Saint Valentin : "Avant de quitter ces lieux" (Faust de Gounod)
Au XVIe siècle en Allemagne, Valentin est appelé à la guerre mais il ne craint pas pour sa vie (grâce à son médaillon sacré). C'est sur sa sœur qu'il prie et implore les cieux de veiller durant son départ, et s'il meurt au champ de bataille : "Avant de quitter ces lieux".
C'est en fait pour Londres, en 1863 que Gounod compose le désormais célèbre air de Valentin "Avant de quitter ces lieux", qui sera traduit en français. Gounod peut alors, enfin, prendre sa revanche sur l'Opéra de Paris. La première institution lyrique nationale qui avait initialement refusé le projet, l'accueille pour la première fois en 1869, salle Le Peletier, puis pas moins de 2.358 fois dans son Palais Garnier (une histoire à retrouver dans notre grand dossier).
L'air est ici interprété par Dmitri Hvorostovsky (auquel nous avons rendu hommage et que le Metropolitan Opera de New York célébrera par une série de retransmissions gratuites quotidiennes la semaine prochaine)
O sainte médaille, Qui me viens de ma sœur, Au jour de la bataille, Pour écarter la mort, Reste là sur mon cœur! Avant de quitter ces lieux, Sol natal de mes aïeux, A toi, Seigneur et Roi des cieux, Ma sœur je confie. Daigne de tout danger Toujours la protéger, Cette sœur, si chérie. Délivré d'une triste pensée J'irai chercher la gloire au sein des ennemis, Le premier, le plus brave au fort de la mêlée, J'irai combattre pour mon pays. Et si, vers lui, Dieu me rappelle, Je veillerai sur toi fidèle, Ô Marguerite. Avant de quitter ces lieux, etc. Ô Roi des cieux, lève les yeux, Protège Marguerite, ô Roi des cieux!