Zémire et Azor à l'Opéra Comique : le Ballet
« Tant de choses dans cette musique sont inspirantes. Ce qui semble presque candide et naïf, cette musique fine et sensible, presque enfantine, permet de transmettre une émotion pure et directe, une manière évidente de transmettre un ressenti sans calcul (ce qui fait le lien avec le conte). C’est d’une grande fraîcheur, sans avoir besoin de garniture même avec tout l’orchestre, déjà sur la crête de la sonorité (Grétry est en cela un Classique héritier du Baroque). Il en va notamment ainsi dans la Pantomime dansée du Ballet (faisant le lien avec l’origine de l’opéra-comique, la comédie-ballet). Même dans la musique de ballet, même dans la pantomime, la musique de Grétry est vocale.
Ce ballet est assez court, ce sont trois pièces, des intermèdes (contrairement au Bourgeois Gentilhomme par exemple où le Ballet est partie intégrante de l'œuvre) mais d’une belle inventivité d’orchestration, de recherche dans les timbres, de clarté mélodique.
Pour cette production d’ailleurs, le chef de chant Benoît Hartoin fait des recherches à la Bibliothèque Nationale de France (non loin de la salle Favart) pour retrouver dans les manuscrits l’intégralité du Ballet de cet opéra-ballet créé pour la cour à Fontainebleau, puis pour le public à la Comédie-Italienne, en 1771. »
Et Louis Langrée poursuit en se félicitant : « Benoît Hartoin, notre responsable des études musicales, a retrouvé à la Bnf la Chaconne à deux temps, datée de 1774 (trois ans après la création de l’œuvre) qui conclut Zémire et Azor ! » "Le Ballet termine le spectacle" est-il indiqué sur le livret imprimé en 1775, et grâce à ce travail, il le fera effectivement.
Pour sa part, le metteur en scène Michel Fau expliquait à Agnès Terrier, conseillère artistique et dramaturge de l'Opéra Comique : « À sa création, l’œuvre s’affichait comme un opéra-ballet. Mais les ballets d’opéra, c’est compliqué et lourd : à l’ancienne ça peut être ennuyeux, mais avec un langage chorégraphique moderne cela paraît plaqué. À cet univers féerique, il fallait une chorégraphie à la fois raffinée et acrobatique : je la confie à deux danseurs qui sont les deux génies dansants de la suite d’Azor. »
Retrouvez chaque jour un nouveau protagoniste dans un nouvel épisode de cette série, et rendez-vous Salle Favart du 23 juin au 1er juillet 2023 pour assister à cette production
- Épisode 1 - Zémire
- Épisode 2 - Azor
- Épisode 3 - Lisbé
- Épisode 4 - Fatmé
- Épisode 5 - Ali
- Épisode 6 - Sander
- Épisode 7 - Zémire et Ali
- Épisode 8 - Ouverture
- Épisode 9 - Le Ballet
- Épisode 10 - La Lettre du Père