Hommage lyrique aux soignants : La Fille du Régiment
Voici la déclaration d'amour entre Marie et Tonio dans La Fille du Régiment (comme toujours un clic sur le titre de l'œuvre vous mène vers notre section encyclopédique pour tout suivre et tout connaître sur l'oeuvre... et cela fonctionne pour tous les noms et lieux aussi). Dans ce sommet du bel canto composé par Donizetti, cette Fille du Régiment (ici incarnée par Patrizia Ciofi en infirmière) soignera le cœur de Juan Diego Flórez :
MARIE
Mais, monsieur, c'est de la mémoire, Et voilà tout.
TONIO
Attendez... attendez... Vous n'êtes pas au bout ! À mes aveux vous pouvez croire !
MARIE
Voyons, écoutons ! Écoutons et jugeons!
MARIE (Seule)
Ils m'ont emmené brutalement... Et moi qui voulais lui parler... Pauvre garçon, pur me voir un instant, Il a risqué la mort, (Apercevant Tonio qui descend la montagne) Oh, ciel!
TONIO (Accourant)
Me voilà, mam'zelle.
MARIE
Comment ? c'est vous ?
TONIO
Ils ont cru que je les suivais Et je le leur ai fait croire. Au premier contour Je me suis envolé, Le sergent a hurlé comme un fou.
MARIE
Mon père !
TONIO
Non, certes, non! Cet autre...
MARIE
C'est mon père !
TONIO
Mais non !, Le vieux.
MARIE
C'est aussi mon père.
TONIO
Ah, mais Marie, voyons donc un instant avez vous donc pour père tout un régiment ?
MARIE
C'est juste. Le régiment est mon père adoptif.
TONIO
Ah ! dans ce cas, cela nous change nos bien des choses.
MARIE
Mais pourquoi ? après m'avoir quittée m'avez vous suivie ?
TONIO
Parce que je vous aime.
Duetto
MARIE
Quoi ! vous m'aimez !
TONIO
Si je vous aime ! Écoutez ! écoutez ! et jugez vous même.
MARIE (Souriant)
Voyons, écoutons ! Écoutons et jugeons !
TONIO
Depuis l'instant ou, dans mes bras, Je vous reçus toute tremblante, Votre image douce et charmante Nuit et jour, s'attache à mes pas.
MARIE
Mais, monsieur, c'est de la mémoire,Et voilà tout.
TONIO
Attendez... attendez... Vous n'êtes pas au bout ! À mes aveux vous pouvez croire !
MARIE
Voyons, écoutons ! Écoutons et jugeons !
TONIO
Le beau pays de man enfance, Les amis que je chérissais... Ah! pour vous, je le sens d'avance, Sans peine je les quitterais !
MARIE (Avec malice)
Mais une talle indifférence Est bien coupable, assurément !
TONIO
Et puis enfin, de votre absence, Ne peuvent vaincre le tourment, J'ai bravé jusque dans ce camp Le coup d'une balle ennemie.
MARIE
Quand on aime les gens pour eux, monsieur, L'on conserve son existence. Entendez-vous, monsieur ? De cet aveu si tendre, Non, mon cœur, en ce jour,
Ne sait pas se défendre, Non, car c'est de l'amour !
TONIO
A cet aveu si tendre, Non, son cœur en ce jour. Ne peut pas se défendre, De croire a mon amour ! Vous voyez bien que je vous aime ! Mais j'aime seul...
MARIE
Jugez vous-même !
TONIO
Voyons, écoutons ! Écoutons et jugeons !
MARIE
Longtemps coquette, heureuse et vive, je riais d'un adorateur... Maintenant mon âme pensive Sent qu'il est un autre bonheur ! J'aimais la guerre, Je détestais nos ennemis. Mais, à présent, je suis sincère,
(Regardant à Tonio)
Pour l'un d'eux, hélas! je frémis ! Et du jour plein d'alarmes, Où ranimant mes sens au parfum d'un fleur, Je la sentis humide de vos larmes,
(On la montre)
La douce fleur, trésor rempli de charmes, Depuis ce jour n'a pas quitté man cœur, Jugez vous-même !
TONIO
Marie !
MARIE
Ah! De cet aveu si tendre...
TONIO
À cet aveu si tendre... Je t'aime, Marie, je t'aime et pour toujours, Plutôt perdre la vie Que perdre nos amours.
MARIE
Sur le cœur de Marie, Tonio compte toujours !
TONIO
Oui, je t'aime, Marie, Je t'aime et pour toujours ! Plutôt...
LES DEUX
...perdre la vie Que perdre nos amours...
Et puis évidemment en bonus, l'air légendaire avec tous ses contre-uts :