Les Dialogues des Carmélites de Tcherniakov finalement condamnés par la justice
En 2010, Tcherniakov proposait à l'Opéra d'Etat de Bavière une mise en scène des Dialogues des carmélites dénuée de sa dimension religieuse et modifiant complètement l'issue de l'opéra de Poulenc, attirant ainsi la colère des ayants droit de George Bernanos et du compositeur. Si dans le livret original les religieuses montent sur l'échafaud, Blanche sauve ses consœurs de la mort et se retrouve seule à mourir, dans la réalisation de Tcherniakov.
Jugeant la pensée des auteurs de l'oeuvre (celle-ci n'étant pas encore tombée dans le domaine public) dénaturée, les ayants-droits avaient déjà une première fois tenté de faire interdire de nouvelles représentations, ainsi que de faire retirer de la vente les éditions DVD et Blu Ray de BelAir Média. Si cette demande avait été rejetée en mars 2014, cette fois-ci, la Cour d'Appel vient de leur donner raison. Elle enjoint ainsi BelAir Média à soustraire l'ensemble des captations de la circulation et à cesser la diffusion de la production à la télévision comme sur internet.
Objet d'incompréhension, de rejet, voire d'attaque, certaines mises en scène ont parfois du mal à passer. On se rappelle notamment que des plaintes avaient eu raison du Tannhäuser de Timofei Kouliabine à l'Opéra de Novossibirsk, et avaient conduit en mars dernier au licenciement de son directeur, Boris Mezdritch. Création muselée ou simple respect de la propriété intellectuelle ?