5 créations lyriques de Kaija Saariaho - 5. Only the Sound remains
5. Only the Sound remains
Après Émilie créé à Lyon, c’est Amsterdam qui accueille la création de l'opéra suivant de la compositrice finlandaise le 15 mars 2016, sa première œuvre en langue anglaise, Only the Sound remains, avant une première française à l’Opéra Garnier le 23 janvier 2018 sous la direction musicale d’Ernest Martínez-Izquierdo (notre compte-rendu).
Construit en deux parties distinctes inspirées de deux pièces du théâtre Nô japonais, Tsunemasa et Hagoromo, traduits par le poète italien Ezra Pound, l’œuvre est construite par la compositrice comme deux variations sur le thème de la rencontre entre un Homme et un Esprit. Dans la premier récit, Always strong (Toujours fort), Tsunemasa, jadis favori de l'empereur et mort au combat, apparaît en spectre, encore attaché à la terre et à présent privé de son instrument dont il fut un maître, la luth, avant de disparaître. Dans Feather Mantle (Le Manteau de plumes), second récit, un Pêcheur troque un manteau contre la danse d’une nymphe pour que cette dernière puisse regagner les cimes du Mont Fuji.
Présentée dans une mise en scène épurée de Peter Sellars qui propose une dialectique entre le masque et le visage humain, l’ombre et la lumière, ou encore l’espace et le temps, la compositrice joue à nouveau sur la spatialisation des voix, et sept instruments dans lesquels figure le kantele, instrument finlandais proche du koto qui est lui-même un instrument traditionnel japonais. La compositrice a écrit ces deux personnages surnaturels pour Philippe Jaroussky, qui est accompagné pour les rôles humains de Davóne TInes ainsi que d'un quatuor vocal et d'une danseuse.
Découvrez Philippe Jaroussky à l'Opéra national des Pays-Bas dans une captation du désormais avant-dernier Opéra de Kaija Saariaho.
Rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle série d’#Airdujour sur un grand collaborateur de Kaija Saariaho, mais pas seulement, loin s'en faut, Peter Sellars.