La Veuve Joyeuse à Nice : Ouverture !
Dans ce premier épisode, le chef d’orchestre Bruno Membrey, qui dirigera la production niçoise, nous présente l'exigence de cette œuvre et de ce répertoire, sa modernité et sa richesse : “Franz Lehár est pour moi le Puccini de l’opérette, ils étaient d’ailleurs amis”, rappelle le chef qui connaît bien ces compositeurs (de Franz Lehár, il a non seulement dirigé La Veuve joyeuse, mais aussi Le Pays du Sourire, Le Tsarévitch, Paganini, ou encore Rose de Noël qui est une compilation d’airs encore moins connus et même d’inédits). “L’opérette n’est pas assez considérée en France, à l’inverse de l’Allemagne et de l’Autriche où les artistes passent naturellement de l'un à l'autre. En France, l'opérette est considérée comme un art mineur, alors pourtant que dans le domaine du théâtre, à la Comédie-Française, on joue aussi bien Feydeau que Molière et Racine." Reconsidérer cette œuvre à sa juste valeur est justement l'objectif du Directeur Bertrand Rossi comme il nous l'explique en interview.
Cette richesse s’exprime ainsi dans la partition de La Veuve joyeuse et la lecture qu’en fait son chef d’orchestre : “On sent que Lehár touchait à toutes les musiques, on y retrouve de la valse, du folklore, de la musique descriptive (presque de film). On sent qu’il était imprégné de plein de musiques (il était lui-même chef et ne dirigeait pas que ses œuvres). Cela implique une grande exigence instrumentale, or nous sommes gâtés avec l’Orchestre Philharmonique de Nice et ses plus de 40 musiciens dans la fosse pour défendre cette magnifique partition.”
Hanspeter Gmür dirige ici l'Ouverture orchestrale de La Veuve joyeuse qui dévoile d'emblée tous ces caractères et qualités dont nous parle le chef niçois :
En effet, ce chef connaît bien ce répertoire et ces musiciens. Bruno Membrey a certes fait sa carrière sous de tout autres latitudes (à Tourcoing), mais il nous confie que son déménagement s’est fort bien passé : “J’ai été très vite adopté. Je suis dans la région depuis huit ans, et depuis huit ans je dirige chaque saison à l’Opéra de Nice. Son Orchestre très souple, a l’habitude du lyrique, de Puccini et nous avons aussi joué ensemble Princesse Czardas (opérette viennoise créée par Emmerich Kálmán en 1915 soit 10 ans après La Veuve joyeuse). Les musiciens sont excellents et nous sommes tous dans une même respiration. Les chœurs aussi aiment bien s’amuser. L’Opéra de Nice est l’écrin idéal pour jouer cet ouvrage, dans cette maison qui valorise tous les répertoires”, conclut Bruno Membrey.
Une production à retrouver à l’Opéra de Nice les 3, 4 et 5 décembre 2021 dans le cadre de la XXème édition du Festival d’Opérette de la Ville de Nice.
Pour naviguer parmi les Airs du jour de cette série, cliquez sur les liens ci-dessous :
1- L'ouverture et l'orchestration
2- Une Heure exquise
3- L'entrée d'Hanna en star Hollywoodienne
4- L’Air de Vilya
5- Entrée de Danilo
6- Camille et Valencienne, acte I
7- Camille et Valencienne, acte II
8- Camille et Valencienne, conclusion
9- Les grisettes
10- Femmes, femmes, femmes !