix et onze ans, il est admis comme choriste à la chapelle Royale alors sous la direction d’Henry Cooke. En 1673, après sa mue, il reste dans cette institution et devient l’assistant de Joh Hingston : l’accordeur, le conservateur et le réparateur de tous les instruments à vent de Sa Majesté. En 1677, il est nommé compositeur des Violons du Roi, puis en 1679, il succède à son maître et ami John Blow comme organiste de l’abbaye de Westminster. De 1682 jusqu’à sa mort, il est organiste de la chapelle Royale et est chargé de l’entretien des orgues et des clavecins du Roi.
La production générale de Purcell dénote d’un intérêt particulier du compositeur pour la musique vocale. Cet intérêt s’explique de plusieurs manières : sa formation initiale de chanteur a probablement développé chez lui une affinité particulière pour cet instrument. Surtout, ses obligations à la cour en tant que compositeur consistent essentiellement à l’élaboration d’œuvres sacrées, et donc vocales. De son temps, Purcell est essentiellement connu pour ses Odes, ses Anthems et ses services grâce auxquels il a gagné l’admiration de la cour et de ses confrères.
L’étude de sa production globale (assez impressionnante compte tenu de la courte existence du compositeur) dévoile également une autre affinité majeure du compositeur : celle pour la scène. En effet, il compose quarante-trois musiques de scène, cinq semi-opéras et un opéra. Dans les années 80, il aborde, comme ses contemporains, la musique scénique par le biais des musiques de scène. Parallèlement, il s’engage comme son maître Blow dans l’écriture d’une œuvre scénique entièrement chantée. Même s’il n’en existe aucune trace et que la seule performance attestée est celle qui a eu lieu dans un pensionnat de jeune fille de Chelsea tenu par John Priest au cours de l’année 1689, son unique opéra Dido and Aeneas est probablement une commande de la cour.
Cet opéra, qui constitue une anomalie dans la production du compositeur, se trouve, comme son modèle de Blow Vénus and Adonis, dans la tradition des masques anglais, une forme de musique de scène qui comprenait à la fois des rôles chantés (pour les personnages secondaires) et des rôles parlés (pour les principaux). Ce genre nouveau que ce soit pour Blow ou pour Purcell n’a pas eu un grand succès auprès de la cour, qui lui préférait des musiques de scène dans la tradition de Shakespeare : c’est-à-dire où la musique devait se contenter d’accompagner le drame théâtral.
À partir de 1690, Purcell écrit de plus en plus d’œuvres scéniques et compose pour le Théâtre Royal quatre semi-opéras : The Prophetess, or the History of Dioclesian (1690) qui constitue un double succès financier pour le théâtre et artistique pour Purcell ; King Arthur (1691) dont la création est réussie et qui reste au répertoire jusqu’au XVIIIe siècle ; The Fairy Queen qui est créé triomphalement le 2 mai 1692 (mais dont la partition n'a été retrouvée qu'en 1901) ; et enfin, The Indian Queen (1695) qui a été laissé inachevé à la mort du compositeur (et a été terminé par son frère Daniel) et qui constitue l’œuvre la plus aboutie dans ce genre du semi-opéra. Même si les qualités musicales de ses œuvres sont indéniables, aucune n’atteindra le niveau de son opéra qui, conjugué à un niveau d’intensité dramatique incroyable, ont fait de Dido and Aeneas l'un des opéras les plus beaux de l’histoire de ce genre.