Zémire et Azor à l'Opéra Comique : Sander
« Je chante Sander, le père de Zémire, Fatmé et Lisbé. C’est lui qui, avec son valet Ali, surpris par un orage, découvre le palais d’Azor. En y cueillant une rose pour Zémire, il provoque la colère d’Azor et ce dernier le condamne à mourir à moins qu’une de ses filles ne prenne sa place.
Ces dernières sont son unique bien car il a tout perdu et il tient à elles plus que tout au monde. Revenu chez lui, il est pris de court par Zémire, qui, apprenant d’Ali leur mésaventure, décide de prendre la place de son père et de s’offrir à Azor. Sander essaie par tous les moyens de faire en sorte que Zémire puisse échapper à Azor car il craint ce monstre. Il finira par comprendre l’amour de Zémire et Azor.
Cette œuvre n’a que sept personnages, nous sommes en petit comité sur le plateau. Théâtralement nous allons donc beaucoup être sollicités. Quant à la musique, elle peut être déroutante de simplicité. C’est ma première expérience avec Grétry et là aussi j’ai le sentiment que cette simplicité est une invitation à prendre ce rôle avec beaucoup d’investissement. Je me réjouis d’entrer dans cet univers inconnu.
Dans mon deuxième air de l’acte I “La pauvre enfant ne savait pas”, on voit bien tout le conflit intérieur du personnage. Il se lamente que la rose que Zémire lui avait demandé de lui rapporter va causer son trépas. Il veut qu’on lui cache que c’est à cause de cette rose qu’il va devoir mourir car il ne veut pas la faire souffrir. C’est un air lent, triste et mélancolique en fa mineur. Comme tout bon personnage tragique, Sander est tiraillé entre plusieurs forces et cet air peut être d’une grande intensité.
La pauvre enfant ne savait pas
Qu’elle demandait, qu’elle demandait mon trépas.
Cachez-lui bien que cette rose
Est la cause de mon malheur.
Sa tendresse qui me presse
De revenir dans ses bras,
Me rappelle la promesse.
Ah ! pauvre enfant, tu ne sais pas
Que tu demandes mon trépas.
Ah ! pour elle, quelle douleur.
Cachez-lui bien que cette rose
Est la cause de mon malheur.
C’est déjà très touchant en soi de chanter un opéra-comique à l’Opéra Comique et cette histoire est tellement connue qu’elle en est très accessible. Nous avons la chance également d’avoir aux commandes Louis Langrée et Michel Fau, deux personnes très respectueuses de ce genre, du texte et de la musique. Donc on peut s’attendre à un spectacle plein de poésie, de couleurs et d’humour. »
Retrouvez chaque jour un nouveau protagoniste dans un nouvel épisode de cette série, et rendez-vous Salle Favart du 23 juin au 1er juillet 2023 pour assister à cette production
- Épisode 1 - Zémire
- Épisode 2 - Azor
- Épisode 3 - Lisbé
- Épisode 4 - Fatmé
- Épisode 5 - Ali
- Épisode 6 - Sander
- Épisode 7 - Zémire et Ali
- Épisode 8 - Ouverture
- Épisode 9 - Le Ballet
- Épisode 10 - La Lettre du Père