3. Du drame à la comédie

Déjà dans la poésie de ses jeunes années, se retrouve chez Hugo von Hofmannsthal un refus du sentimentalisme. Sans prôner un néo-classicisme, intégré dans cette société viennoise où se côtoient des figures comme Sigmund Freud ou Stefan Zweig, le premier opéra du duo Strauss - Hofmannsthal, Elektra, est clairement d’inspiration psychanalytique. Une science nouvelle dans le centre de la modernité que constitue la Vienne de l'époque. Une modernité dans laquelle s’inscrivent Hofmannsthal et Strauss dans les années 1900-1910.

Richard Strauss, d’abord très influencé par Wagner dans la construction de ces opéras, se détache progressivement du sillon wagnérien sous l'influence d' Hofmannsthal, qui transforme la perception de l'histoire des arts du compositeur autrichien, remplaçant une conception linéaire par une vision en spirale, où la nouveauté se révèle dans une apparence de retour en arrière.

Après la guerre, Hofmannsthal souhaite se tourner franchement vers la comédie, il s’appuiera pour ce faire sur une citation du poète Novalis qu'il a visiblement inventée :

« Après une guerre perdue, il faut écrire des comédies ». Ce seront côté art lyrique, Arabella et Hélène d’Égypte.

Hugo von Hofmannsthal ne verra pas la création d’Arabella de 1932, mourant d’un infarctus alors qu’il doit se rendre à l’enterrement d’un de ses enfants qui s’est suicidé.

« Il faut toujours dissimuler la profondeur, où donc ? À la surface, c’est à la surface qu’on dissimule la profondeur. » Hofmannsthal

L’air Auf, geh nach oben, Mann, de l’acte III de La Femme sans ombre de Richard Strauss, sur un livret de Hugo von Hofmannsthal, est ici interprété par Gertrude Jahn, Birgit Nilsson, Peter Wimberger, et le chœur et l’orchestre de l'Opéra d’État de Vienne, dirigés par Karl Böhm pour un enregistrement de 1985 :

Rendez-vous demain et toute cette quinzaine pour un nouvel épisode de cette série d’#Airdujour sur le librettiste de Richard Strauss, passé de la poésie au théâtre et à l’opéra.