Vocabulaire allemand d'opéra : Bariton
Lyrischer Bariton / Spielbariton : Florian Sempey
Le baryton lyrique au timbre doux, avec le registre aigu légèrement élargi est aussi appelé colorature pour ses passages virtuoses dans les sommets de la tessiture, qu'exigent les rôles des opéras italiens du XVIIIe siècle ou de la première moitié du XIXe.
Florian Sempey est un baryton qui s'est fait connaître dans ce répertoire et se présente ici avec l'air du Docteur Malatesta de Don Pasquale de Donizetti : "Bella Siccome Un Angelo". Don Pasquale, un célibataire septuagénaire, trépigne d'impatience dans sa demeure romaine, devant le retard de son convive. Arrive alors enfin le docteur Malatesta, qui lui annonce, par ruse, il lui a trouvé une épouse, une femme douée de toutes les qualités qui se trouve être sa propre sœur. Don Pasquale exulte et le presse de la lui présenter ("È mia sorella"), certain que l'amour lui fera retrouver la jeunesse et imaginant ses enfants courir autour de lui ("Ah! Un foco insolito").
Kavalierbariton : Dmitri Hvorostovsky
Le baryton chevalier est une voix polyvalente qui entonne des mélodies aussi lyriques que dramatiques, dont le timbre est souvent décrit comme "noble". Nombre des personnages de ce répertoire demandent une imposante présence physique sur scène (Don Giovanni, Escamillo, Giorgio Germont, Onéguine).
Le baryton russe Dmitri Hvorostovsky, récemment disparu, tint notamment le toréador Escamillo et le voici interprétant son fameux toast, à l'acte II de Carmen.
Charakterbariton : Bryn Terfel
Le baryton de caractère est une voix-type, propre aux répertoires verdien et puccinien, avec une tessiture élevée (fort registre aigu). Il chante donc des personnages très dramatiques dans l'écriture vocale et théâtrale, arbore un timbre sombre dans les graves et dispose de la force sonore nécessaire pour ce type d'emploi musical.
L'instrument de Bryn Terfel correspond à ce genre vocal. Le voici dans le rôle de Scarpia entonnant son "Te Deum" de la fin du premier acte de Tosca lorsqu'il joint les fidèles à la prière, mais pour jurer de posséder Tosca et se réjouir d'exploiter ainsi la jalousie de celle-ci vis-à-vis de son bien-aimé Mario Cavaradossi.
Heldenbariton : Luca Salsi
Le baryton héroïque trouve son emploi dans les rôles dramatiques qui nécessitent une grande endurance et puissance vocale, ainsi qu'une couleur sombre et mature qui s'épanouit dans les passages graves (bien que son étendue générale soit assez large). Le plus fréquemment, cette voix incarne les figures des méchants.
L'artiste italien, Luca Salsi se produit comme Gérard dans Andrea Chénier, aux côtés de Jonas Kaufmann et Anja Harteros à l'Opéra d'Etat bavarois à Munich. Cet air du troisième acte représente le questionnement de Gérard sur les principes de la Révolution, la révision du sens de ses propres actions dont l'ambiguïté le tourmente.